Joël Andrianomearisoa — Wikipédia
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Nom de naissance | Joël Andrianomearisoa |
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I have forgotten the night, Brise du Rouge Soleil, The Five Continents of All Our Desires |
Joël Andrianomearisoa est un artiste contemporain malgache, né le 6 juillet 1977, à Antananarivo, Madagascar. Il vit et travaille principalement entre Antananarivo et Paris[1].
Architecte de formation, il travaille différents matériaux pour ses créations. Réputé pour ses œuvres monumentales comme I have forgotten the night, une installation gigantesque de papier de soie noir présentée à la Biennale de Venise en 2019, ou encore à l’exposition Brise du Rouge Soleil sur la tour et les remparts d’Aigues-Mortes à l’occasion de la Saison Africa 2020[2]. En 2022, il expose son œuvre The Five Continents of All Our Desires au Musée Zeitz d'art contemporain d'Afrique au Cap. Ses créations sont souvent réalisées à partir de textiles, de papier, parfois de bois, de minéraux, ou d'objets inattendus (miroirs, parfums, etc.)[1],[3].
Faisant partie de cette première vague pionnière d'artistes africains contemporains, il participe activement au développement culturel et artistique de Madagascar avec notamment, le festival de mode Manja (1998), le festival de danse Sanga 3 (2003), le festival Photoana (2005), projet personnel 30 (2007), Presque-Songes (2011), Parlez-moi (2016) et le Pavillon de Madagascar à la Biennale de Venise[3],[4],[5].
Depuis son inauguration en 2020, il est le fondateur et le directeur artistique de Hakanto Contemporary, un centre d’art indépendant de 300 m2 libre d’accès et gratuit à Antananarivo pour la valorisation des artistes malgaches et le dialogue des cultures[6],[7].
Jeunesse et études
[modifier | modifier le code]Joël Andrianomearisoa naît et grandit à Antananarivo, et traverse la période de révolution socialiste menée par le capitaine de frégate Didier Ratsiraka qu'il surnomme « l'Amiral rouge »[3]. Son grand-père est académicien « défenseur de la langue malgache ». Élevé dans une famille bourgeoise, au sein d'un milieu culturel en pleine ébullition, entre traditions, classicisme et modernité, il est rapidement attiré par le dessin. Il est inspiré par l'écrivain malgache Élie Rajaonarison. Il fait ses premiers pas d'artiste au milieu des années 1990 à l'âge de 18 ans. Dès le départ, son travail se concrétise par des performances qui lui valent la couverture de Revue Noire Madagascar en 1998[1]. Il explore ensuite de nombreuses disciplines telles que la mode, le design, la vidéo, la photographie, la scénographie, l'architecture, les installations et les arts visuels[3].
En 1997, à l'âge de 20 ans, il entre à l'École spéciale d'architecture de Paris, après avoir hésité entre les beaux-arts et une école de design. En 2005, il obtient son diplôme d'architecte, présentant un projet entièrement graphique et textile, loin de l'approche architecturale classique et encouragé par sa directrice de recherche, Odile Decq[3].
Carrière
[modifier | modifier le code]Depuis sa sortie de l'école d'architecture, les œuvres de Joël Andrianomearisoa ont été exposées au sein de nombreuses institutions culturelles internationales prestigieuses telles que le Maxxi à Rome, le Hamburger Bahnhof à Berlin, le Smithsonian à Washington, le Centre Pompidou à Paris, le Palais de Tokyo (Paris), le Zeitz Mocaa (Le Cap) ou encore le Maccal (Marrakech)[3],[8].
De mai à novembre 2019, il représente Madagascar pour le premier pavillon malgache à la 58e Biennale de Venise avec son projet « I have forgotten the night »[3]. La même année, il est également nommé Chevalier des Arts et des Lettres par le ministre malgache de la Culture et de la Communication, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo[9].
Œuvres Monumentales
[modifier | modifier le code]Plusieurs œuvres réalisées par l’artiste se caractérisent par leur caractère monumentale et poétique comme le Labyrinthe des passions, un diptyque composé d’une grande pièce de papier de soie blanche et noire pour laquelle Joël Andrianomarisoa devient le premier artiste non Espagnol à recevoir en 2016 le prix ARCO Madrid Audemars Piguet ou encore I Have Forgotten the Night pour le Pavillon de Madagascar à la Biennale de Venise[10].
Pendant plusieurs mois, un néon géant conçu par l’artiste éclairait/surplombait de son message « Ici nous portons les rêves du monde » le fronton du Palais de Tokyo à Paris[11].
En 2021, il inaugure dans sa ville natale d’Antananarivo, une impressionnante sculpture sur l’avenue de l’indépendance. Cette sculpture est la première d’une série que l’artiste essaime sur plusieurs territoires[12].
En 2022, dans le cadre de Mondes Nouveaux, l’artiste dévoile Au rythme de nos désirs dansons sur la vague du temp, une sculpture réalisée pour la future cité internationale de la francophonie au château de Villers-Cotterêts, inaugurée par la ministre de la culture, Roselyne Bachelot[13].
Textiles et dessins
[modifier | modifier le code]Parmi les techniques de prédilection de Joël Andrianomearisoa figurent le textile et le dessin[3].
En 2022 à Milan et au Domaine de Chaumont-sur-Loire, avec les herbes folles du Vieux Logis, Joël Andrianomearisoa fait un clin d’œil au poète malgache Maurice Ramarozaka dont il emprunte le titre d’un recueil pour une série de dessin en pastel, de grandes peintures textiles et de plus petites conceptions à partir d’assemblage de fil de soie d’or[8],[14].
Collaborations
[modifier | modifier le code]En 2019, il est invité par Dior pour confectionner sa propre version du sac Lady Dior, qui, pour cette occasion, prend le nom de Lady Dior Art. Il travaille tout l'environnement du Lady Dior Art, de sa doublure à son packaging. Il déclare avoir créé deux versions de l’objet qu’il nommera « Le labyrinthe de Lady Dior »[15].
Dans la continuité de leur exposition au Musée des Arts décoratifs, Joël Andrianomearisoa est invité à participer à la première exposition de Dior au Moyen-Orient, au M7 à Doha (Qatar), « Couturier du Reve », en réalisant des tableaux de foulards de la maison découpés et cousus sur un mur de 20 mètres x 10 mètres en utilisant comme matière première des foulards de la maison[16].
En 2021, Joël Andrianomearisoa devient le septième parrain artistique de l’équipe de football de l'AS Velasca[17]. La même année, avec la maison de parfum Diptyque, dans le cadre du 60e anniversaire de la marque, il collabore avec Olivia Giacobetti, nez de la marque, sur une fragrance particulière et rend hommage à la ville de Paris et au numéro 34 du 34 boulevard Saint-Germain, berceau de la maison[18].
En 2022, il participe à l'édition d’un carnet Moleskine[19].
Produits sentimentaux
[modifier | modifier le code]Pour toucher un public plus large, Joël Andrianomearisoa créé les Produits sentimentaux, des « objets conceptuels » mêlant l’art, le design et la mode, des créations exclusives, du ready-made, des objets portant en eux la « noblesse du quotidien »[20]. L’artiste conçoit des formes à travers lesquelles il fait parler les émotions. Il traite les thématiques de la sentimentalité, de la mélancolie, de la tristesse ou encore du désir : « Ce sont des choses extrêmement complexes qui sont dans nos cœurs, qui ne sont pas palpables mais très universelles. Je suis toujours dans une quête permanente de la matérialisation des émotions. »[3],[21].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 2016 : Prix Arco Madrid Audemars Piguet[3]
- 2019 : Insigne de « Chevalier » des « Arts et des Lettres » par la ministre malgache de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo[9]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Joël Andrianomearisoa, tisseur de rêves », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- « Brise du Rouge Soleil, Carte blanche à Joël Andrianomearisoa », sur aigues-mortes-monument.fr, (consulté le ).
- « À Venise, Joël Andrianomearisoa veut mettre Madagascar en lumière », sur france24.com, (consulté le ).
- « Joël Andrianomearisoa suspend la nuit au Domaine de Chaumont-sur-Loire », sur On art media, (consulté le ).
- « « brise du rouge soleil », joël andrianomearisoa propose un voyage infini aux tours et remparts d’aigues-mortes », sur On art media, (consulté le ).
- https://www.theartnewspaper.com/2022/02/11/madagascars-artists-take-a-seat-at-the-table
- « Hakanto Contemporary », sur hakantocontemporary.org (consulté le ).
- (en) « Joël Andrianomearisoa », sur artfacts.net (consulté le ).
- « Joël Andrianomearisoa suspend la nuit au Domaine de Chaumont-sur-Loire », sur onart.media, (consulté le ).
- « Joël Andrianomearisoa - Domaine de Chaumont-sur-Loire », sur domaine-chaumont.fr (consulté le ).
- « Six expositions du Palais de Tokyo nous embarquent vers les imaginaires africains d'aujourd'hui », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « L’œuvre de Joël Andrianomearisoa, une structure en métal, érigée en plein cœur de la capitale invite au rêve et appelle à rêver », sur 2424.mg, (consulté le ).
- « Discours de Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, prononcé à l'occasion de l'inauguration de l'oeuvre Au rythme de nos désirs dansons sur la vague de Joël Andrianomearisoa », sur culture.gouv.fr, (consulté le ).
- « Montée de sève », sur artactif.com, (consulté le ).
- « Le sac Lady Dior revisité par l’artiste malgache Joël Andrianomearisoa », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Doha, la mode comme pensée », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- « De nouveaux maillots WTF signés du club italien AS Velasca », sur lequipe.fr, (consulté le ).
- « Diptyque organise sa première exposition à la Poste du Louvre », sur admagazine.fr, (consulté le )
- « Des carnets de notes Moleskine transformés en œuvres d'art s'exposent à Paris », sur numero.com, (consulté le ).
- « Sentimental products », sur studiojoelandrianomearisoa.com, (consulté le ).
- « Joël Andrianomearisoa - Art », sur revuenoire.com (consulté le ).