Katrien Delavier — Wikipédia

Katrien Delavier
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(à 37 ans)
Tourcoing
Nom de naissance
Catherine Gabrielle Pauline Delavier
Nationalité
Activité
Autres informations
Instrument

Catherine Delavier est une harpiste française née à Roubaix le . Son prénom flamandisé Katrien est la marque de son appartenance ou de son attachement à la Flandre, ou plus précisément à la culture flamande.

Katrien Delavier est décédée d'un cancer le [1] à Tourcoing[2]. Un hommage lui a été rendu dans le cadre des Rencontres internationales de harpe celtique de Dinan (Bretagne), le , ainsi qu'aux Bordées dunkerquoises, dans sa ville de résidence, en septembre 1999.

Elle fut harpiste classique durant sa formation, mais s'orienta très rapidement vers la harpe celtique à cordes en nylon, bronze. Durant des années, elle joua en duo avec Gérald Ryckeboer, ainsi qu'avec Jacques Yvart et de nombreux autres musiciens (comme John Wright, Violaine Mayor, Kristen Noguès ou encore Jean-Michel Veillon ou Michel Sikiotakis).

À son tour, elle enseigne, que ce soit par le biais de stages (dont celui du Festival de Cornouaille[3] ou du Festival International de Harpe Celtique de Dinan) ou de cours. Elle a enseigné la harpe au sein des écoles de musique de Halluin, Calais, ou en cours particuliers.

Travail sur la harpe

[modifier | modifier le code]

Son travail fut principalement axé sur la harpe en métal et plus précisément à cordes de bronze, pour lesquelles elle travailla avec le luthier suisse Claude Bioley. Issu de son travail de recherche sur les harpes anciennes, la collaboration avec ce luthier lui permit de reconstruire un instrument équilibré, capable de supporter les tirants élevés dus aux cordes métalliques et non boyau ou nylon comme avec une harpe celtique classique. Plusieurs essais ont été faits dans la lignée de ces travaux, avec table ou cordes en carbone, changement la forme globale, etc.

De son côté, elle jouait avec les ongles, comme les guitaristes de finger-picking. Plus dynamique, ce jeu permettait d'accentuer encore l'attaque des cordes et les harmoniques aigües[4].

Avec Gérald Ryckeboer, elle travaille sur l'interprétation de la musique classique écossaise, et notamment les similarités entre les ornementations utilisées dans le chant et dans la musique de cornemuse écossaise, qu'elle reproduit à la harpe. Ainsi, elle transpose toutes les ornementations du Piobaireachd sur la harpe (avec un jeu rapide et très sec), tout comme elle a pu l'entendre du chant (cantaireachd). Elle établit ainsi une analogie d'interprétation, pour un même morceau, sur trois instruments différents (harpe, chant, Great Highland Bagpipe).

Avec John Wright, elle fera ce même travail d'interprétation entre le jeu au Uillean pipe et la harpe pour la musique irlandaise ancienne[n 1]. Ainsi, elle rapprochera le jeu de basses de la harpe des bourdons de la cornemuse irlandaise, allant même jusqu'à copier le jeu aux régulateurs.

Ses harpes étaient accordées en tempérament non égal, notamment par l'établissement d'une quinte juste, particulièrement adapté à la nature modale du répertoire ancien écossais ou irlandais, lui permettant d'accentuer la richesse harmonique des cordes métalliques.

Récompenses

[modifier | modifier le code]
  • Elle obtint en 1982 les premiers prix du Kan ar Bobl (Lorient) et du concours international de harpe celtique de Killarney (Irlande).
  • Choc de la musique, pour le disque Harpes d'Irlande - Fishing in the rain, par Le Monde de la musique[n 2]
  • fff pour le disque La harpe irlandaise, par Télérama

Discographie

[modifier | modifier le code]
  • Katrien Delavier La Harpe Irlandaise, 1992 (PS 65095)[5],[n 1]
  • Katrien Delavier Harpes d’Irlande, 1995 (PS 65143)[6],[7],
  • Hempson Musique Ancienne Irlandaise, 1996 (B 6794)
  • Blootland « Chants des Marins de Flandre », 1988 et 1991 (PL 93011)
  • Participation aux disques de Jacques Yvart : L’Échelle Beaufort (1985), Autour de l’océan (1987), Jacques Yvart chante André Devynck (1994), Jacques Yvart de concert avec Katrien Delavier (1999).

Liens externes

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Katrien Delavier ou le plaisir retrouvé. Une totale redécouverte de la harpe irlandaise. Un touché vif contenu par des ornements fins et parfaitement gérés. Du swing, de l'allant, mais propre, un swing serein. Les lignes basses de l'harmonisation ne sont pas sans évoquer le jeu des " regulators " des uilleann pipes. Et ce n'est pas par hasard : les grilles harmoniques restent fidèles à l'esprit modal. Une musique à la fois tendre et fière, simple et altière, dépouillée mais toujours généreuse. Une manière honnête, franche, directe, mais secrète et troublante comme une première étreinte. De l'intimité ? oui mais toute empreinte de convivialité, un peu comme un excellent cru que se partageraient en silence de vieux amis. Katrien Delavier sait l'art d'évoquer des choses longuement oubliées, comme le font certaines odeurs qui nous sont chères. Katrien Delavier ou l'art du bon goût. Merci. -- Robert Amyot, dans Trad Magazine.
  2. La participation de Katrien Delavier au groupe Hempson nous avait révélé une instrumentiste au goût sûr et à la technique accomplie, pleinement identifiée à l'univers délicat de la harpe celtique. Ce disque, le second réalisé sous son propre nom, nous familiarise avec certains aspects de sa recherche, notamment sur le répertoire de danse, rarement associé à la harpe. Contrairement à ce qu'indique le titre du disque, l'artiste ne se cantonne pas ici aux danses irlandaises telles que jigs, reels ou polkas à l'irlandaise ; elle puise également aux sources bretonnes comme l'andro ou la gavotte des montagnes. Sur cordes métalliques, à la façon des anciens harpistes, ou de nylon comme le veut la pratique actuelle courante, Katrien Delavier fait preuve d'un jeu d'une grande souplesse et d'un esprit à la fois novateur et respectueux de la tradition. Les meilleurs illustrations en sont peut-être ici ses duos et trios de harpes, que ce soit avec la complicité de Violaine Mayor ou avec celle de Juliette Collache et d'Elise Wuillemin. -- Le Monde de la Musique n°199 - Mai 1996

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Folk Harp Journal, n° 102
  2. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  3. Bro Nevez: Newsletter of the U.S. Branch, Numéros 53 à 64
  4. The Celtic Harp, Par Eliseo Mauas Pinto
  5. Télérama N° 2246 - 27 janvier 1993, décerne un fff
  6. Le Monde de la Musique n°199 - Mai 1996 décerne un Choc de la musique
  7. Folk Harp Journal, N° 93 - 1996