Kirsty Sword Gusmão — Wikipédia

Kirsty Sword Gusmão
Kirsty Sword Gusmão, première dame du Timor oriental, accepte une plaque du USS Reuben James (FFG-57) en février 2010.
Fonction
Première dame
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Autres informations
Distinction

Kirsty Sword Gusmão (née Kirsty Sword le à Melbourne dans l'État de Victoria en Australie[1]), est un activiste australo-timoraise qui sert comme première dame (en) du Timor oriental entre 2002 et 2007. Épouse de Xanana Gusmão, qui sert comme premier ministre et président du Timor oriental, le couple se sépare en 2015. Sword fonde la Alola Foundation avec laquelle elle travaille à l'amélioration de la condition des femmes timoraises dans un contexte de nation avec le plus bas PIB par habitant[2],[3],[4],[5]

Premières années et éducation

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Fille de Brian and Rosalie Sword qui sont enseignants[6], Sword passe ses premières années à Bendigo et fréquente l'école primaire de Eaglehawk (en) où son père travaille comme directeur et sa mère comme enseignante de musique dans les années 1970[7]. Alors qu'elle a quatre ans, son père lui enseigne ses premiers mots d'indonésien[6],[8]. Intéressée par une carrière de danseuse de ballet, elle ne poursuit dans cette discipline. Adolescente, elle voyage à Bali et Jakarta avec son père et son frère. Après des études secondaires à Bendigo, elle fréquente l'université Monash et l'université de Melbourne durant les années 1980 et sort avec un baccalauréat en arts, des majeures en indonésien et en italien, ainsi qu'un diplôme en éducation[4],[8],[9]. En 1985, alors qu'elle apprend l'indonésien à Monash, elle rencontre des étudiants du Timor-Leste et partage ensuite leur lutte pour l'indépendance[4],[6].

Sword travaille comme secrétaire administrative du Overseas Service Bureau[nb 1] jusqu'en 1991, lorsqu'elle se joint comme assistante coordinatrice au développement du Refugee Studies Program de l'université Oxford en Angleterre. Plus tard, elle voyage au Timor oriental en tant que chercheuse et interprète pour le documentaire In Cold Blood: The massacre of East Timor sur la situation politique et sociale de la région pour Yorkshire Television.

De 1992 à 1996, Swork travaille à Jakarta en tant qu'enseignante d'anglais, d'activiste en aide humanitaire et militante en droits humains[3],[5],[8]. Au même moment, elle travaille clandestinement comme activiste et espionne pour la résistance timoraise contre l'occupation indonésienne[3],[5],[8]. Son nom de code est d'abord Ruby Blade, avant d'hériter plus tard du nom de Mukya par Xanana Gusmão[3],[8].

Plus tard, sa conduite a été critiqué par les organismes humanitaires pour lesquelles elle travaillait en raison du caractère dommageable pour la crédibilité de ses organisations à œuvrer dans un pays hôte, mais aussi du risque de mettre en danger les autres travailleurs de ses organisations[10].

Résistante à première dame

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Sword rencontre finalement Gusmão en décembre 1994 alors qu'il purge une peine de 20 ans de prison à l'Institution pénitentiaire Cipinang (en) de Jakarta pour avoir dirigé le groupe de résistance FRETILIN[nb 2],[3],[5],[8]. Leur premier contact survient lors d'un cours d'anglais par correspondance en 1992. Elle parvient à visiter la prison à Noël 1994 en prétextant la visite d'un oncle[3],[5],[8].

Gusmão est libéré en 1999 et le couple se marrie l'année suivante à Dili. En 2001, elle amène le cas de la victime de trafic sexuel Juliana dos Santos (en) à l'attention de la Commission des droits de l'homme des Nations unies, tout en procédant au lancement de la Fondation Alola[11],[12]. De mai 2002 à mai 2007, Gusmão est président et Sword oeuvre à titre de première dame. Le , elle publie une autobiographie intitulée A Woman of Independence[3].

Durant la crise timoraise de 2006, Sword Gusmão mène des interviews et rencontre les troupes australiennes au nom de son mari qui était alors en incapacité de se déplacer en raison de maux de dos[13]. En mai 2007, Xanana renonce à renouveler son mandat présidentiel et c'est son premier ministre, José Ramos-Horta, qui lui succède. Xanana devient finalement premier ministre le . En octobre, Sword Gusmão est nommée à la position honorifique d'ambassadrice de bonne volonté pour l'éducation au Timor oriental par le président Ramos-Horta[14].

Le , la télévision nationale rapporte une tentative d'assassinat contre le président et le premier ministre alors que le cortège de Gusmão reçoit des coups de feu d'un groupe de rebelles mené par Gastão Salsinha[15]. Lors de la tentative contre le premier ministre, Sword Gusmão protège sa famille des hommes armés qui traquaient leur résidence[16]. Trouvant refuge avec une autre femme et ses quatre enfants, elle parvient à contacter Xanana par téléphone portable qui lui indique qu'il essuie des coups de feu[16]. Les Gusmão se réunissent après de longues négociations entre les gardes et les hommes armés et, malgré les risques de tentatives futures de coup d'État, elle décide de demeuré au Timor-Leste[16].

Vie personnelle

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Tôt en 2013, il est rapporté qu'elle est sous traitement contre un cancer du sein[17].

Après 15 ans de mariage, Sword et Gusmão annonce la séparation de leur couple en mars 2015. Depuis, elle réside à Melbourne avec ses trois fils[18].

Récompenses

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Le , Sword Gusmão est lauréate d'un doctorat honoris causa de l'université Victoria (en) de Melbourne pour son service communautaire, sa défense de l'importance de l'éducation et son travail pour améliorer les conditions de vie des femmes et enfants timorais.

En , elle est nommée officière de l'ordre d'Australie pour : « Pour un service distingué rendu aux relations Australie-Timor-Leste à travers le développement de la coopération et de la compréhension mutuelles, en particulier dans le secteur de l'éducation, et en tant que défenseur de l'amélioration de la santé et des conditions de vie du peuple timorais. »[19],[20].

Notes et références

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  1. Maintenant le Australian Volunteers International (en)
  2. FRETILIN : Front révolutionnaire pour l'indépendance du Timor oriental ((pt) Frente Revolucionária de Timor-Leste Independente)

Références

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  1. (en) « Alola Foundation honours the First Lady » [archive du ], Alola Foundation Ltd, (consulté le )
  2. (en) « About Fundasaun Alola » [archive du ], Alola Foundation Ltd (consulté le )
  3. a b c d e f et g (en) Kirsty Sword Gusmão et Rowena Lennox, A Woman of Independence: A Story of Love and the Birth of a New Nation, Sydney, NSW, Pan Macmillan, (ISBN 978-0-7329-1197-3)
  4. a b et c (en) « Public lecture presented for the Castan Centre for Human Rights Law » [archive du ], Monash University, (consulté le )
  5. a b c d et e (en) Sandra McLean, « Love and revolution », The Courier-Mail,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c (en) Claire Scobie, « Years of Living Dangerously », Saturday Telegraph Magazine,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le )
  7. (en) « East Timor First Lady returns home to launch Victoria-wide Friendship Schools Project » [archive du ], Alola Foundation Ltd, (consulté le )
  8. a b c d e f et g (en) « Enough Rope with Andrew Denton episode 86: Xanana and Kirsty Sword Gusmão transcript » [archive du ], Australian Broadcasting Corporation (ABC), (consulté le )
  9. (en) « Kirsty Sword Gusmão » [archive du ] [PDF], Monash University, (consulté le )
  10. (en) Kirsty Sword Gusmao: A Dutiful Life. East Timor and Indonesia Action Network
  11. (en) « Abducted girl shows plight of 'sex slaves' from East Timor », sur The Irish Times2 (consulté le )
  12. (en) « East Timor: 'unexpected' progress made in talks between Jakarta, UN mission », sur UN News, (consulté le )
  13. (en) « The World Today - Gusmao in charge of military, Sword says », Abc.net.au, (consulté le )
  14. (en) « Ambassador for Education - Press release » [archive du ], Alola Foundation Ltd, (consulté le )
  15. (en) « East Timor President Wounded in Attack », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. a b et c (en) Leo Shanahan, « PM's wife tells of terror ordeal », The Age, Melbourne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Craig Butt, « Gusmao's wife in Melbourne for cancer surgery » [archive du ], Theage.com.au (consulté le )
  18. (en) Lindsay Murdoch, « Xanana Gusmao and Kirsty Sword Gusmao announce separation », smh.com.au,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « Officers in the General Division of the Order of Australia » [archive du ], sur Governor General of the Commonwealth of Australia, Australian Honours Secretariat, (consulté le ), p. 38
  20. (en) « Queen's birthday honours », The Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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