Lac de Tavaneuse — Wikipédia

Lac de Tavaneuse
Image illustrative de l’article Lac de Tavaneuse
Lac de Tavaneuse depuis le chemin menant au col de Tavaneuse
Administration
Pays Drapeau de la France France
Département Haute-Savoie
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Géographie
Coordonnées 46° 14′ 06″ N, 6° 43′ 12″ E
Type Lac naturel
Origine GlaciationVoir et modifier les données sur Wikidata
Montagne Massif du ChablaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Superficie 21 600 m2
Longueur 250 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Largeur 150 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Altitude 1 805 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Profondeur
 · Maximale

5,9 m
Volume 59 000 m3
Hydrographie
Alimentation Ruisseau de Tavaneuse et deux petits torrents[1]
Émissaire(s) Ruisseau de Tavaneuse[1]
Durée de rétention 28 joursVoir et modifier les données sur Wikidata
Îles
Nombre d’îles 1[1]
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Lac de Tavaneuse
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lac de Tavaneuse

Le lac de Tavaneuse se trouve en Haute-Savoie sur la commune d'Abondance, dans le Chablais français.

Le nom « Tavaneuse » a plusieurs origines potentielles[2],[3]. Il pourrait :

  • décrire la présence abondante de taons (tavan en francoprovençal) ;
  • désigner un pâturage en terrasse où les vaches peuvent se reposer (du latin tabanus ou du patois tavé) et une pente rocheuse ou un sommet escarpé (du celtique vanno);
  • indiquer une importante zone de coupe d'arbre d'après le mot celtique tavan qui signifie « tronc d'arbre ».

Géographie

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C'est un lac de montagne de forme quasi-losangique et situé à environ 1 805 mètres d'altitude dans un cirque glaciaire au pied de la petite pointe du Piron (2 145 mètres) et du Piron (2 054 mètres). Le lac est occupé dans sa partie sud-est par un petite île de 1 400 m2 résultant de l'effondrement de la paroi rocheuse[1],[4] ou d'une moraine de névé[1].

En raison de son altitude, le lac est régulièrement recouvert d'une couche de glace de plusieurs dizaines de centimètres. Le dégel s'effectue vers la fin du mois de juin et le lac est libéré des glaces pendant environ 4 mois[4]. De même la rive sud-est est régulièrement recouverte par un névé alors que la rive ouest est la plus accessible.

Le lac est situé dans la nappe de la Brèche et plus particulièrement dans les schistes ardoisiers (Callovien - Oxfordien)[5],[6]. Cette dernière affleure notamment sur la rive ouest du lac et forme le corps principal de la barre rocheuse qui surplombe le lac. Une importante zone d'éboulis délimite la rive est et sud du lac. Elle est alimentée par les schistes ardoisiers et en partie par la Brèche supérieure affleurant au sommet de cette même barre rocheuse.

Le lac de Tavaneuse est alimenté par au moins deux torrents au fonctionnement intermittent. Son émissaire est le ruisseau de Tavaneuse qui alimente la Malève puis la Dranse d'Abondance. Le lac a aussi servi (durant quelques années) de petite réserve hydraulique, ce qui explique la présence d'une petite digue sur son émissaire, qui a rehaussé le niveau de l'eau de 60 à 80 cm, agrandissant significativement sa surface et son volume[7]. Il ne reste que des vestiges de ce muret qui n'a pas été entretenu. Sa destruction a entrainé la formation d'un marais éphémère au sud du lac[8].

La température des eaux montre une importante variation entre les eaux de fond (5 °C) et de surface (> 10 °C) en été[4] mais d'autres relevés[7],[8] indiquent d'importantes fluctuations des températures et soulignent l'influence de la météo sur les paramètres hydrologiques du lac. Les torrents alimentant le lac joue ainsi un rôle important car leur eau froide (5,4 °C[4]) contribuent à limiter le réchauffement du lac, or leur débit fluctue régulièrement.

Le lac présente une forte oxygénation, sans stratification verticale. Il fait partie par ailleurs des lacs les plus pauvres en matière organique du massif du Chablais[4], mais aussi en sulfate et nitrate[7], ce qui en fait un lac oligotrophe.

Environnement, faune et flore

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Invertébrés

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Les eaux du lac sont riches en invertébrés et crustacés, notamment Daphnia longispina, Alona affinis, Cyclops strenuus et surtout Arctodiaptomus bacillifer[7]. De nombreux insectes sont aussi présents sur les berges et autour du lac[7].

Après quelques mètres parcourus proche de l'horizontal, l'émissaire du lac s'écoule en cascade, empêchant de fait toute continuité biologique entre le ruisseau de Tavaneuse et le lac. Mais lac a fait l'objet d'un empoissonnement artificiel : 500 alevins d'omble de fontaine, issus de la pisciculture domaniale de Thonon-les-Bains ont été introduits le par M. Bardel, ingénieur des Eaux et Forêts et sans avertir la population locale pour qu'elle ne perturbe pas l'expérimentation. La pêche de 11 individus en 1951[7], après avoir passé deux hiver sous la glace, a démontré que le peuplement du lac était viable.

Notes et références

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Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b c d et e Jean Sesiano, Monographie physique des plans d'eau naturels du département de la Haute-Savoie - France, Université de Genève - Département de minéralogie, , 125 p. (lire en ligne), p. 71 et table X
  2. Jean-Philippe Buord, Origines des noms des montagnes de la Haute-Savoie : Petites et grandes histoires des sommets, Seynod, Color Verba, , 410 p. (ISBN 978-2-9553563-0-2), p. 361.
  3. Henry Suter, « Tavaneuse », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
  4. a b c d et e Georges Serra Bertral, Etude morphométrique, physicochimique et sédimentologique de quelques lacs de montagne des préalpes du Chablais (Haute-Savoie), Université Pierre et Marie Curie - Paris IV, , 237 p. (lire en ligne), p. 150-164.
  5. Maurice Gidon, « Lac des Plagnes, Tavaneuse, Pic de la Corne », sur Geol-Alps (consulté le ).
  6. Roland Plancherel, Paul Broquet et Christian Caron, Feuille Samoëns - Pas-de-Morgins (655) de la Carte géologique de la France (1/50000ème), BRGM, .
  7. a b c d e et f Bernard Dussart, « Contribution à l'étude des lacs du Chablais : Le lac de Tavaneuse », Bulletin français de pisciculture, no 167,‎ , p. 63-68 (DOI 10.1051/kmae:1952003 Accès libre).
  8. a et b Georges Deflandre, « Note sur la flore algologique de deux localités alpines », Bulletin de la Société Botanique de France, vol. 72, no 2,‎ , p. 373-393 (DOI 10.1080/00378941.1925.10832748 Accès libre).