Langues dans les pays baltes — Wikipédia

Les trois pays baltes (auxquels s'ajoutait jadis la Prusse-Orientale) ont connu une succession de peuples différents (Baltes, Finno-Ougriens, Vikings, Allemands, Danois, Russes…), ce qui explique le nombre de langues dans ces trois pays. Il ne faut pas confondre pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et langues baltes (aujourd'hui parlées seulement en Lettonie et Lituanie). Cet article traite de toutes les langues parlées au cours du temps dans les trois pays baltes, que ces langues soient baltes ou non.

Les langues ont connu deux vagues d'extinction dans les pays baltes :

Outre des lexiques, des dictionnaires, voire des formulaires, pour certaines langues éteintes, demeurent des textes de chants (prières, comptines), de contes. En dehors des langues officielles, certaines langues vernaculaires très minoritaires continuent à vivre.

Langues éteintes

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Langues baltes :

Distribution géographique des langues dans les pays baltes : l'Estonien est finno-ougrien, les autres (actuelles ou éteintes) baltes. En outre un cinquième de la population en moyenne est constitué de colons russophones, surtout dans les villes.
Les peuples baltes vers 1200.
Distribution des langues sud-estoniennes (en gris)
Langue Région Date de disparition
Galindien Prusse XIVe siècle
Nadruvien

(proche du Vieux prussien)

Prusse-Orientale
Sélonien Sélonie (Lettonie) XVe siècle
Sémigalien Zemgale (Lettonie et Lituanie) XVIe siècle
Skalvien Lituanie XVIe siècle
Sudovien (Yotvingien) Lettonie et Lituanie
Vieux-prussien Prusse XVIIIe siècle

Note : Les langues baltes citées n'ont pas entièrement disparu car une partie de ces langues a été préservée en s'intégrant au letton ou au lituanien. Certains linguistes tentent de reformer le vieux-prussien dont on possède de nombreux écrits (notamment des traductions de la Bible par les luthériens).

Autres langues :

Langue Famille Région Date de disparition
Lutsi maarahvas

(estonien avec apport de letton et biélorusse)

Fennique Ludza (Lettonie) fin du XXe siècle
Suédois d'Estonie (Estlandssvenskar) Germanique Estonie vers 1940 (déportation soviétique)
Vieux norrois

(voir Vikings)

Germanique Kurzeme (Lettonie) Avant le XIVe siècle
Latin Roman Évêchés et centres urbains vers le XVIe siècle (début de la Réforme en Livonie)
Romani Laiuse

(mélange de Romani baltique et d'estonien)

Indo-Aryens Estonie Entre 1941 et 1944 (déportation nazie)

Langues éteintes dans les pays Baltes mais subsistant ailleurs

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Langues germaniques :

Langues officielles

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Langue Famille Région Locuteurs
Estonien Fennique Estonie. 1 100 000
Letton Balte Lettonie. 2 000 000
Lituanien Balte Lituanie ; minorité en Lettonie (Saldus, Liepaja) et Pologne (Podlachie). 4 000 000

Langues non officielles parlées par plus de 10 % des habitants d'un des trois pays (langue maternelle ou autre)

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Autres langues non officielles

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Langues baltes :

Langue Région Locuteurs
Couronien

(proche du letton)

Lettonie et Lituanie

(voir Kursenieki)

? - 100
Latgalien Latgale (Lettonie) 150 000
Samogitien Samogitie (Lituanie) 500 000

Note : Les langues baltes non officielles connaissent un certain renouveau en Lettonie et en Lituanie depuis la chute de l'URSS en 1991.

Langues finno-ougriennes :

Langue Région Locuteurs
Finnois Estonie 12 000
Langues sud-estoniennes Estonie principalement 80 000
Leivu (en) Nord de la Lettonie
Livonien Kurzeme (Lettonie) 20 - 150

(selon les estimations)

Mulgi Estonie
Seto Estonie 5 000
Tartu (langue) Tartu (Estonie) 1 000
Võro Sud de l'Estonie 70 000

Note : Ces langues connaissent un renouveau culturel depuis la chute de l'URSS (création de Livod Randa et de centres culturels, soutien financier).

Langues slaves :

Langue Région Locuteurs
Biélorusse Grandes villes 2 % de la population
Polonais Région de Vilnius (Lituanie) et Latgale (Lettonie) Environ 300 000
Ukrainien Grandes villes 1 % de la population

Note : Le biélorusse et l'ukrainien arrivés avec l'occupation soviétique sont en train de disparaître des Pays baltes car les jeunes de ces origines préfèrent apprendre le russe que ces deux langues. À l'inverse le polonais, dont la présence est très ancienne devrait survivre car cette langue est, notamment en Lituanie, très importante pour se déplacer dans le pays voisin et que le polonais est majoritaire dans plusieurs districts (Salcininkai par exemple).

Autres langues :

Langue Famille Région Locuteurs
Arménien Groupe Arménien 3 pays 5 000 - 10 000
Karaïm Langues turciques Trakai (Lituanie) 50 - 100
Romani baltique Indo-Aryens 3 pays 9 000 - 25 000 (selon les estimations)
Tatar Langues turciques 3 pays 1 800 - 3 000
Yiddish

(mélange d'allemand, de slave et d'hébreu)

Germanique Communautés juives (3 pays) 1 519 (rapport américain de l'an 2000)

Il existe de nombreuses autres minorités notamment dans les capitales, arrivées lorsque l'URSS existait encore. Ces minorités parlent la langue du pays où ils vivent mais également le russe et souvent la langue du pays d'origine.

On trouve donc des locuteurs d'azéri, de kazakh, d'ouzbek, de roumain, de tadjik, de tchouvache etc. (langues étrangères parlées par 500 à 2 000 locuteurs). Cependant, ces langues risquent de ne pas maintenir leur présence dans la région, car elles sont parlées par un nombre assez faible de personnes (les jeunes préférant apprendre la langue nationale et des langues comme le russe et l'anglais) et en raison de la distance avec le pays d'origine.

Notes et références

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  1. Anne Applebaum : Goulag : Une histoire, Paris, Grasset, 2005, et Nikolaï Feodorovitch Bugaï : Goda 30-40 : narodov SSSR deportatsii kvoprosu [La question de la déportation des peuples de l'URSS dans les années 1930 et 1940], in : Istoriia SSSR N° 6, 1989, et Deportatsiia: Dokladyvaet Stalinu de Beriia [La déportation : Rapports de Béria à Staline], in : Kommounist n° 3, 1991.
  2. a b et c (en)http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_386_fact_lt_en.pdf

Articles connexes

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