Le Politicien — Wikipédia
Le Politicien | |
Pays | Sénégal |
---|---|
Langue | Français |
Périodicité | Hebdomadaire[1] |
Genre | Presse satirique |
Fondateur | Mame Less Dia |
Date de fondation | 1977 |
Date du dernier numéro | 1987 |
Ville d’édition | Dakar |
OCLC | 474324265 |
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Le Politicien est un journal satirique sénégalais fondé en 1977 et disparu dix ans plus tard. Premier titre satirique du pays, il est aussi le premier d'Afrique francophone.
Historique
[modifier | modifier le code]Inspiré du Canard enchaîné, hebdomadaire satirique français, Le Politicien est créé en 1977 par Mame Less Dia. Celui-ci, né en 1940, débute instituteur puis devient militant du Parti africain de l'indépendance (PAI) – alors clandestin – et enfin journaliste. Après la création d'une feuille satirique en 1964 (L'Écho du Sénégal), il travaille notamment à l'Agence de presse sénégalaise (APS) puis au Soleil[2],[1].
Le Politicien est le premier titre satirique du Sénégal, le premier d'Afrique francophone et l'un des premiers du continent[3]. Lors de sa première parution, il affiche en bandeau de « une » : « La démocratie commence avec la liberté de la presse »[4]. Il tirait parfois jusqu'à 70 000 exemplaires et, par son indépendance des formations politiques et de l'État – Mame Less Dia sympathise tantôt avec le pouvoir puis rompt, au fil des événements –, séduit un large public[1],[5]. Ce qui ne l'empêche pas d'être poursuivi à de nombreuses reprises en justice et condamné pour diffamation à l'égard de fonctionnaires de l'État[5]. Le Politicien utilise la caricature – chose alors peu courante –, notamment à l'égard de Léopold Sédar Senghor, le président du Sénégal[1].
En 1987, le journal est en proie à des difficultés financières et périclite. Plusieurs de ses journalistes fondent alors l'hebdomadaire satirique et d'investigation Le Cafard libéré, toujours publié dans les années 2010[2].
Ses faits d'armes – révélations, ton irrévérencieux, etc. – en font un précurseur et modèle de nombreux titres satiriques africains qui verront le jour ultérieurement[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Thierry Perret, Le temps des journalistes : l'invention de la presse en Afrique francophone, Paris, Karthala éditions, , 318 p. (ISBN 2-84586-659-3, lire en ligne), p. 91-93
- Souleymane Bah (thèse soutenue à l'université Lumière Lyon-II), La presse satirique en Afrique — Un discours politique et une médiation culturelle pour la construction d’une identité », (lire en ligne), « Chapitre 2 : « La presse satirique africaine » »
- Benjamin Bibas et Emmanuel Chicon, « Le kiosque de l'irrévérence », Libération, (lire en ligne, consulté le )
- Sheldon Gellar, Democracy in Senegal : Tocquevillian Analytics in Africa, Palgrave Macmillan, (ISBN 1-4039-8216-3, lire en ligne), p. 80
- Gerti Hesseling (trad. du néerlandais de Belgique), Histoire politique du Sénégal : institutions, droit et société, Paris/Leiden, Karthala éditions, , 437 p. (ISBN 2-86537-118-2, lire en ligne), p. 313-314