Le Saint-Sauveur — Wikipédia
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Le Saint-Sauveur est un bar situé dans le quartier de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement de Paris, et un lieu emblématique de l'extrême gauche antifasciste et libertaire parisienne[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Fondation
[modifier | modifier le code]Le Saint-Sauveur est ouvert en 2006, au 11 rue des Panoyaux, par Julien Terzics, propriétaire du lieu. Ce dernier, mort en juillet 2024[2], était une figure emblématique de l’antifascisme parisien, un des anciens leaders des Redskins de la capitale dans les années 80, notamment de la bande des Red Warriors. Il a ensuite fondé le groupe de streetpunk / oi! Brigada Flores Magón, fer de lance de la scène redskin depuis la fin des années 1990.
Par son décorum et les musiques alternatives qui y sont diffusées, le bar cultive l'ambiance punk et rock 'n' roll qui le caractérise depuis l'origine[3].
Les militants et sympathisants de l'extrême gauche en font rapidement leur « quartier général » parisien. Mais plus largement, le bar attire un public nombreux et pas nécessairement politisé, grâce à ses consommations bon marché et son dynamisme culturel : concerts, DJ sets, expos, rencontres avec des auteurs engagés...
Fermeture administrative (janvier 2020)
[modifier | modifier le code]Du 21 au 30 janvier 2020, le bar subit une fermeture administrative de neuf jours à cause du bruit nocturne engendré par le public du bar[4],[5]. La préfecture justifie cette fermeture par le « tapage nocturne ». Julien Terzics parle quant à lui de mesure politique[6].
Attaque par les « Zouaves » (juin 2020)
[modifier | modifier le code]Le 4 juin 2020, le bar est la cible d'une attaque revendiquée par le groupuscule d'extrême droite les « Zouaves Paris[7] », émanation du GUD[8],[9]. Selon le communiqué officiel du bar :
« Il y avait sur la place beaucoup de monde, des habitués du bar, des habitants du quartier, des passants, des enfants… quand, peu après 21 heures, un groupe d'une vingtaine d'individus a surgi du haut de la rue, armé de manches de pioche, et s'est rué sur les gens attablés »[10]
Le groupe d'assaillants est finalement repoussé et s'enfuit, poursuivi par des jeunes du quartier, après avoir provoqué quelques dégâts matériels. L'attaque a eu lieu la veille de l'anniversaire de la mort de l'antifasciste parisien Clément Méric[11],[12],[13],[14],[15],[16],[17].
Le 15 janvier 2021, une partie des assaillants est jugée en correctionnelle[18]. Le procès est finalement reporté au 12 novembre[19]. À cette occasion, six et dix mois de prison sont requis contre deux militants d'ultra-droite[20]. Le 5 janvier 2022, le groupuscule les Zouaves Paris est officiellement dissout[21].
Nouvelle fermeture administrative (août 2020)
[modifier | modifier le code]Le 13 août 2020, le préfet de police de Paris Didier Lallement ordonne la fermeture du Saint-Sauveur pour deux semaines. Parmi les motifs reprochés, des nuisances sonores présentées comme récurrentes, ainsi que l'attaque par l'extrême droite du [22]. Au terme des deux semaines, le , la fermeture est prolongée. Danielle Simonnet, élue du 20e arrondissement et conseillère de Paris (LFI), soutient le bar et parle de harcèlement. Les nombreuses protestations finissent par avoir raison de la fermeture administrative, dont la prolongation avait était jugée largement arbitraire[23].
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « La carte de la gauche alternative à Paris » , sur StreetPress (consulté le )
- « La mort de Julien Terzics, ancienne figure de proue des « antifas » parisiens », Le Monde, (lire en ligne)
- « Bar Le Saint Sauveur Paris », sur Bar Le Saint Sauveur Paris (consulté le )
- « Ménilmontant : frappé d’une fermeture administrative, le bar Saint-Sauveur en appelle à la solidarité », sur Paris Lights Up, (consulté le )
- Alexis Ferenczi, « Il faut sauver le Saint Sauveur », sur Vice, (consulté le )
- « Le Saint-Sauveur, bar emblématique des « antifas » de Paris, en sursis », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Le Saint Sauveur, bar emblématique des antifas à Paris, cible d'une attaque d'extrême-droite », sur actu.fr (consulté le )
- Pierre Plottu, « Les «Zouaves», nouveaux petits soldats de l’extrême droite radicale », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Ces "Zouaves" d’extrême droite qui multiplient les rixes dans les rues de Paris », sur Marianne, (consulté le )
- « Saint Sauveur », sur www.facebook.com (consulté le )
- Le Point magazine, « Paris : un bar « antifa » attaqué par des militants d'extrême droite », sur Le Point, (consulté le )
- « Un bar « antifa » du 20e attaqué par des militants d'extrême droite », sur www.20minutes.fr (consulté le )
- « Le Saint Sauveur, QG des antifas de Paris, attaqué par des militants d'extrême droite », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
- « Paris : le bar des « antifas » attaqué par des militants d’extrême-droite », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Paris : une vingtaine d’individus d’extrême droite attaquent un bar du 20e arrondissement prisé des antifascistes », sur Franceinfo, (consulté le )
- Pierre Plottu et Maxime Macé, « A Paris, l’extrême droite attaque un bar antifa au manche de pioche », sur Libération.fr, (consulté le )
- Le Figaro avec AFP, « Un bar «antifa» attaqué par des militants d'extrême droite à Paris », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « Attaque de l’ultradroite contre un bar «antifa» à Paris : comment la police a identifié les suspects », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Alexandra Pichard, « Le procès du groupe d'ultradroite Zouaves Paris renvoyé », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Bar «antifa» attaqué à Paris : six et dix mois de prison requis contre deux militants d'ultradroite », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Darmanin annonce la dissolution du groupuscule d'ultradroite les Zouaves Paris », sur Le HuffPost, (consulté le )
- « Fermeture administrative du Saint-Sauveur à Paris, bar emblématique des antifas », sur actu.fr (consulté le )
- « Le bar antifa contraint de baisser le rideau à Paris », sur leparisien.fr, (consulté le )