Les Grouëts — Wikipédia
Les Grouëts | ||
Administration | ||
---|---|---|
Pays | France | |
Région | Centre-Val de Loire | |
Département | Loir-et-Cher | |
Ville | Blois | |
Code postal | 41000 | |
Démographie | ||
Gentilé | blésois | |
Géographie | ||
Coordonnées | 47° 33′ 01″ nord, 1° 17′ 17″ est | |
Transport | ||
Bus | 2 lignes scolaires : S12 S13 | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : France | ||
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Les Grouëts (/le ɡʁwɛ/[Note 1]) sont le nom d'un quartier de Blois (Loir-et-Cher), situé à l'extrême ouest de la ville, sur la rive droite de la Loire.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Les blésois Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré détaillent que « Grouëts » est une déformation populaire du XIXe siècle de « groix », mais doutent quant à son étymologie. En effet, les deux historiens locaux estiment qu'il pourrait s'agir :
- d'une part de terrains clos, en référence aux vignobles autrefois séparés de fossés ou de haies,
- ou de l'autre, d'un territoire caillouteux, en référence à l'état des bords de Loire à cet endroit[A 1] (cette forme serait proche du mot « grès »)[Note 2].
Ce toponyme n'est pas unique au quartier : on retrouve notamment une rue du Grouët à Saint-Gervais-la-Forêt et une rue des Grouëts à Saint-Léonard-en-Beauce, par exemple.
Géographie
[modifier | modifier le code]Généralités
[modifier | modifier le code]Les Grouëts s'étendent sur le coteau de la rive droite de la Loire, entre le quartier blésois du Foix à l'est et la commune déléguée de Chouzy-sur-Cisse à l'ouest. Le hameau se retrouve ainsi naturellement sur une très large pente cernée entre le fleuve et la forêt domaniale de Blois.
Lieux-dits
[modifier | modifier le code]- Bellevue,
- Le Cimetière,
- Les Aventures,
- Le Haut Môrier,
- Le Môrier,
- La Saulas,
- Le Vaujagot,
- La Vicomté.
Voies de communication et transports
[modifier | modifier le code]Infrastructures ferroviaires
[modifier | modifier le code]Bien que traversé par la ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux, la gare de référence du quartier est la gare de Blois–Chambord.
Infrastructures routières
[modifier | modifier le code]Transports en commun
[modifier | modifier le code]Le quartier est desservi par Azalys, le nom commercial du réseau de transports de Blois et d'Agglopolys, exploité par la société Keolis Blois.
Les quais de Loire sont desservis depuis la gare de Blois jusqu'à l'église Notre-Dame des Grouëts par la ligne S13. Le haut du quartier est desservi depuis le centre de Blois par la ligne S12.
Ces deux lignes sont scolaires et, en tant qu'offre destinée en priorité aux étudiants, ne sont donc assurées que le matin et le soir en semaine et en période scolaire.
Circulations douces
[modifier | modifier le code]L'ensemble des rues à sens unique pour les automobilistes sont à double sens cyclable.
Histoire
[modifier | modifier le code]Antiquité et Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Les coteaux des Grouëts auraient été couverts de vignes dès la Haute Antiquité[B 1].
Au Moyen Âge, les Grouëts sont principalement la propriété des comtes de Blois. Vers l'an 1000, le comte Eudes Ier concéda cette partie de la ville à son fils Robert et le nomma vicomte afin de le seconder localement[1]. Ce dernier[réf. souhaitée] y fit ériger la première grande demeure des Grouëts, le château de la Vicomté, mais l'édifice originel fut démantelé sur ordre de Louis XI au XVe siècle[2].
Renaissance et Ancien Régime
[modifier | modifier le code]Reconstruit au début du siècle suivant, le château devient propriété de Jean Cottereau[3], alors premier secrétaire et trésorier de Louis XII puis de François Ier, dont les cours siègent à Blois.
Après la Révolution
[modifier | modifier le code]La ligne ferroviaire de Paris à Bordeaux longeant la Loire, sa construction en 1842 a nécessité l'expropriation d'une partie des vignobles des Grouëts, en contrepartie d'indemnités en faveur des viticulteurs. En tout, six ponts, dix aqueducs et quatorze buses y ont été construits[A 2], mais aucune gare ni halte.
Entre 1910 et 1933, les Grouëts sont reliés au centre-ville par la ligne ② du tramway électrique de Blois (TEB), au départ de l'abattoir de la rue Basse des Grouëts pour longer la Loire jusqu'au quartier Saint-Jean[4].
En 1931, la ville de Blois fait l'acquisition du manoir de la bourgeoise Gonod d'Artemarre (lui-même construit sur les bases de la demeure du protestant Martin Delaunay à la fin du XVIe siècle), et transforme l'édifice en école élémentaire[3].
Époque contemporaine
[modifier | modifier le code]Faute d'effectifs suffisants, l'école des Grouëts a définitivement fermé en 2013. L'édifice a été reconverti en appartements[3].
Fin 2019, l'ancien château de Bellevue, construit dans la rue de l'Hôtel Pasquier en 1910 par Albert Poulain pour être sa résidence secondaire mais abandonné depuis sa mort en 1937, a finalement été détruit[5].
Culture et patrimoine
[modifier | modifier le code]L'activité viticole et la culture du lignage
[modifier | modifier le code]Dans le Blésois, le cépage des Grouëts, appelé lignage, a longtemps figuré parmi les vins les plus appréciés et exportés, aux côtés des vins de Sologne et du Cher[B 1]. En effet, la pente que procure le coteau de la rive droite de la Loire est arable et, au niveau des Grouëts, orientée plein sud, offrant ainsi des conditions naturelles optimales pour la viticulture[6]. Ainsi, au début du XVIe siècle par exemple, le roi Louis XII recommandait régulièrement à ses convives le crû de Galipeau, produit sur ses terres comtales des Grouëts[B 1]. Apparu au XVe siècle[7], le lignage a failli disparaître dans les années 1890 à cause de la crise du phylloxéra et en même temps que les derniers vignobles. Cependant, la ville de Blois et le viticulteur William Théry collaborent depuis 2020 pour relancer une parcelle de vignes de 6 000 m2 (0,6 ha) avec deux cépages : du pineau d'Aunis et du lignage des Grouëts, dont une souche avait été préservée à l'INRAE de Montpellier[7],[8]. La première cuvée est attendue pour 2026 et sera d'ores et déjà biologique[9].
Patrimoine naturel
[modifier | modifier le code]L'île fluviale de la Saulas, sur la Loire, est un espace interdit d'accès afin de protéger des espèces d'oiseaux migrateurs.
Patrimoine architectural
[modifier | modifier le code]Culte
[modifier | modifier le code]Les Grouëts ont compté trois édifices religieux[10] :
- l'église Notre-Dame-des-Grouëts (XIXe siècle),
- la chapelle Notre-Dame-de-Villeneuve (XIIIe siècle),
- la chapelle Saint-Georges-de-la-Forêt (disparue à la Révolution).
Relations avec Blois
[modifier | modifier le code]D'après les sources les plus anciennes, les Grouëts ont toujours fait partie de Blois (en tant que vicomté au Moyen Âge), contrairement au quartier Vienne qui n'a été intégré à la ville qu'en 1606. Néanmoins, les habitants des Grouëts ont à deux reprises demandé de s'émanciper de Blois, en 1866 ainsi qu'en 1921, sans que cela n'ait abouti[11].
La fermeture en 2013 de l'école des Grouëts a mis en exergue le manque de services publics dans le quartier. Avec son isolement géographique et sa faible population, le maintien ou l'amélioration des autres services s'avère difficile, malgré ses revenus moyens supérieurs à la moyenne municipale. Une partie des habitants militaient ainsi pour qu'Azalys accorde une ligne régulière de bus[12],[Note 3], ce qui sera finalement acté en 2021 avec la création de la ligne I[13]. Testée sur une année, la ligne est redevenue la ligne S13 en 2022[14]. Celle-ci, disponible le matin et le soir en période scolaire, se complète avec la ligne S12 qui dessert le nord du quartier. Azalys propose également son service Résago de transport à la demande pour tout le quartier[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Sur Blois et son patrimoine
[modifier | modifier le code]- Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois, Volume 1, Blois, Chez tous les libraires, , 679 p. (ISBN 978-1-160-10666-5, lire en ligne) :
- Partie II, chap. II (« Faubourgs et banlieue de la ville »), p. 356–357.
- Partie II, chap. X (« Routes et chemins de fer »), p. 579–582.
- Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois, Volume 2, Blois, Chez tous les libraires, , 660 p. (ISBN 978-1-273-86178-9, lire en ligne) :
- Partie III, chap. II (« Agriculture »), p. 40–52.
- Christian Nicolas, « Les Grouëts », dans Christian Nicolas et Bruno Guignard, Blois, la ville en ses quartiers, t. 1, Éditions des Amis du Vieux Blois, (ISBN 978-2-9540052-0-1), p. 91-101.
- Pascal Nourrisson et Jean-Paul Sauvage, Blois : Insolite et secret, Editions Alan Sutton, (ISBN 2813806374).
Références
[modifier | modifier le code]- (en + la) Foundation for Medieval Genealogy, « Central France: Blois, Tours » [doc], sur fmg.ac (consulté le )
- « Château de la Vicomté », sur pop.culture.gouv.fr, (consulté le )
- Michel Lomba, « Château de la Vicomté : un manoir de loisirs », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- Michel Lomba, « La belle époque des tramways de Blois », La Nouvelle République, (lire en ligne ).
- Henri Brissot, « Blois : triste épilogue pour l'ancienne demeure d'Albert Poulain », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- Adrien Planchon, « Les Grouëts, un village à l’intérieur de la ville », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- Henri Galiéné, « Lignage ou Macé doux dans le Val de Loire (1427-1900), Recherches sur l’histoire des cépages de Loire » [PDF], sur HAL SHS (l'archive ouverte des Sciences de l’Homme et de la Société),
- Claire Neilz, « Blois : une parcelle de vignes va renaître aux Grouëts », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- Claire Seznec, « La Ville redonne vie aux vignes de Blois » , sur Ville de Blois,
- « Le site des clochers de la France : Blois » , sur lafrancedesclochers.com (consulté en )
- Michel Lomba, « Hameau des Grouëts : toute une histoire », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- Natacha Monhoven, « Les habitants des Grouëts expriment leur "ras-le-bol" », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- Anne-Sophie Montoya, « Nouveau réseau Azalys au 1er septembre 2021 », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- Antoine Richard, « Blois : la fréquentation en hausse sur le réseau Azalys », La Nouvelle République, (lire en ligne )