Les Mirabelles — Wikipédia
Les Mirabelles sont une troupe de théâtre travestie française active de la fin des années 1970 au début des années 1980, essentiellement autour de Aix-en-Provence.
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1974, des garçons issus de l'Institut de formation de comédien-animateur et du Front homosexuel d'action révolutionnaire créent le spectacle Les Mirabeaux boys présentent les Mirabelles girls[1]. La troupe se compose de Limande Germaine, Ginette Plumetis, Nini Crépon, Marie Bonheur et Loulou Bonheur[2]. Puis le théâtre du Centre à Aix-en-Provence les accueille pour leur spectacle Fauves[3].
En 1975, le groupe militant homosexuel des Gazolines interrompt la première parisienne du spectacle Fauves en criant et en lançant de la poudre de riz[2]. François Jonquet explique l'animosité entre les deux groupes ainsi : « Les gazolines n’aimaient pas trop celles qui osaient remettre à sa place leur platitude parisienne. »[2].
En 1977, les Mirabelles créent les Contes de la Dame blanche sur des décors de Jacques Tardi au Sigma de Bordeaux et le présentent à Paris au Palace en décembre 1977.
Le groupe se produit au gala de fin de l'université d'été homosexuelle, à Marseille, en 1979, mais aussi au café-théâtre parisien la Cour des miracles[4].
Charles Berling rejoint la troupe en 1982, pour une comédie musicale jouée au festival Off d'Avignon[5].
Style
[modifier | modifier le code]Les Mirabelles proposent des spectacles inspirés de l'univers des comédies musicales et du cabaret, où l'humour gay efféminé, folle, sert un propos libérateur et révolutionnaire dans un style camp[1]. Frédéric Martel qualifie leurs spectacles de drag shows[3].
Résolument travesti, le groupe écrit des chansons qui se moquent des femmes trans, notamment des implants mammaires[2].
En dehors de leurs spectacles, le groupe se retrouve régulièrement au Deux Garçons, brasserie historique située cours Mirabeau à Aix-en-Provence et connue pour être un lieu de rencontre homosexuel , où ses membres paradaient travestis[3].
Spectacles
[modifier | modifier le code]- Les Mirabeaux boys présentent les Mirabelles girls, 1974[1]
- Fauves, 1975[1]: dans ce spectable, la troupe reprend les rôles des fauves, se retrouvant dans des cages où ils sont fouettés en étant nus[3]
- Berceuses d'orage, 1976[1]
- Les Guérilleroses, 1976[1]
Les contes de la Dame Blanche, 1977
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Olivier Neveux, « Ne me libère pas, je m’en charge », dans Théâtres en lutte : le théâtre militant en France des années 1960 à aujourd'hui, La Découverte, impr. 2007 (ISBN 978-2-7071-4977-0 et 2-7071-4977-2, OCLC 421733472, lire en ligne)
- François Jonquet, Jenny Bel'Air : une créature ; biographie, dl 2021 (ISBN 978-2-7578-8753-0 et 2-7578-8753-X, OCLC 1259388930, lire en ligne), p. 318
- Frédéric Martel, « The Militant Explosion », dans The pink and the black : homosexuals in France since 1968, Stanford University Press, (ISBN 0-8047-3273-6, 978-0-8047-3273-4 et 0-8047-3274-4, OCLC 42643256, lire en ligne)
- Christian De Leusse, « Les Mirabelles », sur Mémoire des sexualités, (consulté le )
- « Charles Berling : “Dans le théâtre subventionné, on méprisait le cinéma” », sur L'Obs, (consulté le )
- Olivier Neveux, « C'est fini », dans Théâtres en lutte : le théâtre militant en France des années 1960 à aujourd'hui, La Découverte, impr. 2007 (ISBN 978-2-7071-4977-0 et 2-7071-4977-2, OCLC 421733472, lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Les Mirabelles - photographies et chansons sur Mémoire des sexualités
- Photographies du spectacle Blanchisserie blanche, Gallica