Lion (1751) — Wikipédia
Lion | |
Le Lion à la bataille de Minorque en 1756 | |
Type | Vaisseau de ligne |
---|---|
Histoire | |
A servi dans | Marine royale française |
Quille posée | [1] |
Lancement | |
Statut | Démantelé en 1785[1] |
Équipage | |
Équipage | 640 à 650 hommes[N 1] |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 49,04 m[1] |
Maître-bau | 13,15 m |
Tirant d'eau | 6,18 m |
Déplacement | 1 150 t[1] |
Propulsion | Voile |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 64 canons[3] |
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Le Lion était un vaisseau de ligne à deux ponts portant 64 canons construit sur les plans de Pierre-Blaise Coulomb à Toulon en 1749-51, et lancé en 1751[3]. Il fut mis en chantier pendant la vague de construction qui sépare la fin de guerre de Succession d'Autriche (1748) du début de la guerre de Sept Ans (1755)[4]. Il participa à la guerre de Sept Ans puis à la guerre d'Indépendance américaine.
Caractéristiques principales
[modifier | modifier le code]Le Lion était un bâtiment moyennement artillé mis sur cale selon les normes définies dans les années 1730-1740 par les constructeurs français pour obtenir un bon rapport coût/manœuvrabilité/armement afin de pouvoir tenir tête à la marine anglaise qui disposait de beaucoup plus de navires[5]. Il faisait partie de la catégorie des vaisseaux dite de « 64 canons » dont le premier exemplaire fut lancé en 1735 et qui sera suivi par plusieurs dizaines d’autres jusqu’à la fin des années 1770, époque où ils seront définitivement surclassés par les « 74 canons[N 2]. »
Sa coque était en chêne, son gréement en pin, ses voiles et cordages en chanvre[7]. Il était moins puissant que les vaisseaux de 74 canons car outre qu'il emportait moins d'artillerie, celle-ci était aussi pour partie de plus faible calibre, soit :
- vingt-six canons de 24 livres sur sa première batterie percée à treize sabords,
- vingt-huit canons de 12 sur sa deuxième batterie percée à quatorze,
- dix canons de 6 sur ses gaillards[3],[1].
Cette artillerie correspondait à l’armement habituel des 64 canons. Lorsqu'elle tirait, elle pouvait délivrer une bordée pesant 540 livres (soit à peu près 265 kg) et le double si le vaisseau faisait feu simultanément sur les deux bords[8]. Chaque canon disposait en réserve d’à peu près 50 à 60 boulets, sans compter les boulets ramés et les grappes de mitraille[7].
Pour nourrir les centaines d’hommes qui composait son équipage, c’était aussi un gros transporteur qui devait avoir pour deux à trois mois d'autonomie en eau douce et cinq à six mois pour la nourriture[9]. C'est ainsi qu'il embarquait des dizaines de tonnes d’eau, de vin, d’huile, de vinaigre, de farine, de biscuit, de viande et de poisson salé, de fruits et de légumes secs, de condiments, de fromage, et même du bétail sur pied destiné à être abattu au fur et à mesure de la campagne[9].
Résumé de sa carrière
[modifier | modifier le code]Le Lion fit sa première croisière en se rendant à Isle Royale en 1751. En , au début de la guerre de Sept Ans, le vaisseau faisait partie des 12 vaisseaux de l'escadre de La Galissonière chargée de couvrir le débarquement sur Minorque. Il prit part, sur l’arrière-garde, à la bataille qui s'ensuivit avec la flotte anglaise venue secourir l'île.
En 1759, il quitta Toulon dans l'escadre de 12 vaisseaux de La Clue chargée de rejoindre Brest pour couvrir une tentative de débarquement en Angleterre. Mais celle-ci fut repérée au large de Gibraltar par les forces anglaises. Lors de la poursuite le long des côtes espagnoles, la flotte de La Clue se disloqua de nuit à la suite de signaux mal interprétés. Le Lion se réfugia le à Cadix avec plusieurs autres navires ce qui lui permit d'échapper à la capture ou à la destruction à la défaite qui s'ensuivit dans les eaux portugaises[10]. Il ne put gagner Toulon qu'en [10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le ratio habituel, sur tous les types de vaisseau de guerre au XVIIIe siècle était d'en moyenne 10 hommes par canon, quelle que soit la fonction de chacun à bord. L'état-major est en sus. Cet effectif réglementaire pouvait cependant varier considérablement en cas d'épidémie, de perte au combat, de manque de matelots à l'embarquement ou de désertion lors des escales[2].
- Les 74 canons en étaient par ailleurs un prolongement technique apparu neuf ans après le lancement du premier 64 canons, le Borée[6],[5]. Sur la chronologie des lancements et les séries de bâtiments, voir aussi la liste des vaisseaux français.
Références
[modifier | modifier le code]- « Le Lion », sur threedecks.org (consulté le ).
- Acerra et Zysberg 1997, p. 220. Voir aussi Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 105.
- Ronald Deschênes, « Vaisseaux de ligne français de 1682 à 1780 du troisième rang », sur le site de l'association de généalogie d’Haïti (consulté le ).
- Villiers 2015, p. 126.
- Meyer et Acerra 1994, p. 90-91.
- Acerra et Zysberg 1997, p. 67.
- Acerra et Zysberg 1997, p. 107 à 119.
- Selon les normes du temps, le navire, en combattant en ligne de file, ne tirait que sur un seul bord. Il ne tirait sur les deux bords que s'il était encerclé ou s'il cherchait à traverser le dispositif ennemi. Base de calcul : 1 livre = 0,489 kg.
- Jacques Gay dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1486-1487 et Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1031-1034.
- Lacour-Gayet 1910, p. 306-308.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins »,
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Martine Acerra et André Zysberg, L'essor des marines de guerre européennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7181-9515-0, BNF 36697883)
- Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII à Napoléon Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6)
- Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Rennes, Marines Éditions, , 620 p. (ISBN 978-2-35743-077-8)
- Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (ISBN 978-2-9525917-0-6, OCLC 165892922, lire en ligne)
- Alain Demerliac, La Marine de Louis XV : Nomenclature des Navires Français de 1715 à 1774, Nice, Oméga,
- Onésime Troude, Batailles navales de la France, t. 1, Paris, Challamel aîné, 1867-1868, 453 p. (lire en ligne)
- Onésime Troude, Batailles navales de la France, t. 2, Paris, Challamel aîné, , 469 p. (lire en ligne)
- Georges Lacour-Gayet, La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, Honoré Champion éditeur, (1re éd. 1902) (lire en ligne).
- Georges Lacour-Gayet, La marine militaire de France sous le règne de Louis XVI, Paris, éditions Honoré Champion, (lire en ligne)
Liens internes
[modifier | modifier le code]- Militaires de la Nouvelle-France
- Histoire de la marine française
- Liste des vaisseaux français
- Guerre de Sept Ans
Liens externes
[modifier | modifier le code]- French Third Rate ship of the line Lion (1751), article du site anglophone Three Decks - Warships in the Age of Sail
- Vaisseaux de ligne français de 1682 à 1780, liste tenue par Ronald Deschênes sur le site agh