Liste des centrales nucléaires en Allemagne — Wikipédia
La liste des centrales nucléaires en Allemagne comporte les centrales nucléaires allemandes productrices d'électricité d'origine nucléaire.
Depuis le 15 avril 2023, la totalité des réacteurs nucléaires électrogène allemands sont arrêtés.
Contexte
[modifier | modifier le code]En 2018, le pays se situait au 12e rang des pays producteurs d'électricité d'origine nucléaire dans le monde en nombre de réacteurs en activité et au 9e rang pour la puissance nucléaire installée[1]. Cette production d’électricité d’origine nucléaire en Allemagne s’est élevée en 2018 à 76 TWh, soit 11,8 % de la production d’électricité dans le pays[2].
En 2011, le gouvernement allemand a adopté le projet de loi de sortie du nucléaire d'ici fin 2022 (Loi Atomique 2011)[3]. Associée à la baisse de la part du nucléaire (énergie bas carbone) dans la production électrique (de 22,2 % en 2010[4] à 11,8 % en 2018), l'augmentation de la part des énergies renouvelables (éolien principalement) a permis de limiter l'impact sur les émissions de CO2 (285 à 326 Mt CO2éq entre 2009 et 2018 avec une tendance à la baisse depuis 2014[2]). « L’électricité allemande reste malgré tout très dépendante des combustibles fossiles (lignite, charbon, gaz et fioul) dont la part s´élève à ~ 48 % de la production brute » en 2018[2]. Ainsi la production d’électricité a émis presque 12 fois plus de CO2/kWh en Allemagne qu'en France en 2018 (472 g CO2/kWh en Allemagne contre 40 g CO2/kWh en France)[2].
Depuis le 15 avril 2023, toutes les centrales nucléaires civiles électrogènes sont à l'arrêt définitif en Allemagne[1].
Centrales et réacteurs nucléaires électrogènes
[modifier | modifier le code]Le premier réacteur nucléaire mis en service est le réacteur de recherche FRM-I (ou Atomei), en 1957 près de Munich.
Le est entrée en vigueur la loi de l'Atome (Atomgesetz), qui permet l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire et la protection contre les dangers de la radioactivité et le développement du programme nucléaire civil allemand.
« La Loi Atomique 2002 (AtG 2002) prévoit l´abandon progressif du nucléaire (Lauer 2001) »[3].
Fin 2010, Angela Merkel fait voter un prolongement de 12 ans en moyenne de la durée d'exploitation des réacteurs allemands (Loi Atomique 2010)[3].
À la suite de l'accident nucléaire de Fukushima, le , (provoqué par un séisme de magnitude 9 suivi d'un tsunami de 14 mètres), les huit plus anciens réacteurs sont arrêtés. Puis, le , la coalition gouvernementale annonce sa décision de fermer toutes les centrales nucléaires électrogènes d'ici fin 2022[3].
Le deuxième réacteur de la centrale de Philippsburg est arrêté le [5]. Les trois réacteurs des centrales de Grohnde, de Brokdorf et Gundremmingen-C sont définitivement arrêtés le [6]. Les trois derniers réacteurs Emsland, Isar-2 et Neckarwestheim-2 sont arrêtés le [7].
Réacteurs électrogènes
[modifier | modifier le code]Définitions (glossaire de la base de données PRIS de l'AIEA)
[modifier | modifier le code]Les caractéristiques des réacteurs sont données dans les tableaux ci-après ; les données sont principalement issues de la base de données PRIS (Power Reactor Information System) de l’Agence international de l'énergie atomique (AIEA) qui définit ainsi les termes[8] :
- la puissance nette correspond à la puissance électrique délivrée sur le réseau et sert d'indicateur en termes de puissance installée ;
- la puissance brute correspond à la puissance délivrée par l'alternateur (soit la puissance nette augmentée de la consommation interne de la centrale) ;
- la puissance thermique correspond, à la puissance délivrée par la chaudière nucléaire.
Le début de construction correspond à la date de coulage des fondations du bâtiment réacteur. Une tranche (nom utilisé pour un réacteur complet) est considérée comme opérationnelle après son premier couplage au réseau électrique. La mise en service commerciale est le transfert contractuel de l’installation du constructeur vers le propriétaire ; intervenant en principe après réalisation des tests réglementaires et contractuels, et après fonctionnement continu à 100 % pendant une durée définie au contrat de construction.
Centrale | Unité | Filière | Modèle | Puissance | Début de construction | Raccordement au réseau | Mise en service commercial | Arrêt définitif | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nette (MWe) | Brute (MWe) | Thermique (MWth) | ||||||||
Biblis | A[9] | REP | 1 167 | 1 225 | 3 517 | |||||
B[10] | 1 240 | 1 300 | 3 733 | |||||||
Brokdorf | 1[11] | REP | 1 410 | 1 480 | 3 900 | |||||
Brunsbüttel | 1[12] | REB | BWR-69 | 771 | 806 | 2 292 | ||||
Emsland | 1[13] | REP | Konvoi | 1 335 | 1 406 | 3 850 | ||||
Grafenrheinfeld | 1[14] | REP | 1 275 | 1 345 | 3 765 | |||||
Greifswald | 1[15] | REP | VVER-440/V230 | 408 | 440 | 1 375 | ||||
2[16] | 408 | 440 | 1 375 | |||||||
3[17] | 408 | 440 | 1 375 | |||||||
4[18] | 408 | 440 | 1 375 | |||||||
5[19] | VVER-440/V213 | 408 | 440 | 1 375 | ||||||
Grohnde | 1[20] | REP | 1 360 | 1 430 | 3 900 | |||||
Gundremmingen | A[21] | REB | 237 | 250 | 801 | |||||
B[22] | BWR-72 | 1 284 | 1 344 | 3 840 | ||||||
C[23] | BWR-72 | 1 288 | 1 344 | 3 840 | ||||||
Isar | 1[24] | REB | BWR-69 | 878 | 912 | 2 575 | ||||
2[25] | REP | Konvoi | 1 410 | 1 485 | 3 950 | |||||
Krümmel | 1[26] | REB | BWR-69 | 1 346 | 1 402 | 3 690 | ||||
Lingen | 1[27] | REB | 183 | 268 | 520 | |||||
Mülheim-Kärlich | 1[28] | REP | 1 219 | 1 302 | 3 760 | |||||
Neckarwestheim | 1[29] | REP | 785 | 840 | 2 487 | |||||
2[30] | Konvoi | 1 310 | 1 400 | 3 850 | ||||||
Obrigheim | 1[31] | REP | 340 | 357 | 1 050 | |||||
Philippsburg | 1[32] | REB | BWR-69 | 890 | 926 | 2 575 | ||||
2[33] | REP | 1 402 | 1 468 | 3 950 | ||||||
Stade | 1[34] | REP | 640 | 672 | 1 900 | |||||
Unterweser | 1[35] | REP | 1 345 | 1 410 | 3 900 | |||||
Würgassen | 1[36] | REB | 640 | 670 | 1 912 |
Réacteurs expérimentaux
[modifier | modifier le code]- AVR Juelich : prototype de réacteur HTGR[37]
- Großwelzheim 25 MW (REB) arrêté depuis 1971[38]
- le THTR-300 de la centrale de Hamm-Uentrop 296 MW (réacteur à haute température au thorium) arrêté depuis 1989[39]
- Kahl am Main 15 MW (REB) arrêté depuis 1985[40]
- Kalkar, 300 MW (RNR) jamais terminé
- Le MZFR de 50 MW (PHWR) arrêté depuis 1984[41]
- Niederaichbach 100 MW arrêté depuis 1974[42]
- Rheinsberg 63 MW (VVER-70) arrêté depuis 1990
- VAK KAHL 15 MW (REB) arrêté depuis 1985[43]
Réacteurs de recherche
[modifier | modifier le code]- Forschungsreaktor München (FRM) : premier réacteur de recherche allemand (1957-2000)
- Réacteur FRM II : source expérimentale de neutron à Munich (2004-.)
Les exploitants
[modifier | modifier le code]Les quatre compagnies responsables de la distribution d'électricité pour l'Allemagne se partagent les réacteurs en service (à 100 % ou avec les parts de production indiquées) :
- EnBW : Neckarwestheim, Philippsburg,
- E.ON AG : Brockdorf, Brunsbüttel (33 %), Emsland (12,5 %), Grafenrheinfeld, Grohnde, Isar, Krümmel (50 %), Unterweser,
- RWE : Biblis, Emsland (87,5 %),
- Vattenfall : Brunsbüttel (66 %), Krümmel (50 %).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « PRIS section allemagne », IAEA (consulté le )
- « Le paysage énergétique allemand en 2018 », Allemagne Energies,
- « Historique de la sortie du nucléaire », Allemagne Energies,
- AG Energiebilanzen - Strommix/Stromerzeugung nach Energieträgern 1990-2017 (Stand Oktober 2018)
- Le Soir, « L'Allemagne dit adieu à la centrale nucléaire de Philippsburg », Le Soir, (lire en ligne , consulté le ).
- Reuters, « Nucléaire: L'Allemagne va fermer trois de ses six dernières centrales », Challenges, (lire en ligne , consulté le ).
- L’Allemagne sort, divisée, de l’ère du nucléaire, après l'arrêt de ses trois dernières centrales, ouest-france, 16 avril 2023
- (en) « Glossaire », sur AIEA PRIS Base de données réacteurs, (consulté le ).
- « PRIS - Reactor Details », sur pris.iaea.org (consulté le )
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