Maison communale de Zoug — Wikipédia
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L’actuelle maison communale, anciennement appelée maison Bossard (en allemand Bossardhaus, aujourd'hui Stadthaus), est une demeure bourgeoise de la ville suisse de Zoug abritant désormais l’administration de la ville. Cet édifice en maçonnerie, construit en 1543, a été surélevé en pan de bois au XVIe siècle ou XVIIe siècle, puis encore transformé ultérieurement. La façade est ornée d’un décor peint illustrant la Soupe au lait de Kappel.
Histoire
[modifier | modifier le code]Cette demeure construite en 1543 terminait anciennement la rangée de maisons bordant à l’est la place Kolin. Elle brûla partiellement en 1586. En 1665, le propriétaire voisin au sud, construisant alors la maison Kolin qui ferme aujourd’hui la rangée, fut obligé de rebâtir également cette habitation contiguë[1]. Au début du XXe siècle, le médecin et collectionneur d’étains Gustav Bossard fait transformer l'édifice par l’architecte Karl Peikert. Les façades en maçonnerie, aux deux premiers étages, sont ajourées de fenêtres de style gothique tardif ; le niveau supérieur, en pan de bois, pourrait dater de 1586, ou de 1665. L’édifice, acquis vers 1977 par la Ville de Zoug pour y loger son administration communale, a été rénové en 1979-1981. L’intérieur conserve des décors peints ornant murs et plafonds, ainsi que trois poêles, dont l’un dans la salle des mariages, de 1915, par le potier de terre Josef Keiser[2].
Décor peint
[modifier | modifier le code]La façade offrait anciennement un curieux décor peint bien différent de celui que l’on observe actuellement et datant sans doute de la fin du XVIIe siècle. En effet, une vue de la fin du XIXe siècle par le peintre Franz Moos (né en 1854), montrait, au-dessus de la porte d’entrée, la Mort déguisée en chasseur, visant de son arbalète le visiteur, tandis que Saint-Michel et un putto soufflant des bulles de savon figuraient au-dessus des fenêtres[1]. En 1910, pour l’achèvement de la rénovation entreprise dès 1903, le Dr Gustav Bossard décide d'orner le crépi de l’édifice d’une scène mythique de l'histoire suisse, à savoir l'aimable épisode de la Soupe au lait de Kappel (1529), paisible anecdote en marge des conflits religieux qui ont agité la jeune Confédération suisse.
La peinture est l’œuvre du peintre tessinois Victor Emmanuel Camanini, de Someo, établi à Lucerne, et Emil Kniepp, peintre décorateur et entrepreneur, établi lui aussi à Lucerne vers 1904. L’œuvre est aujourd’hui signée « Camanini & Kniepp. Restaur. 1981 Walser ». Les personnages qui ont servi de modèles pour illustrer les protagonistes de cette scène sont identifiés : amis du commanditaire, ce sont des notables de la « Abendglockengesellschaft », société amicale qui se réunissait au début du XXe siècle tantôt au Café Fédéral et tantôt à l’Hôtel Bellevue. On observe ainsi, de gauche à droite : le Dr Gustav Bossard lui-même, flanqué d’un personnage non identifié, puis, au centre, le sculpteur-marbrier Conrad Bissegger, suivi de l’orfèvre Karl Schnell, du pharmacien Fritz Eyss-Gräniger, et enfin d’August Keiser[3].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Linus Birchler, Die Kunstdenkmäler des Kantons Zug, Birkhäuser, coll. « Die Kunstdenkmäler der Schweiz », , p. 500-502.
Références
[modifier | modifier le code]- (de) Linus Birchler, Die Kunstdenkmäler des Kantons Zug, Birkhäuser, coll. « Die Kunstdenkmäler der Schweiz », , p. 500-502.
- Kunstführer durch die Schweiz : Aargau, Appenzell, Luzern, St. Gallen, Schaffhausen, Thurgau, Zug, Zürich, t. I, Berne, Gesellschaft für schweizerische Kunstgeschichte, , 1056 p. (ISBN 3-906131-95-5), p. 711-712 .
- «Restaurieren, oder gar verschwinden lassen?», article du Vaterland, 15 mars 1980. Vaterland, quotidien catholique lucernois (1871-1991) qui a fusionné avec le journal libéral Luzerner Tagblatt, puis avec les Luzerner Neueste Nachrichten, pour devenir la Neue Luzerner Zeitung.