Maison d'Enghien — Wikipédia
Maison d'Enghien | |
Armes | |
Blasonnement | Gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croisettes recroisettées au pied fiché d’or. |
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Cri de guerre | « Enghien au seigneur ! » |
Période | XIe – XVIIe siècle |
Pays ou province d’origine | Pagus de Brabant |
Fiefs tenus | Enghien, Mons, Tubize, Braine-le-Château, Ronquières, Braine-l'Alleud, Hannut, Plancenoit, Lembeek, Leerbeek, Rebecq, Seneffe, La Folie, Havré, Ghlin, Kestergate (nl), Sotteghem, Biévène, Warfusée, Seraing, Presles, Walhain, Wisbecq, Rameru, Bassilly, Blaton, Prayaux, Quevaucamp, Escaudœuvre, Ghoy, Novelle, Machault, Fagnolle, Vierves, Meys, Zandbergen, Omophita (Chypre), Knodoria (Chypre), Dischoria (Chypre), Comté de Brienne (Champagne), Lecce, Conversano, duché d'Athènes (titulairement), etc. |
Demeures | Château d'Enghien Château de Mons Château d'Havré Château de Presles Château de La Follie Château de Ham-sur-Heure etc. |
Fonctions ecclésiastiques | Prince-évêque de Liège, Évêque de Tournai |
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La maison d'Enghien est une famille féodale éteinte originaire de l'ancien pagus de Brabant et dont la première mention remonte à la fin du XIe siècle.
Cette maison était l'une des plus prestigieuses du duché de Brabant et du comté de Hainaut ; sa bannière faisait parade entre les premières de celles du duché de Brabant, ce qui fut le cas notamment à la célèbre bataille de Worringen[1],[2].
Les seigneurs d'Enghien relevaient leurs terres et prêtaient hommage tantôt aux ducs de Brabant, tantôt aux comtes de Hainaut ; ce qui engendra des guerres entre les deux prétendants à la suzeraineté[3]. D'après les titres déposés à la trésorerie des chartes du Hainaut, la terre d'Enghien relevait cependant directement des comtes de Hainaut[3].- En réalité, les seigneurs d'Enghien tenaient leur Terre et Seigneurie d'Enghien des comtes de Hainaut pour une série de villages (Enghien-Hainaut) et du duc de Brabant pour un série d'autres villages (Enghien-Brabant)[4]. Cette terre était l'une des quarante-quatre baronnies du comté du Hainaut[2]. À la suite de la mort de Louis d'Enghien en 1394, la baronnie d'Enghien passe à la maison de Luxembourg, puis, en 1485, à la maison de France. Finalement Henri IV revendit cette seigneurie aux ducs d'Arenberg en 1606[2],[5].
Les seigneurs d'Enghien comptent, notamment, parmi leur descendance :
- Henri IV de la Maison de Bourbon-Vendôme ;
- La Maison de Bourbon-Condé, porteurs du titre de duc d'Enghien jusqu'à la fin de l'Ancien Régime ;
- La Maison de Luxembourg.
Filiations
[modifier | modifier le code]Seigneurs d'Enghien (branche aînée)
[modifier | modifier le code]- Englebert Ier d'Enghien. Témoin d'une charte à propos de l'église de Soignies en 1092 Il eut peut-être pour fils :
- Boniface d'Enghien. Témoin d'une charte de 1117 du comte de Hainaut. Il a peut-être été seigneur d'Enghien, avant :
- Hugues d'Enghien, seigneur d'Enghien (...1121-ca 1165) x Beatrix de Grimbergen. Il édifia le château qui sera à l'origine de la ville d'Enghien. Il en fit hommage au duc de Brabant ce qui indigna Baudouin comte de Hainaut.
- Gossuin d'Enghien, seigneur d'Enghien (ca 1165 - 1188/1191) x Gisèle de Bruxelles-Aa, sans postérité.
- Englebert II d'Enghien seigneur d'Enghien (1188/1191 - 10/12/1193) x Elisabeth de Bruxelles-Aa
- Hugues d'Enghien (fl. 1173), mort jeune sans postérité.
- Engelbert III d'Enghien, seigneur d'Enghien (1193-1144)
- Siger I d'Enghien, seigneur d'Enghien (1144-1159), x Alix de Zottegem.
- Gautier Ier d'Enghien (1240-1271)
- Gautier II d'Enghien (c. 1267-1309)
- Gautier III d'Enghien (1302-1345), x Isabelle de Brienne
- Gautier d'Enghien (mort en 1394)
- Englebert d'Enghien, seigneur de Ramerupt
- Guy d'Enghien (mort en 1377), seigneur d'Argos et Nauplie ;
- Marie d'Enghien (morte avant le 5 novembre 1394) , dame d'Argos et Nauplie ;
- Siger II d'Enghien (1324-1364)
- Gautier IV d'Enghien (fin 1360 - 1381)
- Louis d'Enghien (mort en 1394), seigneur d'Enghien (1381–1394) et Lembeek, comte de Brienne (1360), et Conversano (1356–1394), duc titulaire d'Athènes (1360), connétable de France après son oncle Gautier de Brienne, exécuté le
- Marguerite d'Enghien (née en 1365), comtesse de Brienne et de Conversano, dame héritière d'Enghien, épouse de Jean de Luxembourg, comte de Saint-Pol, seigneur de Beaurevoir. La seigneurie d'Enghien, le comté de Brienne et de Conversano échurent à leur descendance, dont Marie puis son arrière-petit-fils Henri IV.
- Jean d'Enghien (mort en 1380[réf. nécessaire])
- Pierre d'Enghien (mort en 1384)
- Marie d'Enghien (1367-1446), reine consort de Naples, comtesse de Lecce et reine consort de Hongrie, reine consort titulaire de Croatie et de Jérusalem
- Gautier III d'Enghien (1302-1345), x Isabelle de Brienne
- Gautier II d'Enghien (c. 1267-1309)
- Gérard d'Enghien, seigneur de Zottegem, auteur de la branche d'Enghien-Zottegem
- Jean d'Enghien, évêque de Tournai puis Prince-évêque de Liège
- Engelbert d'Enghien (mort en 1271), seigneur de Havrech et châtelain de Mons du chef de sa femme Ide de Mons, auteur de la branche d'Enghien-Havré
- Jacques d'Enghien, seigneur de Bassily et d'Acren x Marie de Braine. Auteur de la branche d'Enghien-Braine.
- Walter de Braine
- Siger de Braine
- Jacques de Braine
- Marie de Braine, dame de Bassilly
- Arnould d'Enghien (c. 1227 - av. 1295), seigneur de Blaton, auteur de la branche d'Enghien-Blaton
- Ide d'Enghien x Gilles de Trazegnies
- Marguerite d'Enghien, x Rasse de Gavre, seigneur de Liedekerke
- Alix d'Enghien, abbesse de Ghislenghien
- Gautier Ier d'Enghien (1240-1271)
- Siger I d'Enghien, seigneur d'Enghien (1144-1159), x Alix de Zottegem.
- Gisèle d'Enghien (fl. 1193)
- Ne d'Enghien (fl. 1193) x Guillaume N.
- Siger d'Enghien (fl. 1142-1157) x Ide de Mons, fille de Gossuin de Mons et de Béatrix de Rumigny
- Boniface d'Enghien (fl. 1146/1148-1172)
- Nicolas d'Enghien (fl. 1146/1148)
- Gossuin Hennerus (fl. 1122-1161)
Seigneurs d'Havré (branche cadette)
[modifier | modifier le code]- Engelbert V d'Enghien (mort en 1271), seigneur de Havrech et châtelain de Mons du chef de sa femme Ide de Mons
- Siger d'Enghien-Havré, seigneur de Havrech et châtelain de Mons
- Gérard d'Enghien-Havré (mort en 1361), seigneur de Havrech et de Biévennes et châtelain de Mons
- Gérard II d'Enghien-Havré, seigneur de Havrech, Ghlin, Gougnies, Biévennes, Fagnoles, Wiège et Harvengt et châtelain de Mons. Fondateur de la chapelle de St-Antoine en Barbefosse
- Gérard III d'Enghien-Havré, dit le Barbu (mort en 1427), chevalier, châtelain de Mons, seigneur de Havré, de Seraing, de Biévène, de Braine-le-Château, de Fagnolles, de Presles
- Jehan Ier de Havrech de Presles, fils bâtard de Gérard III d'Enghien-Havré et de Jehanne de Humières (famille picarde portant "D'argent fretté de sable"), écuyer, avoué de Presles (relief le ), seigneur de Presles (relief le ), chevalier de l’ordre de Saint-Antoine (1425), auteur de la famille de Havré (olim de Havrech, de Haverech, de Haverets)
- Gérard III d'Enghien-Havré, dit le Barbu (mort en 1427), chevalier, châtelain de Mons, seigneur de Havré, de Seraing, de Biévène, de Braine-le-Château, de Fagnolles, de Presles
- Gérard II d'Enghien-Havré, seigneur de Havrech, Ghlin, Gougnies, Biévennes, Fagnoles, Wiège et Harvengt et châtelain de Mons. Fondateur de la chapelle de St-Antoine en Barbefosse
- Gérard d'Enghien-Havré (mort en 1361), seigneur de Havrech et de Biévennes et châtelain de Mons
- Siger d'Enghien-Havré, seigneur de Havrech et châtelain de Mons
Héraldique
[modifier | modifier le code]Origine des armes
[modifier | modifier le code]« ENGHIEN. Portoit gironné d'argent & de sable de dix pièces, les girons semez chacun de 3. croisettes recroisettées d'or. Cette Famille reconnuë de tout temps pour une des plus Illustres, de nos Païs-bas, (que Gelic fait sortir des premiers Comtes, & Forestiers de Flandres qui portoient aussi des gyrons pour leurs armes) (…) »
— Jean le Carpentier, Histoire de Cambray et du Cambresis[6]
Les armes de la famille d'Enghien se blasonnent : Gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d’or. Si l'on en croit ce que dit Jean le Carpentier[Note 1], le gironné proviendrait alors des premiers comtes de Flandre. Les armes de ces comtes sont actuellement les armes officielles de la province de Flandre-Occidentale en Belgique.
Une autre thèse[7] écarte explicitement la précédente et en évoque une plus « vraisemblable » : la maison d'Enghien serait issue d'un seigneur nommé Enghe servant à la Cour de Charlemagne. Enghe aurait été commis par cet empereur à la conduite de populations saxonnes en Flandre aux alentours de l'an 801. Ce seigneur se serait établi alors en cette région, son nom aurait ensuite servi de suffixe à plusieurs villages des alentours du "quartier" d'Enghien (devenu ville d'Enghien par la suite) : Lettelinghe, Herfelinghe, Oetinghe, Pepinghe, Bellinghe…. Les armes primitives de cette Maison auraient été : Gironné de sable et d'argent de 8 pièces à l'écusson plain de gueules, brochant[8][source insuffisante].
Ce gironné de 8 pièces est aussi mentionné par J.-Th. de Raadt qui rapporte que le ou 1231, Englebert d'Enghien ("Engillebertus de Aingien") scelle un acte avec son sceau qu'il blasonne : Gironné de huit pièces à l'écusson plain, brochant[9].
Les deux thèses ont en commun des armes gironnées avec un écusson plain (de gueules ?) sur le tout.
Dans son armorial réalisé entre 1370 et 1395, le roi d'armes Gelre rapporte que les Enghien ont pour armes : Gironné d'argent et de sable de dix pièces, les girons de sable chargés chacun de trois croisettes recroisettées d'or[Note 2]. Cimier : un vol (banneret) d'argent issant de deux boules de sable accostant un chapeau d'argent rebrassé de sable. On dit de cet armorial de Gelre qu'il est probablement le recueil d'armoiries médiévales le plus connu et qu'il compte parmi les plus anciens conservés à l'état d'original. Les armoiries d'Enghien se trouvent dans cet armorial qui a pour côte ms. 15652-56, fo 83r et qui est actuellement conservé à la Bibliothèque royale de Belgique, à Bruxelles.
Ces armes évolueront à nouveau dans la première moitié du XVe siècle et sont rapportées dans l'armorial de Saint-Antoine-en-Barbefosse. Elles se blasonnent alors : Gironné d'argent et de sable de dix pièces, les girons de sable chargés chacun de trois croisettes recroisettées au pied fiché d'or. Lambrequins et chapeau de gueules et de sable, vol banneret d'argent. Collier de l'ordre de Saint-Antoine formé d'une corde de moine, d'une potence ou tau, et d'une clochette, le tout en or. Dans le coin supérieur gauche, une couronne d'or relative à sa fonction dans l'ordre[10]. Les armes des Enghien sont représentées dans cet armorial à la suite de l'entrée dans cet ordre d'Englebert d'Enghien en 1433 et qui en devint Roy par la suite. Gérard II d'Enghien, de la branche des seigneurs d'Havré, fit aussi partie de cet ordre, il fonda d'ailleurs la chapelle de St-Antoine en Barbefosse qui se trouve encore actuellement dans le bois d'Havré. Les armoiries d'Enghien se trouvent dans cet armorial qui a pour côte ms. G 707, fo 57r et qui est actuellement conservé à la Bibliothèque royale de Belgique, à Bruxelles.
Seigneurs d'Havré
[modifier | modifier le code]La branche des seigneurs d'Havré (Havrech) portait : Gironné d’or et de gueules de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisettées, au pied fiché d’argent.
Cette branche est issue d'Engelbert V d'Enghien (mort en 1271), seigneur d'Havrech et châtelain de Mons du chef de sa femme Ide ou Julianne de Mons, fille de Henri ou Gossuin châtelain de Mons. La seigneurie de Havré restera dans cette famille jusqu'en 1423[11]. La branche des seigneurs de Havré s'éteignit en 1427 à la suite du décès de Jacques d'Enghien, seigneur de Fagnolles, Braine-l'Alleud, Wieges, Plancenoit, etc. Son frère, Gérard IV d'Enghien (mort en 1420), seigneur de Warfusée, Seraing, Presles, Walhain, etc. leva bannière à la bataille de Roosebeke en 1382 mais décéda avant son père et avant de pouvoir relever la seigneurie de Havré. Cette seigneurie sera finalement cédée le à Christophe de Harcourt[12], neveu de Gérard III d'Enghien, père des deux précédents, chevalier, châtelain de Mons, seigneur d'Havré, de Seraing, de Biévène, de Braine-le-Château, de Fagnolles, de Presles, etc.
Branche d'Enghien-Braine[Note 3]
[modifier | modifier le code]D'après la plupart des armoriaux la branche des Enghien-Braine portait : Gironné d'argent et de gueules de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croisettes recroisettées, au pied fiché d'or. Dans les sceaux armoriés des Enghien-Braine, on ne trouve pourtant qu'un semé de croisettes simples ou potencées, mais jamais recoisettées au pied fiché[13].
Cette branche est issue de Jacques d'Enghien, seigneur de Bassilly et d'Acren, époux de Marie de Braine (morte en 1280), fille de Walter de Braine, seigneur de Gammerages, châtelain héréditaire de Binche, et d'Helvide de Seneffe, qui épousa en secondes noces Jean Ier de Gavre-Hérimez. Jacques d'Enghien était le fils de Siger I d'Enghien et d'Alix de Zottegem[Note 4].
Ces armes sont aussi celles de la commune de Grotenberge, section de la ville belge de Zottegem dans le Denderstreek située en Région flamande dans la province de Flandre-Orientale. La Maison d'Enghien possédait la seigneurie de Zottegem aux XIIIe et XIVe siècles. Elle entra dans cette Maison par l'intermédiaire de Ide ou Adélaïde, ou Alix de Zottegem en 1219[14], fille de Gautier seigneur de Zottegem et de Richilde de Petegem, épouse de Siger I d'Enghien, seigneur d'Enghien et de Zottegem (c. 1205-1253).
Seigneurs de Kestergate
[modifier | modifier le code]La branche des seigneurs de Kestergate (nl) portait : D'argent à trois fleurs de lys de sable, au franc-quartier gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d’or.
Cette branche est issue de Colart d'Enghien (1346-1398), chevalier, seigneur d'Arbre, Mares, Wanbroek, Leerbeek, du manoir de Kastergate à Pepingen, capitaine de la ville d'Enghien, fils bâtard de Siger II d'Enghien et de sa compagne Élisabeth van Liere[15].
Seigneurs de La Motte
[modifier | modifier le code]La branche des seigneurs de La Motte portait : D'azur à trois coquilles d'or au franc-quartier gironné de gueules et d'or de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de croix recroisettées, au pied fiché d’argent.
Cette branche est issue de Jake bâtard d'Havré (mort en 1412), chevalier, châtelain d'Ath, bailli du Boussoit, fils bâtard de Gérard II d'Enghien (mort en 1385), châtelain de Mons, seigneur de Havré, de Ghlin, de Gougnies, Biévenes, Fagnolles, Wiège et Harvengt. Jake eut pour épouse Marie de La Loge, dame de La Motte en Jemappes.
Seigneurs de Presles
[modifier | modifier le code]La branche des seigneurs de Presles portait : "Gironné de gueules et d'or, le gueules semé de croisettes au pied fiché d'or ; à la bordure de gueules, chargée de huit croix potencées d'argent[16].
Le Supplément au nobiliaire de Vegiano[17] donne - erronément - les armes suivantes à un certain Jean de Havrech, seigneurs de Presles : "gironnées d'or & de gueules de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisetes au pied fiché d'argent ; au chef d'argent à trois étoiles d..... Cimer. Une tête & col d'Aigle entre un vol d….". Ces armes sont celles de la famille subsistante Compère dit de Presles, seigneurs de la Nieppe, famille descendant en ligne cognatique des Enghien-Havrech, seigneurs de Presles.
Initialement, Vegiano mentionnait[18] un Jean de Havre, seigneur de Perelle, qui reçut, le , des lettres patentes d'anoblissement avec le titre de chevalier. Le supplément au nobiliaire de 1772 (attribué à d'autres auteurs) corrige à tort en confondant Jean de Havre, seigneur de Perelle, par Jean de Havrech, seigneur de Presles. La famille gantoise de Havre, seigneurs de Perelle est pourtant distincte et porte, de ce fait, de toutes autres armes[16] : "d’azur au chevron d’or, accompagné de trois quintefeuilles de même ; au chef d’hermines chargé de trois pals de gueules."
Ces lettres patentes ainsi que les armes (au chevron) sont aussi mentionnées par d'autres auteurs. Elles confirment qu'il s'agit bien de Jean de Havre, seigneur de Perelle :
- Le Roux dans son Recueil de la noblesse de Bourgogne, Limbourg, Luxembourg, Gueldres, Flandres, Artois, Haynau, Hollande, Zeelande, Namur, Malines et autres provinces[19] ;
- Jean de Seur dans son ouvrage La Flandre illustrée par l'institution de la chambre du roi à Lille, l'an 1385, par Philippe le Hardi, duc de Bourgogne[20].
Revenons aux seigneurs de Presles, cette branche bâtarde est issue de Jehan de Havrech (c. 1380 - av. 1446), seigneur de Presles[Note 5] et de Gillette de Marbais dite de Presles (morte ap. 1467). Jehan de Havrech était le fils bâtard de Gérard III d'Enghien (mort le ), chevalier, châtelain de Mons, seigneur de Havré, de Seraing, de Biévène, de Braine-le-Château, de Fagnolles, de Presles, etc. et de N… de Humières.
Gilette de Marbais était la fille de Gérard Ier de Marbais, écuyer, seigneur de Loverval, de Baulers, de l'avouerie de Prelle et de Villers-la-Potties, décédé le et de Laurence t'Serclaes[21],[22], décédée le et inhumée dans l'église de Saint Paul à Nivelles, issue des Lignages de Bruxelles, fille de Heer Everaert IV t'Serclaes, chevalier et de Catharina Tays, petite fille d'Éverard t'Serclaes, échevin de Bruxelles, le héros bruxellois, et de Béatrice van Eessene[23].
Il existe un sceau daté du de Jean de Havrech (mort en 1484), seigneur de Presles, chevalier, fils du précédent[24]. Ce sceau est conservé aux archives du Nord relatives à l'abbaye de Saint-Aubert[24]. Ce sceau peut se blasonner : "Gironné d'or et de gueules de dix pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d’argent ; à la filière engrêlée de…[Note 6] ; cimier : 2 cornes[24]". Ce Jean épousa Jeanne de Brabant dit Brant, fille de Jean, écuyer, seigneur d'Aiseau et de Jeanne de Boulers.
Anciens sceaux échevinaux
[modifier | modifier le code]Beaucoup de localités du comté de Hainaut se servaient des armes des seigneurs d'Enghien seules ou combinées à d'autres pour leur scel échevinal[25] : Bassilly, Bellinghen, Blaton, Castres, Enghien, Ghoy, Hautcroix, Hoves, Lembecq, Marcq, Petit-Enghien, Vollezeele….
- Scel échevinal de Ghoy.
- Scel échevinal de Bassilly.
Sceaux de serments ou guldes
[modifier | modifier le code]Les armes des seigneurs d'Enghien sont aussi représentées sur les sceaux des 4 anciens serments (corporations militaires) établis à Enghien. Chose peu commune, ces confréries possédaient, chacune, le privilège de voir siéger un de leurs membres au conseil de la ville d'Enghien[26] :
- Serment des arbalétriers de Saint-Jean-Baptiste, la plus importante des associations militaires d'Enghien fondée vers 1340 par Walter III d'Enghien et dont les statuts furent renouvelés en 1562 par le roi Philippe II.
- Serment des archers de Notre-Dame ou grand-serment des archers, fondé avant 1370 et dont les statuts furent renouvelés en 1510 par Philippe de Clèves, seigneur de Ravestein et d'Enghien.
- Serment des archers de Saint-Sébastien ou petit-serment des archers, fondé avant 1430 et dont les statuts furent renouvelés en 1615 par Charles d'Arenberg.
- Serment des arquebusiers de Saint-Christophe, fondé en 1480 et auquel Philippe de Clèves accorda en 1497 des lettres de privilèges.
Une cinquième association de tireurs fut créée plus tard en 1634 par Anne de Croÿ. Elle ne bénéficia pas des mêmes privilèges que les 4 corporations précédentes et ne possède aucun sceau connu[27].
Armes communales contemporaines
[modifier | modifier le code]Écaussinnes
[modifier | modifier le code]La commune d'Écaussinnes située dans la Province de Hainaut porte des armes qui contiennent "sur le tout" les armes de la Maison d'Enghien qui possédait la seigneurie de La Folie. Cette seigneurie correspond au territoire de l'ancienne commune d'Écaussinnes-d'Enghien.
Ces armes se blasonnent : Écartelé : aux 1 et 4 écartelé aux a et b de gueules à dix losanges d'argent posées 3, 3, 3 et 1 qui est Lalaing et aux b et c d'or à trois lions de gueules qui est Rœulx dit d'Écaussines, aux 2 et 3 de sinople au lion d'argent armé, lampassé et couronné d'or, au chef d'argent chargé de trois aiglettes de sable. Sur le tout écartelé : aux 1 et 4 d'argent à cinq fasces d'azur, au lion de gueules à la queue fourchue armé, lampassé et couronné d'or, brochant sur le tout qui est Luxembourg-Houffalize, aux 2 et 3 d'argent à deux pals de gueules, qui est Orley et sur le tout du tout gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d'or, les pieds dirigés vers le cœur de l'écu qui est Enghien.
Ces armes ont été choisies lors d'une délibération communale du , entérinées par un Arrêté royal du et inscrites dans le Moniteur belge le .
Machault
[modifier | modifier le code]La commune de Machault située dans le département des Ardennes françaises porte des armes basées sur celle de la Maison d'Enghien. Jean d'Enghien (mort en 1380) possédait en effet cette seigneurie au XIVe siècle. Jean d'Enghien était un noble brabançon, duc titulaire d'Athènes, comte de Castro, seigneur d'Omophita, Knodoria et Dischoria (Chypre), seigneur de Gouy, Novelle, Machault, etc., fils de Gautier III d'Enghien, chevalier, seigneur d'Enghien et d'Isabeau de Brienne, fille de Gautier V de Brienne, duc d'Athènes.
Ces armes se blasonnent : Gironné d’argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croisettes recroisettées d’argent ordonnées ; au franc-quartier d’or chargé d’un lion de sable, au bâton de gueules brochant en bande sur le tout.
Autres
[modifier | modifier le code]D'autres communes, anciennes seigneuries des Enghien, possèdent actuellement les gironnés de cette Maison dans leurs armes communales[28] :
- Armes de Blaton ;
- Armes de Galmaarden ;
- Armes de Gammerages ;
- Armes de Ghoy ;
- Armes de Grotenberge ;
- Armes de Hérinnes (Brabant flamand)[29] ;
- Armes de Hoves-lez-Enghien ;
- Armes de Lembeek ;
- Armes de Marcq ;
- Armes de Pepingen ;
- Armes de Petit-Enghien ;
- Armes de Saint-Pierre-Capelle ;
- Armes de Solre-sur-Sambre ;
- Armes de Vollezele ;
- Armes de Wahagnies[30] ;
- Armes de Zottegem (concédées par arrêté royal en 1838, remplacées depuis).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Auteur dont il faut généralement se méfier.
- Le pied n'est pas fiché à cette époque.
- La branche des Enghien-Braine a repris le nom de Marie de Braine, épouse de Jacques d'Enghien et mère de Walter, Siger et Jacques dits de Braine et non à la possession d'une seigneurie de Braine. Marie de Braine était la dernière représentante d'une famille de Braine[-le-Comte], châtelains de Binche au XIIe sièce et dans la première moitié du XIIIe siècle. Cette famille tenait son nom de la possession de la seigneurie de Plouy, dans la paroisse de Braine-le-Comte, domaine de l'abbaye Sainte-Waudru de Mons et, à partir de 1150, du comte de Hainaut.
- Et non, comme l'affirme par exemple René Goffin (Généalogies enghiennoises) d'Englebert d'Enghien et d'Ide d'Avesnes, qui avaient également un fils nommé Jacques, mort jeune et sans postérité.
- Jehan de Havrech était le fils bâtard de Gérard III d'Enghien, seigneur de Havrech (Havré), châtelain de Mons et de N. de Humières (d'argent, fretté de sable). Source : chancelier Villers, chanoine de la cathédrale de Tournai, dans Fragmens généalogiques, tome III, Genève, 1776, pp. 15-18 : « Gerard d'Enghien, seigneur de Havrech, châtelain de Mons, vivoit en 1320. Il eut de.... de Humieres un fils bâtard, nommé Jean, qui suit, laquelle sous promesse de mariage se laissa abuser, & Gerard mourut avant de pouvoir l'effectuer. (…) »
- Selon Losenko, la couleur de la filière est sans doute d'azur car toutes les brisures des Enghien-Havrech sont d'azur.
Références
[modifier | modifier le code]- Butkens, Trophée tant sacrés que profanes du duché de Brabant, tome II, livre III, p. 113.
- Max Servais, Armorial des Provinces et communes de Belgique, 1955, p. 602.
- Félix-Victor Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique, tome deuxième, Bruxelles, 1849, pp. 263-274
- Jean-Jacques VANHOLLEBEKE, La seigneurie d'Enghien (des origines à la fin du XIVe siècle, Bruxelles, AGR,
- Yves DELANNOY, La cession de la seigneurie d'Enghien par Henri IV à Charles d'Arenberg en 1607, Bruxelles, coll. « Collection Histoire / série in-8° » (no 76), , 245 p.
- Jean le Carpentier, Histoire de Cambray et du Cambresis, tome II, partie III, Leide, 1664, p. 515
- Pierre Colins, Histoire des choses plus mémorables advenues depuis l'an onze cens XXX iusques a nostre siecle digérées selon le temps & ordre qu'ont dominé les Seigneurs d'Enghien, terminez és familes de Luxembourg & de Bourbon., Imprimerie de François de Waudre, Mons, 1634 ,pp. 1-6. Consulter en ligne.
- Etienne Patou, « Enghien », sur Racines et Histoire (consulté le ).
- J.-Th. de Raadt, Sceaux armoriés des Pays-Bas et des pays avoisinants, Recueil historique et héraldique, tome I, Bruxelles, 1898, p. 429.
- Baudouin Duvieusart, Coppe, Compère et de Prelle : comprendre les études de Goffin, Le Parchemin, Bulletin bimestriel édité par l'Association royale Office Généalogique et Héraldique de Belgique, 77e année, juillet-août 2012, no 400, p. 344-345.
- Sophie Brassart (étudiante à l'UCL), « Les Enghien », sur Le château d'Havré (consulté le ).
- Les Amis du Château des Ducs d'Havré, « Site officiel de l'asbl Les Amis du Château des Ducs d'Havré », sur www.chateaudhavre.net (consulté le ).
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- Balduinus de Avennis Genealogia, RHGF XIII, p. 561.
- Henry-Charles van Parys, "Descendants de bâtards de grandes maisons aux lignages de Bruxelles : Enghien", dans : Les Lignages de Bruxelles, Bruxelles, 1974, no 59-60, p. 113 à 118.
- J.F.A.F Azevedo Coutinho y Bernal, Généalogie de la famille de Coloma, p. 358, Louvain, 1777. Lire en ligne.
- Supplément au Nobiliaire des Pays-Bas, p. 37, Louvain, 1772 : "DE HAVRE, Seigneur de Perelle ; lisez : HAVRECH, Seigneur de Prelle. Ses armes son (…)". Lire en ligne.
- Vegiano, Nobiliaire des Pays-Bas, p. 110, Louvain, 1760. Lire en ligne.
- J. Le Roux, Roi d'Armes au Titre de la Province & Comté de Flandres, & puis Auditeur de la Chambre des Comptes de Sa Majesté de ladite Province, Recueil de la noblesse de Bourgogne, Limbourg, Luxembourg, Gueldres, Flandres, Artois, Haynau, Hollande, Zeelande, Namur, Malines et autres provinces, Douai, 1784. Lire en ligne.
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- Goethals, Généalogie de la famille t'Serclaes, dans Dictionnaire généalogique.
- Edgar de Prelle de la Nieppe, Epitaphier de Nivelles, p. 25, Librairie de Charles Guignardé, Imprimeur de la Société Archéologique, Boulevard des Arbalétriers à Nivelles.
- François de Cacamp, "Généalogie des familles inscrites au lignage t'Serroelofs en 1376", "T'Serclaes", dans : Généalogies des familles inscrites aux Lignages de Bruxelles en 1376, Bruxelles, 1971, tome III, pp, 842 à 879, surtout p. 853.
- Wiktor Losenko, Généalogie des Enghien, p. 30.
- Édouard Poncelet, « Sceaux et armoiries des Villes, Communes et Juridictions du Hainaut ancien et moderne. Sceaux communaux conservés aux Archives de l'état à Mons (1) », Annales du Cercle Archéologique de Mons, vol. XXXIII, 1903-1904, p. 166 (lire en ligne)
- Ernest Matthieu, Sceaux des serments ou guildes de la ville d'Enghien, paru dans les Annales du Cercle archéologique de Mons, tome XV, 1878, p. 499.
- Ernest Matthieu, Sceaux des serments ou guildes de la ville d'Enghien, paru dans les Annales du Cercle archéologique de Mons, tome XV, 1878, p. 505.
- Max Servais, Armorial des Provinces et des Communes de Belgique, Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1955, 1041 p.
- Armes concédées par Arrêté Ministériel du 8 novembre 1989. Lire en ligne.
- L'Armorial des villes et des villages de France
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Christophe Butkens, Trophées tant sacrés que profanes du duché de Brabant, tome II, livre III, pp. 113-122. Lire en ligne.
- Butkens, Trophées tant sacrés que profanes du duché de Brabant, tome second, supplément, livre premier, 1726, p. IX. Lire en ligne.
- Jean le Carpentier, Histoire de Cambray et du Cambresis, 3e partie, Leide, pp. 515-522. Lire en ligne.
- Luc Delporte, Anselme d'Enghien (fin XIe s.), un personnage légendaire !, dans Bulletin trimestriel du Cercle Archéologique d'Enghien, n° 24, sept. 1999, pp. 740-475.
- Luc Delporte, La seigneurie et les premiers seigneurs d'Enghien. III. Englebert Ier d'Enghien, dans Annales du Cercle Archéologique d'Enghien, t. 40, 2007, pp. 7-27.
- Luc Delporte, La seigneurie et les premiers seigneurs d'Enghien. II. Boniface d'Enghien (1117), dans Annales du Cercle Archéologique d'Enghien, t. 39, 2005, pp. 29-42.
- Luc Delporte, La seigneurie et les premiers seigneurs d'Enghien. I. La plus ancienne mention d'Hugues d'Enghien : 1110-1115 ou 1121 ?, dans Annales du Cercle Archéologique d'Enghien, t. 39, 2005, pp. 17-28.
- Félix-Victor Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique, tome deuxième, Bruxelles, 1849, pp. 263-274.
- René Goffin, La Maison d'Enghien, parue dans Généalogies enghiennoises, volume 1, 1966, p. 12 et suivantes. Lire en ligne. Généalogie publiée aussi dans les Tablettes du Hainaut, recueil 3.
- Ernest Matthieu, Histoire de la ville d'Enghien, Mons, 1876, pp. 12-37.
- Bernard Roobaert et Jean-Jacques Vanhollebeke, Le Liber Chronotaxis de Godfried van Elshoudt (1137-1197) et les seigneurs d'Enghien, dans Annales du Cercle Archéologique d'Enghien, t. 37, 2003, pp. 5-23.
- J. Le Roux, Recueil de la Noblesse de Bourgogne, Limbourg, Luxembourg, Gueldres, Flandres, Artois, Haynau, Hollande, Zeelande, Namur, Malines, Et autres Provinces de Sa Majesté Catholique., Douay, Imprimerie Derbaix, 1784, pp. 151-171. Lire en ligne.
- Max Servais, Armorial des Provinces et communes de Belgique, 1955, pp. 602-611.
- Prêtre François Vinchant, Annales de la province et comté d'Haynau ou l'on voit la suite des comtes depuis leur commencement., Biblothecæ Hafflighemensis, 1780. Lire en ligne.
- J.-J. VANHOLLEBEK, La seigneurie d'Enghien (des origines à la fin du XIVe siècle, Bruxelles, AGR, 2001.
- J.-J. VANHOLLEBEKE, À propos d'un acte inédit d'Engelbert d'Enghien en faveur de l'abbaye de Grimbergen (1224). Lire en ligne.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Cercle Héraldus de Mons a.s.b.l., « La baronnie d'Enghien », sur Pairies et Baronnies du Pays de Hainaut Xe – XVe siècle (consulté le ).
- Etienne Patou, « Enghien », sur Racines et Histoire (consulté le ).
- Emile Landercy, « Ronquières » [PDF], sur Ronquieres.org (consulté le )