Margaret Abbott — Wikipédia
Contexte général | |||||||||
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Sport | Golf | ||||||||
Biographie | |||||||||
Nom de naissance | Margaret Ives Abbott | ||||||||
Nationalité sportive | Américaine | ||||||||
Nationalité | États-Unis | ||||||||
Naissance | |||||||||
Lieu de naissance | Calcutta | ||||||||
Décès | (à 76 ans) | ||||||||
Lieu de décès | Greenwich, Connecticut | ||||||||
Taille | 180 cm | ||||||||
Palmarès | |||||||||
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Margaret Abbott (Calcutta, - Greenwich, Connecticut, ) est une golfeuse américaine.
En 1900, elle remporte une médaille d'or en golf aux Jeux olympiques de Paris. C'est la première femme américaine médaillée d'or à des Jeux olympiques et la seule de son sport jusqu'à son retour au programme des Jeux de Rio 2016. Mais elle ignore jusqu'à son décès que le concours qu'elle a remporté sur le parcours de Compiègne avait le statut d'épreuve olympique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Margaret Ives Abbott est née le à Calcutta, en Inde[1],[2]. Elle est la fille de Charles Patterson Abbott[3], un marchand américain, et de Mary Perkins Ives[1]. Après la mort de son père, quand elle est très jeune, Margaret déménage à Boston avec sa mère et ses frères et sœurs[1]. Lorsqu’elle est adolescente, sa mère devient rédactrice littéraire au Chicago Herald et la famille déménage en Illinois[1]. Étudiante en arts, elle suit, à Paris, les enseignements d’Auguste Rodin et d’Edgar Degas[1],[2],[4][5].
Pratique sportive
[modifier | modifier le code]En , la haute société de Chicago se passionne pour le golf[6]. Dès l’année suivante, Margaret Abbott rejoint le Chicago Golf Club de Wheaton[1] aux côtés de sa mère[5]. Elle est 2 de handicap après un an de golf, et remporte des tournois locaux[1]. Grande et athlétique, elle symbolise l'émergence d’une génération de sportives américaines, qui commencent à s'affranchir des corsets et autres carcans, prémices du grand virage féminin des années 1920. En , elle part pour la France pour un long séjour programmé par sa mère, femme de lettres et éditrice[5], qui veut visiter l'exposition universelle de Paris et travaille sur un guide de voyage[1].
Participation olympique
[modifier | modifier le code]C'est sur le parcours de Compiègne, que Margaret Abbott entre dans l’histoire olympique, un fait d'armes dont elle ne sera jamais consciente. Elle pense en effet s'être inscrite à un tournoi quelconque. Les Jeux de la IIe Olympiade débutent à Paris le [7] ; y participent Abbott et sa mère[5].
Ces Jeux olympiques, les deuxièmes de l'histoire, ne sont pas encore un événement sportif majeur pour les différents États participants. Ils se déroulent sur six mois, sans cérémonie d'ouverture et de clôture, de façon relativement confidentielle, et dans une certaine confusion : ces compétitions sont organisées en marge de l'attraction principale de Paris cette année-là, l'Exposition universelle. De plus, les médailles ne commencent à être distribuées qu'aux Jeux suivants[5].
De nombreux athlètes ne sont pas au courant que les compétitions auxquelles ils participent, en s'y inscrivant, se déroulent dans ce cadre, encore peu connu, des olympiades[1],[8]. À l'initiative du gouvernement français et contre l'avis du baron Pierre de Coubertin, des femmes participent, pour la première fois, à certaines compétitions[9]. Elles ne sont que vingt-deux sur les 997 participants connus[7]. Pierre de Coubertin n'y était pas favorable, affirmant : « Le véritable héros olympique est à mes yeux l'adulte mâle individuel. Les Jeux olympiques doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs »[10].
En été , Margaret Abbott lit dans un journal une annonce relative à un tournoi de golf amateur ouvert aux femmes[11]. Elle décide de s’y inscrire et encourage ses amis à faire de même[11]. Le au plus tard, Margaret s’acquitte d’un droit d’entrée de 10 francs afin de participer à un « championnat de dames », le « Prix de la ville de Compiègne », qu’elle croit n’être que l’épreuve féminine d’un tournoi international de golf organisé par la Société de sport de Compiègne et devant débuter au plus tôt le et s’achever au plus tard le [12]. Les épreuves de golf durent deux jours, mettant en lice trente hommes et treize femmes représentant cinq nations, sur le parcours de Compiègne qui est décrit par la presse américaine comme « un admirable 18 trous et des aménagements parfaits. De nombreux bunkers défendent les trous ; des arbres hauts, d'épais buissons et de hautes herbes rendent le jeu difficile. ». Margaret Abbott décroche son titre olympique sur neuf trous, avec un score de 47[1],[2]. Elle devient ainsi non seulement la première championne olympique de golf[1],[11],[13] mais aussi la troisième femme à remporter un titre olympique, tous sports confondus[9] et la deuxième dans une épreuve féminine[7],[9],[note 1]. En récompense, elle reçoit un bol en porcelaine de Saxe serti d'or ciselé[1],[11]. Elle déclare à la presse devoir sa victoire au fait que « les Françaises n'avaient pas l'air de savoir ce qu'était le golf, venues jouer en jupe étroite et talons hauts »[14]. Seules des Américaines sont sur le podium de l'épreuve féminine. La mère de Margaret Abbott a elle aussi participé à la compétition et s'est classée septième : c'est la seule épreuve olympique ayant vu la participation d'une mère et de sa fille[1].
Suite et fin de carrière
[modifier | modifier le code]À Paris, outre ses participations occasionnelles à des tournois de golf, et ses études artistiques, elle rencontre Finley Peter Dunne, qui devient un humoriste américain de renom. Ils se marient en 1902. En 1902 toujours, elle remporte la Coupe Femina, à Paris, un tournoi précurseur des Championnats de France féminins de golf qui débutent en 1908. Puis elle rentre avec son époux à New York. Ils ont quatre enfants : trois fils — dont, en 1908, le futur scénariste hollywoodien Philip Dunne — et une fille[1]. Elle continue à jouer au golf mais, gênée par une douleur chronique au genou due à une chute de bicyclette dans son enfance, elle ne concourt plus sérieusement[15].
Décès
[modifier | modifier le code]Elle meurt le à Greenwich, dans le Connecticut[1],[2]. À sa mort, même ses enfants ignorent qu'elle est la première Américaine championne olympique[5]. Le fait est mis en exergue ultérieurement par l'historienne du sport Paula Welch, professeure à l'université de Floride et spécialiste de l'histoire olympique, qui, examinant les compétitions et les résultats des Jeux de Paris, prouve que le tournoi de Compiègne qu'elle a gagné a bien fait partie du programme olympique[13],[8],[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La première femme à avoir remporté une épreuve féminine aux Jeux olympiques est la joueuse de tennis britannique Charlotte Cooper[7],[9]. La première femme à avoir remporté un titre olympique est la navigatrice américano-suisse Hélène de Pourtalès : elle partage avec son mari, Hermann, le titre en voile, dans la catégorie des bateaux de un à deux tonneaux[9].
Références
[modifier | modifier le code]- Fox 2018.
- Mallon et Jerris 2011, s.v.« Abbot (-Dunne), Margaret Ives », p. 25.
- Leonard 1901.
- Fuller 2016, p. 31.
- « Margaret Abbott », dans Laurie Delhostal, Cécile Grès (préf. Nathalie Péchalat), Championnes ! : 90 sportives exceptionnelles (ill. Louison), Paris, La Martinière, , 189 p. (ISBN 9791040115786)
- Welch 1982, p. 753, col. 2.
- Centre d'études olympiques 2011, p. 4.
- Jean-Gabriel Bontinck, « Médaillée d'or à son insu », Le Monde, (lire en ligne)
- Mustapha Kessous, Les 100 histoires des Jeux olympiques, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (lire en ligne), chap. 3951
- Encyclopædia Britannica 2006.
- Mérillon 1901, p. 75.
- (en) « Margaret Abbott Biography and Olympic Results », sur sports-reference.com
- (en) Paula Welch, History Of American Physical Education And Sport, Charles C Thomas,,
- Welch 1982, p. 754, col. 2.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Centre d'études olympiques 2011] Centre d'études olympiques, Jeux Olympiques d'été : aperçu du contenu des archives concernant leur préparation, leur organisation et leur déroulement pour la période de à (fiches de fonds d'archives historiques), Lausanne, Comité international olympique, coll. « Publications du Centre d'études olympiques / Archives historiques », , 2e éd. (1re éd. ), 1 vol., 65, 21 × 29 cm (lire en ligne [fac-similé]), fiche no 2 (« Paris – Jeux de la IIe Olympiade »), p. 4-5.
- [Conseil économique et social et Leclercq 2007] Conseil économique et social (avis du) et André Leclercq (sur le rapport présenté par, au nom de la section du Cadre de vie), Le sport au service de la vie sociale, Paris, Direction des Journaux officiels, coll. « Journal officiel de la République française / Avis et rapports du Conseil économique et social », , 1re éd., 1 vol., III-161, 24 cm (ISBN 978-2-11-120741-7, EAN 9782111207417, OCLC 493508378, SUDOC 114017409, présentation en ligne, lire en ligne [fac-similé]).
- [Fuller 2016] (en) Linda K. Fuller, Female Olympians : a mediated socio-cultural and political-economic timeline, New York, Palgrave Macmillan, , 1re éd., 1 vol., XV-220, 15 × 22 cm (ISBN 978-1-137-59481-5, EAN 9781137594815, OCLC 7335334167, DOI 10.1057/978-1-137-58281-2, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Leonard 1901] (en) John W. Leonard, Who’s who in America : a biographical dictionary of notable living men and women of the United States, Chicago, A. N. Marquis, , XVI-1352 p. (lire en ligne [fac-similé]), s.v.« Abbott, Mary Perkins », p. 3, col. 2.
- [Mallon et Jerris 2011] (en) Bill Mallon et Randon M. N. Jerris, Historical dictionary of golf [« Dictionnaire historique du golf »], Lanham, The Scarecrow Press, coll. « Historical dictionaries of sports » (no 3), , 1re éd., 1 vol., XLIX-797-[16], 23 cm (EAN 9780810871977, OCLC 717101083, présentation en ligne, lire en ligne), s.v.« Abbot (-Dunne), Margaret Ives », p. 25.
- [Mérillon 1901] Daniel Mérillon (dir.), Exposition universelle internationale de , à Paris : concours internationaux d'exercices physiques et de sports, t. 1, Paris, Imprimerie nationale, , 1re éd., 1 vol., 281, gr. in-8o (lire en ligne [fac-similé]), 3e partie (« Exécution »), chap. [2] (« Rapports spéciaux sur chaque concours »), sect. 1 (« Jeux athlétiques »), II (« Jeu de golf »), p. 77-80.
- [Welch 1982] Paula Welch, « Mes recherches sur Margaret Abbott », Revue olympique : organe officiel du mouvement olympique, no 182, , p. 752-754 (lire en ligne [fac-similé], consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives au sport :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- [Encyclopædia Britannica 2006] (en) Éd., « Margaret Abbott : a study break », sur Encyclopædia Britannica, .
- [Fox 2018] (en) Margalit Fox, « - – Margaret Abbott : the first American woman to win an Olympic championship » [html], Overlooked, sur The New York Times, .
- [Lester 1996] (en) John Lester, « Recognizing first U.S. women’s champion is a step in the right direction », sur Université de Floride, .
- (en) « Olympic golf : first female gold in any sport » [vidéo], sur Golf Channel, .