Marie-Anne-Victoire d'Espagne — Wikipédia

Marie Anne Victoire d'Espagne
Description de l'image Mariana Victoria de Borbón y Farnesio, Reina consorte de Portugal.jpg.

Titre

Reine consort de Portugal et des Algarves


(26 ans, 6 mois et 24 jours)

Prédécesseur Marie-Anne d'Autriche
Successeur Pierre III de Portugal (roi consort)
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Mariana Victoria de Borbón y Farnesio
Naissance
Madrid (Espagne)
Décès (à 62 ans)
Lisbonne (Portugal)
Sépulture Monastère de Saint-Vincent de Fora
Père Philippe V
Mère Élisabeth Farnèse
Conjoints Louis XV de France (fiancé)
Joseph Ier de Portugal
Enfants Marie Ire de Portugal
Marie-Anne-Françoise de Portugal
Marie-Dorothée de Portugal
Bénédicte de Portugal
Religion Catholicisme romain

Description de l'image Coat of Arms of Mariana Victoria of Spain, Queen of Portugal.svg.

Marie Anne Victoire, infante d'Espagne (de la Maison de Bourbon, en espagnol Mariana Victoria de Borbón), née à Madrid le , morte à Lisbonne le , fille de Philippe V d'Espagne et d'Élisabeth Farnèse, surnommée l'Infante-reine en raison de ses fiançailles avec le roi Louis XV de France, épousa en 1729 le roi Joseph Ier de Portugal et fut reine et régente de Portugal.

L'ambition de la reine Élisabeth soutenue par son ministre Alberoni ayant dressé contre l'Espagne les puissances européennes, formant la Quadruple Alliance, une guerre s'ensuit et s'achève en 1720. La paix qui la conclut sert aussi à réconcilier le récent roi Bourbon d'Espagne avec sa famille française et il est décidé de fiancer le jeune roi de France Louis XV âgé de 11 ans à sa cousine germaine qui en avait 3.

Marie Anne Victoire reçoit le baptême le à Madrid, avec pour parrain son demi-frère le prince des Asturies, futur roi Louis Ier et futur époux de Louise-Élisabeth d'Orléans[1].

La jeune princesse est ensuite échangée contre la princesse Louise-Élisabeth, Mademoiselle de Montpensier, la fille du régent, duc d'Orléans, sur l'île des Faisans en plein milieu de la rivière frontalière de la Bidassoa, le , tout comme l'avaient fait soixante ans auparavant Louis XIV et l'infante Marie-Thérèse. Elle abandonne presque toute sa suite espagnole et se retrouve entourée d'inconnus français et francophones. Son futur époux Louis XV, l'attend à Versailles. Louise Élisabeth, quant à elle, devait épouser le prince des Asturies, le futur Louis Ier d'Espagne.

Son éducation est confiée par le régent à sa belle-sœur et cousine germaine la princesse première douairière de Conti, princesse du sang, fille légitimée du feu roi Louis XIV et de la duchesse de La Vallière, femme connue autrefois pour sa grande beauté et son élégance mais aussi pour sa connaissance de la cour et ses qualités de cœur. Elle est élevée par Mme de Ventadour, ancienne gouvernante de Louis XV.

Très jolie, pleine de charme, la petite « infante-reine », ainsi que la cour et avec elle toute la France l'appelle, fait les délices de la cour. Elle s'ingénie à plaire à son « mari » qui, bien trop jeune pour pouvoir s'intéresser à une « poupée », la boude. C'est pour son entourage un déchirement de la voir retourner en Espagne quatre ans plus tard (elle a alors 7 ans), quand les fiançailles sont rompues.


En effet, orphelin de bonne heure, Louis XV avait toujours été de santé fragile. Nombreux étaient ceux - notamment parmi les politiques et les diplomates - qui pensaient qu'il n'atteindrait pas l'âge adulte. Dans cette hypothèse, son cousin le jeune duc d'Orléans pourrait lui succéder. Le duc de Bourbon, membre d'une branche cadette rivale des Orléans, prince du sang et Premier ministre en 1723, ne veut pas perdre le pouvoir. Poussé par sa maîtresse, l'ambitieuse marquise de Prie, il n'hésite pas à provoquer l'ire de la cour d'Espagne et, parjurant la parole de la France, rompt les fiançailles afin de chercher à marier le roi adolescent à une princesse pouvant lui assurer au plus tôt une descendance. Son ambition le pousse à choisir une princesse sans dot ni royaume, Marie Leszczyńska, fille d'un roi de Pologne en exil, encore célibataire à 22 ans, plus âgée que le roi de 7 ans, ce qui est ressenti comme une double humiliation par les Bourbons d'Espagne.

Le renvoi de l'infante est accompagné du retour de la princesse de Montpensier, désormais reine douairière seconde d'Espagne, à la suite de la mort de Louis Ier. Marie-Anne est donc restée à la Cour de France de 1721 à 1725.

Mariage et descendance

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Portrait de la reine Marie Anne Victoire de Portugal, peinte par Miguel António do Amaral (1773), musée de l'Ermitage.

Marie-Anne-Victoire épousa le Joseph Ier (1714-1777), roi de Portugal. Elle sera régente de Portugal à partir de 1776 lorsque la santé de son époux ne permettra plus à celui-ci d'exercer le pouvoir. Ils seront également les parrain et marraine de la reine de France Marie-Antoinette d'Autriche.

De cette union, naissent :

  1. Marie Ire de Portugal (1734-1816), reine de Portugal mariée en 1760 à son oncle Pierre qui régnera avec elle.
  2. Marie-Anne-Françoise de Portugal (1736-1813).
  3. Marie-Dorothée de Portugal (1739-1771).
  4. Bénédicte de Portugal (1746-1829), en 1777 elle épousa son neveu Joseph de Portugal (1761-1788), prince du Brésil.

Les circonstances entourant le double mariage de Louis XV et de Marie Anne Victoire d'Espagne, ainsi que de Louise-Élisabeth d'Orléans avec le prince héritier espagnol Louis, forment la trame du roman L'Échange des princesses[2] (2013) de Chantal Thomas. Dans l'adaptation au cinéma du roman, réalisée en 2017 par Marc Dugain, le rôle de l'infante est joué par Juliane Lepoureau[3].

Notes et références

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  1. Louis Dussieux, Généalogie de la Maison de Bourbon de 1256 à 1871, Paris, 1872, p.195.
  2. Chantal Thomas, L'Échange des princesses, Paris, Seuil, .
  3. « Casting du film L'Échange des princesses », sur AlloCiné (consulté le ).

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Bibliographie

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  • Jean-Charles Volkmann, Généalogie des rois et des princes, Éditions Jean-Paul Gisserot 1998.
  • Ambroise Perrin et Irena Tatiboit , Il faut marier Maria, Madame Louis XV, Princesse de Wissembourg, Éditions du Bourg Blanc 2011, le Carré d'Art, Strasbourg
  • Nathanaël Payen, « L'échange des princesses française et espagnole en 1722 et 1725 », dans Marie-Bernadette Dufourcet-Hakim et Josette Pontet (coord.), Guerre et paix: les enjeux de la frontière franco-espagnole (XVIe-début XIXe siècle), Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, (ISBN 979-10-300-0082-5), p. 257–278.

Liens externes

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