Marie Krysinska — Wikipédia

Marie Krysinska
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Maria Anastasia KrysińskaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Georges Bellenger (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
  • Rythmes pittoresques (1890)
  • Intermèdes, nouveaux rythmes pittoresques (1903)

Marie Krysinska, née Maria Anastasia Krysińska à Varsovie le et morte à Paris le , est une poétesse et musicienne française d'origine polonaise.

Fille d’un avocat de Varsovie, Ksawery Jan Teodor Krysiński de Leliwa, et petite-fille de l'économiste et homme politique Dominik Krysiński, Marie Krysinska vient à seize ans à Paris suivre des cours d'harmonie et de composition au Conservatoire de musique, études qu'elle abandonne bientôt pour s'adonner à la littérature.

Dès 1882, elle publie dans La Vie Moderne, la Revue du Chat noir et dans La Revue indépendante des pages littéraires et ses propres poèmes.

Elle devient la seule femme membre actif des cercles littéraires des Hydropathes, des Zutistes, des « Hirsutes » et des « Jemenfoutistes » qui se réunissent au cabaret du Chat noir. Elle accompagne au piano les chansons[1] et les poèmes qu'on y déclame. Elle participe aux soirées de la Goguette du Chat Noir[2].

Mariée au peintre et lithographe Georges Bellenger (1847-1916) le , elle fit plusieurs voyages aux États-Unis. Elle et son mari montent des spectacles ensemble, appelés « Théâtre lumineux » (après 1900)[3].

En 1890, elle publie, chez Alphonse Lemerre, son premier recueil de poèmes : Rythmes pittoresques, puis, en 1892, L'Amour chemine, un recueil de contes en prose.

En 1894, elle publie sa seconde oeuvre poétique, Joies errantes et, en 1896, un roman, Folle de son corps, chez Havard. Suivra un autre roman, Juliette Cordelin, un autre recueil de poèmes, Guitares lointaines, Calendes sentimentales (en prose) et La force du désir (roman).

Elle a publié de très nombreux articles sur la littérature, l'art, la musique et la critique littéraire.

À l'instar de plusieurs hommes de lettres symbolistes de son temps, Marie Krysinska signe une production littéraire qui porte les traces d'un imaginaire anarchiste. Cet imaginaire apparaît notamment à travers la poétique du mouvement et la philosophie de l'impermanence qui traversent ses poèmes[4]. En 1900, elle fait d'ailleurs paraître cinq poèmes en vers libres dans le périodique anarchiste L'Humanité nouvelle[5].

Marie Krysinska créatrice du vers libre ?

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Les avis sont partagés. Alphonse Séché en évoque la possibilité, « [Marie Krysinska] ayant été à la prime origine de ce mouvement »[6]. Hélène Millot l'affirme, et donne les dates de publication des premiers poèmes en vers libres de Marie Krysinska, antérieurs à ceux de Gustave Kahn, qui revendiquait la création du vers libre : Symphonie en gris paraît dans Le chat noir en 1882, alors que les recueils de Kahn, Jules Laforgue et Francis Vielé-Griffin sont édités en 1887[7]. Florence Goulesque, quant à elle, ne tranche pas[8], mais invite à de nouvelles réflexions sur le symbolisme et la poésie féminine.

Postérité

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En 2010, le groupe français Sati mata (rock post punk/électro) lui rend hommage avec le morceau « Une symphonie en gris » extrait de l'EP In.camera.

Liste des œuvres

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Œuvres répertoriées dans le catalogue de la BNF[9].

Œuvres littéraires

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  • Rythmes pittoresques : mirages, symboles, femmes, contes, résurrections, Paris, Lemerre, (lire sur Wikisource).
  • Joies errantes : nouveaux rythmes pittoresques, Paris, Lemerre, (lire en ligne).
  • Intermèdes, nouveaux rythmes pittoresques : pentéliques, guitares lointaines, chansons et légendes, A. Messein, (lire en ligne).

Autres textes

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Rééditions modernes

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Œuvres musicales

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  • L'Essayage, chansonnette : Paroles de Jules Costé, musique de Marie Krysinska, .
  • À vue de nez, chansonnette : Paroles de Pierre Trimouillat, musique de Marie Krysinska, .
  • L'Argent ! : Paroles de Pierre Trimouillat, musique de Marie Krysinska, Paris, Bathlot-Jaubert, .
  • La Prière d'une vierge ! : Paroles de Charles Aubert, musique de Marie Krysinska, Paris, Bathlot - Joubert, .
  • Mauresque ! : Paroles de Maxime Guy et P. Batail, musique de Marie Krysinska, Paris, E. Meuriot, .
  • Quand nous serons riches ! : Monologue de Armand Masson, adaptation symphonique de Marie Krysinska, Paris, A. Quinzard, .
  • Renouveau d'amour ! : Poésie de Gabriel Montoya, musique de Marie Krysinska, Paris, A. Quinzard, .
  • Le vieux modèle : Chanson de Gabriel Montoya, musique de Marie Krysinska, Paris, G. Ondet, .
  • Répertoire de Camille Stefani. Fille de théâtre ! : Chanson, paroles de Pierre Trimouillat, musique de Marie Krysinska, Paris, G. Ondet, .
  • Marion ! : Poésie et musique de Marie Krysinska, Paris, A. Quinzard, .
  • Royal-Moustache ! : Chansonnette, paroles de Léon Durocher, musique de Marie Krysinska, Paris, G. Ondet, .
  • Le petit Tambour ! : Chansonnette, paroles de Gabriel Vicaire, musique de Marie Krysinska, Paris, G. Ondet, .
  • Nuit tombante ! : Poésie de Gabriel Montoya, musique de Marie Krysinska, Paris, A. Quinzard, .
  • Les petits Désespoirs (pour la soif.) Sous les Ramures ! : Chansons de Vincent Hyspa, musique de Marie Krysinska, Paris, G. Ondet, .
  • Sérénade ! : Paroles de Gabriel Montoya, musique de Marie Krysinska, Paris, A. Quinzard, .
  • Doux Reproches ! Menuet : Poésie de G. Frest, musique de Marie Krysinska, Paris, A. Quinzard, .
  • La Leçon d'épinette ! : Chanson populaire, arrangée par Marthe Lys, musique recueillie et harmonisée par Marie Krysinska, Paris, G. Ondet, .
  • Chansons de Gabriel Montoya. La Fille à maman ! : Chanson, musique de Marie Krysinska, Paris, G. Ondet, .
  • L'Île mystérieuse : Poésie de Gabriel Montoya, musique de Marie Krysinska, Paris, A. Quinzard, .
  • Matutina : Poésie de Clément-George, musique de Marie Krysinska, Paris, imp. de Dupré, .
  • Le mariage de Chloé, opérette-bouffe présenté au théâtre Grévin[10], 1902

Notes et références

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  1. « Ceux d'la côte : chanson », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  2. Les Têtes Chercheuses
  3. Le Radical, 28 janvier 1904, p. 3.
  4. Marie-Pier Tardif, Ni ménagères, ni courtisanes : les femmes de lettres dans la presse anarchiste française (1885-1905), thèse en lettres, Université Lyon 2 et Université du Québec à Montréal, 2021, p. 157-175. Lire en ligne : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03450965
  5. Marie-Pier Tardif, Ni ménagères, ni courtisanes : les femmes de lettres dans la presse anarchiste française (1885-1905), thèse en lettres, Université Lyon 2 et Université du Québec à Montréal, 2021, p. 158. Lire en ligne : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03450965
  6. Les muses françaises, Marie Krysinska p.177 et 178)
  7. Hélène Millot Marie Krysinska : Femmes poètes du XIXe siècle Une anthologie, PUL, 1998 ; p. 153/154
  8. Florence R. J. Goulesque, Une femme poète symboliste, Marie Krysinska, la Calliope du Chat Noir
  9. « Marie Krysinska (1857-1908) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  10. Archives nationales, « Le Mariage de Chloé - Censure des répertoires des salles théâtrales (Paris et banlieue) : index des pièces (1800-1906) », sur Salle des inventaires virtuelle

Bibliographie

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  • Florence Goulesque, Une Femme poète symboliste : Marie Krysinska. La Calliope du Chat Noir, Paris, Honoré Champion, , 220 p. (ISBN 2-7453-0377-5).
  • Adrianna M. Paliyenko, Gretchen Schultz et Seth Whidden (dir.) Marie Krysinska (1857–1908): Innovations poétiques et combats littéraires. Publications de l’Université de Saint-Étienne / Presses universitaires de Lyon, coll. « De deux sexes et autres », 2010.
  • Adrianna M. Paliyenko, « Marie Krysinska on Eve, Evolution, and the Property of Genius », dans Genius Envy, Penn State University Press, coll. « Women Shaping French Poetic History, 1801-1900 », (ISBN 978-0-271-07708-6, DOI 10.5325/j.ctt1wf4ct1.13, lire en ligne), p. 227–256
  • Jeanine Moulin, La poésie féminine. Époque moderne, vol. 2, Paris, Seghers, .
  • Alphonse Séché, Les muses françaises, Paris, Louis-Michaud, (lire en ligne), « Marie Krysinska », p. 177-181.
  • Florence Goulesque, « Impressionnisme poétique chez Marie Krysinska : Esthétique de l'ambiguité et démarche féministe », Nineteenth Century French Studies, vol. 29, no 3,‎ , p. 318–333 (ISSN 1536-0172, DOI 10.1353/ncf.2001.0008, lire en ligne, consulté le ).
  • Tracy L. Paton, « Marie Krysinska's Poetics of Parody: Figures of the Woman Artist », Nineteenth Century French Studies, vol. 33, no 1,‎ , p. 147–162 (ISSN 1536-0172, DOI 10.1353/ncf.2004.0069, lire en ligne, consulté le ).
  • Seth Whidden, « Marie Krysinska: A Bibliography », dans Bulletin of Bibliography, vol. 58, t. 1, , 1-10 p..
  • Gérard Walch, Nouvelles pages anthologiques, Paris, Le Soudier, , 224-234 p. (OCLC 9143507, lire en ligne).

Liens externes

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