Matani Kainuku — Wikipédia
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Matani Kainuku (né en 1973 en Polynésie française) est une personnalité du monde de la danse traditionnelle tahitienne, un fonctionnaire et un conseiller municipal français. Il est chef de la troupe d''ori tahiti Nonahere et membre de jurys de concours de danse. Il travaille par ailleurs dans le domaine de l'éducation depuis de nombreuses années : d'abord enseignant spécialisé puis conseiller pédagogique, il est depuis 2021 inspecteur de l'Éducation nationale.
Carrière dans l'Éducation Nationale
[modifier | modifier le code]Il entre à l'École normale en 1993 et effectue son stage à To’ata. Il passe ensuite un concours pour devenir enseignant spécialisé auprès d'enfants en difficulté et enseigne sept ans à Papenoo[1].
En 2010, il devient conseiller pédagogique dans le secteur de Arue, Mahina et Hitiaa O Te Ra[1].
En 2021, il réussit le concours d'Inspecteur de l'Éducation nationale et est affecté à Elbeuf pour son année de stage[2]. Après un an passé en métropole, il demande à revenir exercer en Polynésie à la rentrée 2022. Cela lui est refusé par le ministère de l'Éducation polynésien, il introduit donc un recours auprès du tribunal administratif[3]. Face à ce refus, un comité de soutien est monté. Ses membres demandent le retour de Kainuku en Polynésie et souhaite que les locaux qualifiés soient prioritaires sur les postes en Polynésie pour ce type de mutations[4]. Le ministère répond cependant au recours en indiquant qu'il s'agit de la procédure habituelle : les Polynésiens qui obtiennent le concours d'inspecteur sont affectés en métropole pour une durée de deux ans, soit un an de stage puis un an en poste. Kainuku obtient une mutation pour revenir en Polynésie française au 1er août 2023[5].
Pour son premier poste en Polynésie à partir de 2023, il est responsable des 21 Centres des jeunes adolescents (CJA) du territoire, qui rassemblent 500 élèves[6].
Carrière artistique
[modifier | modifier le code]Nonahere
[modifier | modifier le code]En 2003, il fonde le groupe de danse Nonahere[7], qu'il dirige toujours[6]. En 2016, la troupe comprend à la fois une école de danse de 90 élèves et un groupe de danse de 50 personnes, soit au total 140 personnes[8].
La troupe se produit régulièrement en spectacle en dehors du Heiva[9],[10],[11]. Elle a remporté des prix au Heiva i Tahiti en 2005, 2006, 2007 et 2008[12]. Absente du festival pendant quelques années, elle y retourne en 2018[13].
Concours de danse
[modifier | modifier le code]En 2016, Kainuku lance avec Nonahere la coupe du monde de 'ori tahiti, qui fait partie du Heiva international. Les candidats viennent des États-Unis, du Mexique, du Chili et quelques uns de Tahiti. Le concours comprend deux épreuves, un thème libre et un thème imposé. Le jury est présidé par Makau Foster. Selon Matani Kainuku, ce concours se distingue d'autres événements comme le 'Ori Tahiti Nui World Championship parce qu'il met l'accent sur la dimension culturelle et sur la langue tahitienne plus que sur la technicité de la danse. Il considère aussi que ce concours, d'ailleurs soutenu par la Maison de la Culture, participe à la promotion de la culture polynésienne et profite à l'économie locale, les candidats devant se loger sur place et acheter à des artisans les éléments de leurs costumes végétaux[14],[12].
Matani Kainuku a fait partie du jury du Heiva i Tahiti pendant plusieurs années[6], notamment en 2016[15] et 2017[16]. Il préside également le jury du concours de danse Hura Tapairu depuis les débuts du concours[12],[17].
Chant
[modifier | modifier le code]Il interprète la chanson Tō ’ai’a here (titre français : Notre Terre) dans la bande originale tahitienne du film Vaiana (Moana en tahitien), en tant que voix chantée du chef Tui, père de Vaiana[2],[18].
Conseiller municipal
[modifier | modifier le code]Il est 9e adjoint au maire de la commune de Mahina (Tahiti), chargé de la culture, du tourisme, des langues polynésiennes, du patrimoine et relations internationales et de l'animation de la ville, ainsi que membre de la commission du développement économique et culturel[19].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Evaina Teinaore et coll., « Matani Kainuku, figure emblématique de la culture… et de l’éducation », sur TNTV, (consulté le ).
- Thomas Rideau, « Nouvel inspecteur de la circonscription d’Elbeuf : La culture au cœur du projet de Matani Kainuku », sur actu.fr — Le journal d'Elbeuf, (consulté le ).
- « Éducation : un inspecteur Polynésien souhaite revenir au fenua, sa demande est refusée », sur La Polynésie 1re (FranceTVinfo), (consulté le ).
- Vaite Urarii Pambrun, « Un comité de soutien pour le retour de l'inspecteur Matani Kainuku », sur Tahiti infos, les informations de Tahiti (consulté le )
- « Pour le Pays, Matani Kainuku aura un poste en 2023 », sur Tahiti infos, les informations de Tahiti (consulté le )
- « Du Heiva aux CJA, Matani Kainuku a franchi le pas », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
- Rabréaud 2018.
- Dominique Schmitt, « "La légende du ‘uru", le nouveau fruit de Nonahere », sur Tahiti infos, les informations de Tahiti (consulté le )
- Caroline Perdrix, « Nonahere savoure son premier spectacle au marae Arahurahu - Radio1 Tahiti », (consulté le )
- « Nonahere se produit en spectacle dans les jardins de la Mairie de Arue le 14 juillet », sur Tahiti infos, les informations de Tahiti (consulté le )
- « Festival Tahiti ti’a mai : Nonahere ouvre la danse », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
- « Le Heiva ori international », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
- Corinne Tehetia, « Nonahere transmettra son "mana" sur la scène de To'atā », sur Tahiti infos, les informations de Tahiti (consulté le )
- Dominique Schmitt, « L'association Nonahere organise la première Coupe du monde de 'ori tahiti », sur TAHITI INFOS, les informations de Tahiti (consulté le )
- « Matani Kainuku : "C'était vraiment un Heiva somptueux" », sur Tahiti infos, les informations de Tahiti (consulté le )
- Antoine Samoyeau, « « La danse tahitienne est l’expression d’une identité culturelle » - Radio1 Tahiti », (consulté le )
- « Hura Tapairu 2023 : triomphe historique pour Hei Tahiti », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
- (en) « Moana / Reo Tahitian cast », sur Charguigou (consulté le )
- « Le Conseil Municipal », sur Mahina, ville d'Histoire ville d'Avenir (consulté le )
Liens externes
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- [Rabréaud 2018] Lucie Rabréaud, « Matani Kainuku, homme de culture », Hine magazine, no 32, (lire en ligne, consulté le )
- « Nonahere » (consulté le )