En mathématiques, plus particulièrement en algèbre linéaire et en combinatoire, les matrices de Pascal sont des matrices faisant intervenir le triangle de Pascal sous diverses formes.
La matrice de Pascal triangulaire supérieure T est la matrice infinie à coefficients entiers indexée sur définie par , avec la convention si .
Tronquée à l'ordre n on obtient une matrice à n+1 lignes et n+1 colonnes ; par exemple : .
La transposée U de la matrice T est la matrice de Pascal triangulaire inférieure définie par . Elle présente la forme habituelle du triangle de Pascal. Par exemple : .
Le produit UT donne une matrice symétrique S définie par [1]. Elle présente le triangle de Pascal habituel tourné de 45° ; par exemple
Ceci vient de la formule de convolution pour les coefficients binomiaux, en effet :
- .
La matrice T est la matrice relative à la base canonique de l'endomorphisme de qui à P associe P(X + 1).
Ceci vient de la formule du binôme. En effet
- .
Calcul de la matrice de Pascal triangulaire comme exponentielle de la matrice de la dérivation
[modifier | modifier le code] La formule de Taylor appliquée aux polynômes permet d'écrire ; on peut donc écrire l'endomorphisme sous la forme où est l'endomorphisme de dérivation. Si on appelle D la matrice canonique de , on obtient qui n'est autre que l'exponentielle de la matrice D.
Cette matrice D, définie par si , sinon, est la matrice triangulaire supérieure stricte dont la sur-diagonale contient .
Sa transposée est la matrice triangulaire inférieure stricte dont la sous-diagonale contient .
En passant aux matrices tronquées, on obtient et .
Par exemple pour n = 4, on obtient : donc[1] .
Comme , on a pour tout entier m. On en déduit directement et .
Par exemple : .
Les trois matrices ont pour inverses des matrices où les coefficients de la matrice de départ ont été changés de signe "en damier".
Plus précisément et de même pour .
Par exemple :
Démonstration
Pour T et U, on fait m = -1 dans les formules précédentes
Pour la matrice S, il suffit d'écrire :
Les deux matrices triangulaires sont évidemment de déterminant 1, et comme , la matrice est aussi de déterminant 1.
Par exemple,
(en) Eric W. Weisstein, « Pascal Matrix », sur MathWorld