Mia Mottley — Wikipédia
Mia Mottley | |
Mia Mottley en 2021. | |
Fonctions | |
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Première ministre de la Barbade | |
En fonction depuis le (6 ans, 5 mois et 20 jours) | |
Élection | 24 mai 2018 |
Réélection | 19 janvier 2022 |
Président | Sandra Mason (depuis 2021) |
Monarque | Élisabeth II (2018-2021) |
Gouverneur | Sandra Mason (2018-2021) |
Prédécesseur | Freundel Stuart |
Présidente de la Communauté caribéenne | |
– (5 mois et 29 jours) | |
Secrétaire | Irwin LaRocque |
Prédécesseur | Allen Chastanet |
Successeur | Ralph Gonsalves |
Chef de l'opposition | |
– (5 ans, 2 mois et 29 jours) | |
Monarque | Élisabeth II |
Premier ministre | Freundel Stuart |
Prédécesseur | Owen Arthur |
Successeur | Joseph Atherley (es) |
– (2 ans, 8 mois et 11 jours) | |
Monarque | Élisabeth II |
Premier ministre | David Thompson |
Prédécesseur | David Thompson |
Successeur | Owen Arthur |
Biographie | |
Nom de naissance | Mia Amor Mottley |
Date de naissance | |
Nationalité | Barbadienne |
Parti politique | Parti travailliste |
Diplômée de | London School of Economics |
Profession | Avocate |
Résidence | Ilaro Court (en) |
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Premiers ministres de la Barbade | |
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Mia Mottley, née le , est une femme d'État barbadienne, Première ministre depuis le .
Avocate de métier, membre du Parti travailliste de la Barbade (BLP), elle siège depuis 1994 au Parlement, où elle occupe à deux reprises le poste de chef de l'opposition (de 2008 à 2010, puis à nouveau de 2013 à 2018).
Ancienne ministre de l'Éducation et ancienne procureure générale, elle devient la première femme élue Première ministre de la Barbade à la suite de la victoire du BLP aux élections législatives de 2018. À ce poste, elle organise notamment l'abolition de la monarchie barbadienne en 2021. Elle est réélue pour un second mandat à la tête du gouvernement en 2022, lors des premières élections législatives organisées après l’avènement de la république.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et influences familiales
[modifier | modifier le code]Mia Amor Mottley est née en 1965 dans une famille fortement impliquée dans le milieu politique barbadien.
Elle est la petite-fille d'Ernest Mottley (es) (1907-1973), courtier immobilier et homme politique. Il fut le premier maire de la capitale Bridgetown en 1959[1],[2]. Représentant Bridgetown à l'Assemblée de la Barbade à partir de 1946, il appartenait au parti conservateur et faisait œuvre de charité auprès des populations appauvries. Il fut décoré du grade de Commandeur dans l'Ordre de la division civile pour services publics rendus à la Barbade en et assista Wynter Algernon Crawford (1910-1993), ministre du Commerce de la Barbade, lors de la Conférence indépendante tenue à Londres en juin et . L'oncle de Mia Mottley, nommé comme son père Ernest Deighton Mottley, est devenu le chef politique du Parti démocratique social-chrétien (CSD), de courte durée, créé en [3].
Mia Mottley est la fille d'Elliott Deighton Mottley, avocat, qui siégeait à la Chambre de l'Assemblée[1] avant de bientôt quitter son siège pour devenir consul général à New York. En , trois ans à peine après son admission au barreau, il a épousé Santa Amor Tappin, qui porte et met au monde Mia Mottley l'année suivante. Elliott Deighton Mottley a ensuite été élu représentant de Bridgetown en . D'aucuns suggèrent que le Premier ministre de l'époque, Errol Barrow, a utilisé sa majorité parlementaire pour abolir les gouvernances locales et ainsi miner la force du père de Mia Mottley sur la scène politique[3].
Formation
[modifier | modifier le code]Mia Mottley fait ses études à l'école préparatoire Merrivale, au Queen's College (en) et à l'United Nations International School (en) (UNIS)[4].
En 1986, elle termine sa formation d'avocate[5] en obtenant son diplôme en droit de la London School of Economics[6].
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Depuis 1994, Mia Mottley siège comme membre du Parlement, puis elle rejoint le gouvernement en tant que ministre de l'Éducation en 2000[7] et assume différents portefeuilles ministériels à la suite, notamment ceux de Vice-Première ministre et de procureure générale, devenant la première femme à occuper ce poste dans l'histoire de la Barbade[8].
Après la défaite du BLP lors des élections législatives de 2008 (en) et la démission d'Owen Arthur de la tête du parti, Mia Mottley est élue chef du BLP le contre l'ancien procureur général de la Barbade, Dale Marshall (en). Elle est la première femme à diriger le parti, ainsi que la première femme chef de l'opposition du pays[9]. Mia Mottley prête serment en tant que chef de l'opposition le . Elle est évincée de ce poste le , à la suite d'un vote de défiance de cinq de ses collègues parlementaires. L'ancien Premier ministre Owen Arthur devient chef de l'opposition le jour même[10].
Lors des élections législatives de 2013, le BLP est battu de justesse, obtenant 14 sièges contre 16 pour le Parti travailliste démocratique (DLP). Quelques jours après le scrutin, le , le groupe parlementaire du BLP réélit Mia Mottley comme chef de l'opposition, en remplacement d'Owen Arthur[11].
En 2016, elle devient membre du Dialogue inter-américain (en)[12].
Après la victoire du Parti travailliste aux élections législatives de 2018, elle succède à Freundel Stuart au poste de Première ministre le [13]. Sous son impulsion, son parti remporte une victoire historique : 72,8 % des suffrages lui reviennent, un score jamais égalé par aucun autre parti, ce qui permet au BLP d'occuper l'ensemble des 30 sièges de la Chambre, une prouesse politique qui n'avait encore jamais été atteinte[14]. C'est la première femme à être élue à cette fonction et elle récupère un pays en état de crise[15]. Elle est également ouvertement pour les droits des personnes LGBT[16].
En l'honneur de son travail au service de la Barbade, Mia Mottley reçoit en , avec l'athlète caribéen et militant des droits civiques Shaun King, le prix de l'association Diamond Ball fondée par la chanteuse barbadienne Rihanna[17].
En , elle intervient au Sommet du climat à Genève, en tant que chef du gouvernement, pour réclamer des objectifs plus ambitieux que ceux que l'Organisation des Nations Unies s'est fixés, car même s'ils sont atteints, plusieurs îles Caraïbes seront englouties par les eaux dans un futur proche[18],[5]. Elle prédit alors une immigration climatique massive, soulignant que les îles Caraïbes perdant leurs terres et payant le plus lourd tribut n'émettent pourtant pas plus d'1 % des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique[19]. En référence à la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg et ses soutiens, elle déclare : « Les jeunes personnes du monde entier exigent la justice climatique, et nous aussi »[18].
Le , le gouverneur général de la Barbade, Dame Sandra Mason, annonce l'intention du gouvernement d'abolir la monarchie et la prochaine proclamation de la république le , à l'occasion du 55e anniversaire d'indépendance de l'île, précisant qu'« il est temps de laisser le passé colonial derrière nous », lors d'un discours écrit par la Première ministre Mia Mottley[20]. L'abolition de la monarchie barbadienne est formellement votée à l’unanimité par l'Assemblée le [21]. Le pays, précédemment royaume du Commonwealth, devient alors une république du Commonwealth. Dans la foulée, Mia Mottley convoque des élections législatives anticipées[22].
Son discours spontané du devant l'assemblé générale de l'ONU sur l'attitude des pays riches face à l'urgence climatique et la crise de la Covid-19, leur absence d'engagement à partager les vaccins disponibles avec les pays les plus pauvres pour résoudre la crise devient viral sur les réseaux sociaux[23],[24].
Elle est co-présidente du groupe des dirigeants mondiaux pour combattre la résistance aux antimicrobiens (RAM)[24].
Après la victoire écrasante de son parti aux élections législatives de 2022, Mia Mottley prête serment pour un second mandat de Première ministre le à la State House[25].
En 2023, elle demande que la Barbade puisse recevoir 4,9 billions de dollars en guise de réparations pour la période esclavagiste[26].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « Five things to know about Mia Mottley, Barbados' first female prime minister », sur Face2Face Africa, (consulté le )
- (en) « 10 things to know about Mia Mottley | Loop Barbados », sur Loop News (consulté le )
- (en-US) « Mia Mottley », sur Caribbean Affairs (consulté le )
- (en) « Mia Mottley Prime Minister of Barbados », sur The Women Leaders, (consulté le ).
- Reporterre, « Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade qui « réveille tout le monde » », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
- (en-GB) London School of Economics and Political Science, « LSE alumna Mia Mottley elected Barbados », sur London School of Economics and Political Science (consulté le )
- (en) Ronda Thompson, « Mottley's call for national dialogue », www.nationnews.com, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Mia Amor Mottley », sur The Dialogue (consulté le ).
- (en) Trevor Yearwood, « Mia Takes Over », sur nationnews.com, (version du sur Internet Archive).
- (en) « Owen Arthur replaces Mia Mottley », sur Jamaica Observer, (consulté le ).
- (en) « Mottley replaces Arthur as Opposition leader », sur guardian.co.tt, (consulté le ).
- (en) « Member in the News: Mia Amor Mottley », sur The Dialogue (consulté le ).
- (en-GB) « Barbados elects first woman PM », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
- « Barbados General Election Results 2018 », sur www.caribbeanelections.com (consulté le ).
- « Mia Mottley, première femme élue Premier Ministre de Barbade », sur Martinique la 1ère (consulté le ).
- (en) « Barbados elects pro-LGBT female prime minister », sur The Bay Area Reporter / B.A.R. Inc. (consulté le )
- (en) « Member in the News: Mia Amor Mottley », sur The Dialogue (consulté le ).
- (en) « Barbados PM: Caribbean Islands Will Not Survive Climate Change », sur sg.news.yahoo.com (consulté le ).
- Eléonore Disdero, « COP26 : Mia Mottley, Première ministre de la Barbade et première engagée pour le climat », sur Libération (consulté le )
- « La reine Elizabeth perd son trône à la Barbade », sur Le Figaro, .
- « La Barbade change de statut pour devenir une République, le 1er décembre 2021 », sur Martinique la 1ère (consulté le )
- « Barbade : Mia Mottley convoque des élections anticipées », sur caraibe.orange.fr (consulté le ).
- « "Get up, stand up" : Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade dont le discours a bousculé l’assemblée générale de l’ONU », sur Franceinfo, (consulté le )
- (en) « La Première ministre de la Barbade, Mme Mottley, mène la charge contre le changement climatique », sur UNEP, (consulté le )
- (en) « Mottley sworn in as Prime Minister after second landslide victory », sur Loop News (consulté le ).
- « Barbados PM says country owed $4.9tn as she makes fresh call for reparations | Slavery | The Guardian », sur amp.theguardian.com (consulté le ).