Mikhaïl Svetlov — Wikipédia
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Nom de naissance | Mikhail Scheinkman |
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Mikhaïl Arkadievitch Svetlov (en russe : Михаи́л Арка́дьевич Светло́в), né Mikhaïl Scheinkmann (Михаи́л Ше́йнкман), dans d'autres sources Mikhaïl Sheinsman (Михаи́л Ше́йнсман)[1] le 4 juin 1903 ( dans le calendrier grégorien) à Iekaterinoslav, mort le à Moscou, est un poète et dramaturge russe soviétique[2],[3]. Lauréat posthume du Prix Lénine en 1967[2].
Les figures de style et les constructions de ses œuvres ressemblent quelquefois à ceux de Heinrich Heine, cela lui a valu le surnom de Heine rouge comme en témoigne notamment le poème satirique Proletarskim poetam (Послание пролетарским поэтам, 1926) de Vladimir Maïakovski[4].
Biographie
[modifier | modifier le code]En 1920, Svetlov s'engage dans l'Armée rouge et participe aux combats de la Guerre civile russe. Il vit longtemps à Kharkiv, puis, s'installe à Moscou en 1922. Son premier recueil de poésies Relsy [Les Rails] parait en 1923. En 1926, il écrit le célèbre poème Grenada, l'histoire d'un partisan de la Guerre civile qui rêve de combattre pour l'indépendance d'une lointaine contrée dont il a appris l’existence dans un livre[3],[5],[6].
On retrouve son nom parmi les membres du groupe Octobre, aux côtés de Iossif Outkine, Alexandre Bezymenski, Aleksandr Jarov (ru), Ivan Doronine (ru), Mikhaïl Golodny, populaire tout au long des années 1920, qui met un point d'honneur à combattre les attitudes bourgeoises en littérature et affirme le primat du contenu sur la forme[7].
Il fait ses études à l'Université d'État de Moscou en 1927-1928.
De 1941 à 1945, il est correspondant de guerre du journal Krasnaïa Zvezda sur le front de Leningrad, puis pour les journaux de la 1re armée de choc du front nord-ouest Na razgrom vraga (На разгром врага) et Gueroïtcheski chtourm (Героический штурм), et dans le journal de la 33ème armée du Premier front biélorusse. C'est à cette période son Chant de Kakhovka écrit en 1935 devient extrêmement populaire, mis en musique par Isaac Dounaïevski[6],[8],[9]. La chanson sera interprétée dans le film Trois camarades de Semion Timochenko (1935)[10]. Pour le service rendu pendant la Grande Guerre patriotique, Mikhail Svetlov a reçu deux médailles de l'Ordre de l'Étoile rouge.
Plus tard, sa foi en système soviétique faiblit et l'artiste tombe dans l'alcoolisme, tout comme son collègue Iouri Olecha, il passe ses journées au bar de l'hôtel National[11],[12].
Mort d'un cancer du poumon le , il est enterré au cimetière de Novodevitchi.
Œuvres
[modifier | modifier le code]Les œuvres majeures de Mikhaïl Svetlov sont :
- Grenade (Гренада, 1926)
- Le Chant de Kakhovka (Песня о Каховке, 1935)
- Vingt-huit (Двадцать восемь, 1942)
- L'Italien (Итальянец, 1943)
Récompenses et honneurs
[modifier | modifier le code]- L'astéroïde (3483) Svetlov, découvert le par l'astronome Lioudmila Tchernykh de l'Observatoire d'astrophysique de Crimée, a été dénommé de son nom [13].
- Le bateau de promenade fluviale Mikhaïl Svetlov construit en 1985, circulant sur la Léna, avec le port d'attache à Iakoutsk est nommé en son hommage[14]. Dans le film de Leonid Gaïdaï Le Bras de diamant (1968), les héros effectuent une croisière au bord du bateau Mikhaïl Svetlov.
- Depuis le , son nom porte la bibliothèque municipale no 3 de Moscou, située rue Bolchaïa Sadovaïa dans le district administratif central.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Katerina Clark et Evgeniĭ Aleksandrovich Dobrenko, Soviet Culture and Power : A History in Documents, 1917-1953, New Haven, Yale University Press, , 545 p. (ISBN 978-0-300-10646-6, lire en ligne), p. 505
- Николай Николаевич Скатов, Русская литература ХХ века : прозаики, поэты, драматурги : биобиблиографический словарь, vol. 3, ОЛМА Медиа Групп, , 829 p. (ISBN 978-5-94848-307-8, lire en ligne), p. 279
- (en)Katharine Hodgson, Written with the Bayonet: Soviet Russian Poetry of World War Two, Liverpool University Press, (ISBN 9780853237105, lire en ligne), p. 26
- (en)Evgeny Dobrenko (trad. Jesse M. Savage), The Making of the State Writer: Social and Aesthetic Origins of Soviet Literary Culture, Stanford University Press, (ISBN 9780804733649, lire en ligne), p. 327
- Jean-Paul Engélibert, La littérature dépliée : Reprise, répétition, réécriture, Presses universitaires de Rennes, , 522 p. (ISBN 978-2-7535-4671-4, lire en ligne), p. 196
- (en)Yuri Slezkine, The Jewish Century, Princeton University Press, (ISBN 9781400828555, lire en ligne), p. 228
- Marc Slonim, Histoire de la littérature russe soviétique, vol. 19, L'Age d'Homme, coll. « Slavica », , 484 p. (ISBN 978-0-8047-3364-9, lire en ligne), p. 36-37
- (en)Valery Dunaevsky, A Daughter of the "Enemy of the People", Xlibris Corporation, (ISBN 9781503574908, lire en ligne)
- (en)Rina Lapidus, Jewish Women Writers in the Soviet Union, Routledge, coll. « Studies in the History of Russia and Eastern Europe », (ISBN 9781136645464, lire en ligne)
- (en)Igor Pilshchikov, Urban Semiotics: the City as a Cultural-Historical Phenomen, Tallinn University Press, coll. « Acta Humaniora », (ISBN 9789985588079, lire en ligne), p. 102-103
- (en) Lilianna Lungina et Oleg Dorman, Word for Word : A Memoir, The Overlook Press, , 336 p. (ISBN 978-1-4683-1111-2, lire en ligne)
- (en)Gene Sosin, Sparks of Liberty: An Insider's Memoir of Radio Liberty, Penn State Press, (ISBN 9780271038636, lire en ligne), p. 85
- (en) « (3483) Svetlov », sur le site du Centre des planètes mineures (consulté le )
- Votre bateau, le MS Mikhaïl Svetlov