Mort maternelle — Wikipédia

Une mère meurt et est emportée par des anges, son enfant emmené plus loin par une femme. Une gravure de 1863 au cimetière de Striesener Friedhof à Dresde

La mort maternelle est définie comme le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite. Dans le monde, la plupart de ces morts étaient "évitables" si l'accès à la prévention et/ou à des soins adéquats avaient été disponibles.

Statistiques mondiales

[modifier | modifier le code]

Dans certaines régions du monde (Afrique subsaharienne par exemple où on estime qu'il y a 536 décès pour 100 000 naissances vivantes), les statistiques peinent encore à décrire finement et fiablement la réalité, et elles présentent une grande disparité de qualité selon les régions ou pays, en raison notamment de l'incomplétude des registres d'état civil (en 2024, près de 2/3 tiers des enfants [66,1% ; soit 1,7 million d'enfants] n'ont pas d’acte de naissance)[1] et en 2018, 1/3 des femmes accouchaient à domicile ; et les situations de guerre ou post-conflit (ex : Yémen, Somalie, Soudan du Sud, République arabe syrienne, République démocratique du Congo, République centrafricaine, Tchad, Soudan et Afghanistan en 2022), les migrations (y compris dans le pays d'accueil)[2], les déplacements forcés de population, ainsi que l'isolement géographique privent un grand nombre de femmes enceintes d'un accès aux établissements de santé[3].

  • En 2002, les Nations unies estimaient que la mortalité maternelle globale atteint 529 000 par an, dont moins de 1 % se produisent dans les pays développés. Cependant, la plupart de ces décès étaient évitables d'un point de vue médical, car les traitements pour les éviter sont connus depuis les années 1950.
  • En 2015, ce chiffre était encore de 295 000 par l'OMS, l'UNICEF, l'UNFPA, la Banque mondiale et l'ONU à 295 000 décès maternels/an[4]
  • En 2020, environ 287 000 femmes sont mortes en couche ou des suites de leur accouchement (soit décès par jour, survenus pour 95 % d'entre eux dans les pays à revenu faible ou intermédiaire).
  • En 20 ans, dans le monde (2000-2020) la mortalité maternelle a chuté d’environ 34 %.

Catégories de causes

[modifier | modifier le code]

Les causes les plus fréquentes sont : les avortements non sécurisés, des hémorragies, comme en cas de rupture utérine parfois ; atonie utérine, placenta praevia ou hématome rétroplacentaire (post-accouchement le plus souvent), des infections (sepsis post-accouchement, généralement), l'hypertension artérielle durant la grossesse (prééclampsie et éclampsie), [[thrombose, [embolie amniotique]], grossesse extra-utérine, défaillance cardiaque ainsi que diverses complications de l’accouchement [5].

Décès par cause obstétricale directe

[modifier | modifier le code]

Décès résultant de complications obstétricales, d’interventions, d’omissions, d’un traitement incorrect ou d’un enchaînement d’événements résultant de l’un quelconque des facteurs ci-dessus »

Décès par cause obstétricale indirecte

[modifier | modifier le code]

Décès résultant d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse sans qu’elle soit due à des causes obstétricales directes, mais qui a été aggravée par les effets physiologiques de la grossesse ».

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Cameroun : plus de 66% des enfants sans acte de naissance », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  2. (en-US) Catherine Deneux Tharaux et Elie Azria, « Santé maternelle : les femmes migrantes sont plus à risque, y compris dans leur pays d’accueil », sur The Conversation, (consulté le )
  3. (en-US) Benjamin Fomba Kamga et Marion Ravit, « Mesurer la mortalité maternelle dans les pays du sud : un exemple au Cameroun », sur The Conversation, (consulté le )
  4. John Bongaarts, « WHO, UNICEF, UNFPA, World Bank Group, and United Nations Population Division Trends in Maternal Mortality: 1990 to 2015 Geneva: World Health Organization, 2015. », Population and Development Review, vol. 42, no 4,‎ , p. 726–726 (ISSN 0098-7921, DOI 10.1111/padr.12033, lire en ligne, consulté le )
  5. Gruber, Basics Gynäkologie und Geburtshilfe (en allemand)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • M. Saucedo, C. Deneux-Tharaux et M.-H. Bouvier-Colle, « Épidémiologie de la mortalité maternelle en France, 2007–2009 », Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, vol. 42, no 7,‎ , p. 613–627 (ISSN 0368-2315, DOI 10.1016/j.jgyn.2013.06.011, lire en ligne, consulté le )
  • C. Deneux-tharaux et M. Saucedo, « Épidémiologie de la mortalité maternelle en France, 2010–2012 », Gynécologie Obstétrique Fertilité ; Sénologie, vol. 45, no 12,‎ , S8–S21 (ISSN 2468-7189, DOI 10.1016/j.gofs.2017.10.025, lire en ligne, consulté le )
  • F. Hatton, M.H. Bouvier-Colle, B. Blondel et F. Pequignot, « Évolution de la mortalité infantile en France: fréquence et causes de 1950 à 1997 », Archives de Pédiatrie, vol. 7, no 5,‎ , p. 489–500 (ISSN 0929-693X, DOI 10.1016/s0929-693x(00)89004-1, lire en ligne, consulté le )
  • Hector Gutierrez et Jacques Houdaille, « La mortalité maternelle en France au XVIIIe siècle », Population (French Edition), vol. 38, no 6,‎ , p. 975 (ISSN 0032-4663, DOI 10.2307/1532520, lire en ligne, consulté le )
  • M BOUVIERCOLLE, « Épidémiologie de la mortalité maternelle en France, fréquence et caractéristiques », Réanimation, vol. 16, no 5,‎ , p. 358–365 (ISSN 1624-0693, DOI 10.1016/j.reaurg.2007.07.001, lire en ligne, consulté le )