Mota (langue) — Wikipédia

Mota
Pays Vanuatu
Région Mota
Nombre de locuteurs 750 (2012)[1]
Classification par famille
Codes de langue
IETF mtt
ISO 639-3 mtt
Glottolog mota1237
ELP 7372

Le mota est une langue parlée par 750 personnes[1] au nord du Vanuatu sur l’île du même nom, dans l’archipel des îles Banks.

Comme toutes les langues autochtones du Vanuatu, le mota appartient au groupe des langues océaniennes, lui-même une branche de la grande famille des langues austronésiennes.

Durant la période 1840-1940, les missionnaires anglicans de la Melanesian Mission choisirent le mota comme langue d'évangélisation. Ceci donna lieu à la production de nombreux documents sur et dans cette langue, en particulier les ouvrages de Robert Henry Codrington (en)[2].

Le mota a 19 phonèmes, soit l’inventaire le plus réduit parmi les langues des îles Banks et Torrès[3]. Les conventions orthographiques utilisées pour écrire le mota sont présentées dans les tableaux ci-dessous, à côté du symbole en alphabet phonétique international.

Le mota, contrairement aux autres langues de la région, a conservé les cinq voyelles du proto-océanien[3],[4].

Voyelles en mota
  Antérieures Centrale Postérieures
Fermées /i/ u /u/ u
Moyennes /ɛ/ e /ɔ/ o
Ouverte /a/ a

Le mota a 14 phonèmes consonantiques, dont des consonnes labiales-vélaires avec un relâchement spirant en [w], courantes dans les langues de la région[3].

Consonnes en mota
Labio-vélaires Bilabiales Alvéolaires Vélaires
Occlusives sourdes /k͡pʷ/ q /p/ p /t/ t /k/ k
Fricatives /v/ [v~f] v /s/ s /ɣ/ g
Nasales /ŋ͡mʷ/ /m/ m /n/ n /ŋ/
Latérale /l/ l
Vibrante /r/ r
Semi-consonnes /w/ w

Pronoms personnels

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Le mota distingue quatre nombres ; il fait également la distinction entre le « nous » exclusif et inclusif, mais ne différencie pas les genres (ni peut signifier aussi bien « elle » que « il »)[3].

Pronoms personnels en mota
Personne Singulier Duel Triel Pluriel
1re inclusive nara natol nina
exclusive nau, na kara katol kamam
2e ko, niko kamra kamtol kamiu
3e ni, nia rara ratol nira, neira
  1. a et b Cf. François (2012).
  2. Notamment une description grammaticale dans Codrington 1885 et un dictionnaire, cf. Codrington et Palmer 1896.
  3. a b c et d Alexandre François, « Présentation de la langue mota », sur Collection Pangloss, Paris, CNRS, (consulté le )
  4. François 2005, p. 3

Références

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  • (en) Robert Henry Codrington, The Melanesian Languages, Oxford: Clarendon Press, , 572 p. (lire en ligne), p. 253–310
  • (en) Robert Codrington et Jim Palmer, A Dictionary of the Language of Mota, Sugarloaf Island, Banks' Islands, with a short grammar and index, London, Society for Promoting Christian Knowledge, (lire en ligne)

Liens externes

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Articles connexes

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