Mustela itatsi — Wikipédia

Mustela itatsi

Mustela itatsi

Classification

Règne	Animalia
Sous-règne	Bilateria
Infra-règne	Deuterostomia
Embranchement	Chordata
Sous-embr.	Vertebrata
Infra-embr.	Gnathostomata
Super-classe	Tetrapoda
Classe	Mammalia
Sous-classe	Theria
Infra-classe	Eutheria
Ordre	Carnivora
Sous-ordre	Caniformia
Famille	Mustelidae
Sous-famille	Mustelinae
Genre	Mustela

Espèce

Mustela itatsi
Temminck, 1844

Synonymes

• Mustela asaii Kuroda, 1943^[1]
• Mustela katsurai Kishida, 1931^[1]
• Mustela itatsi Temminck, 1844^[1]
• Mustela sho Kuroda, 1924^[1]
• Mustela sibirica itatsi Temminck, 1844^[2]

Statut de conservation UICN

NT  : Quasi menacé

La belette du Japon (Mustela itatsi) également désigné sous le nom de itatsi ou putois itatsi, est un mammifère carnivore appartenant au genre Mustela de la famille des Mustelidae. L'espèce de Mustela la plus proche est la belette de Sibérie (Mustela sibirica). Son nom scientifique, itatsi, est dérivé du mot japonais désignant la belette, イタチ (itachi^?) d'où elle tire son nom vernaculaire. Elle est originaire du Japon, où elle se trouve sur les îles de Honshū, Kyūshū et Shikoku.^[3] Elle a été introduite sur l'île d'Hokkaidō et dans les îles Ryūkyū pour lutter contre les rongeurs et également introduite sur l'île de Sakhaline en Russie.^[4],[5] La population de la belette du Japon a diminué de 25 % au cours des trois dernières générations, ce qui justifie son statut de quasi-menacée sur la Liste rouge de l'UICN. Le gouvernement japonais a interdit la chasse des belettes femelles dans le cadre de mesures visant à préserver l'espèce.^[6]

Elle possède une fourrure de couleur brun orangé avec des marques plus foncées sur la tête et sa taille varie en fonction de son sexe.^[7],[8] Elle a un corps long et mince, une longue queue, des pattes relativement courtes et des griffes acérées. Elle est souvent confondue avec la belette de Sibérie, qui a un rapport différent entre la longueur de la queue et celle de la tête et du corps.^[7] Contrairement à d'autres espèces de belettes, son pelage ne change pas de couleur en hiver.^[9] La durée de vie moyenne d'une belette du Japon dépend fortement de la disponibilité de la nourriture et, dans une moindre mesure, d'autres facteurs. À l'état sauvage, elle peut vivre de 2 à 3 ans, les individus les plus âgés atteignant environ 5 ans.^[10] Le rapport de la longueur de la queue par rapport au corps chez la belette du Japon est de 36 à 50 %, tandis que chez la belette de Sibérie, ce rapport est supérieur à 50 %.

Elle est souvent classée comme une sous-espèce de la belette de Sibérie (M. sibirica). Les deux espèces sont très similaires en apparence mais se distinguent par le rapport de la longueur de la queue à celle de la tête et du corps.^[3] Il existe également des différences génétiques qui suggèrent que les deux espèces ont divergé il y a environ 1,6 à 1,7 million d'années.^[3] Le séquençage mitochondrial des deux espèces suggère que leur divergence remonte au début du Pléistocène.^[11] Leurs aires de répartition se chevauchent désormais dans l'ouest du Japon, où la belette de Sibérie a été introduite.^[3]

Les mâles adultes de la belette du Japon peuvent atteindre une longueur de corps de 35 cm avec une queue allant jusqu'à 17 cm de longueur pour les mâles.^[4] L'espèce se trouve généralement dans les zones montagneuses ou forestières proches de l'eau.^[4] Son régime alimentaire inclut des rongeurs, des amphibiens, des reptiles, des insectes et des écrevisses.^[4],[12]

Les itatsis présentent un dimorphisme sexuel, les mâles pesant environ trois fois plus que les femelles.^[13] Cependant, il n'y a pas de différence significative dans les proportions de la queue entre les sexes.^[8] Les deux sexes peuvent produire une sécrétion odorante appelée musque à partir d'une glande anale, utilisée pour repousser les prédateurs^[7], et qui est déposée sur des rochers, des branches et d'autres obstacles naturels.^[10] Elles atteignent leur maturité sexuelle avant un an et donnent naissance à quatre ou cinq petits.^[7] Les petits sont sevrés au bout de 8 semaines.^[9]

Ces mustélidés jouent un rôle dans la protection des jeunes arbres en hiver en chassant les rongeurs qui rongent les racines, tandis que les serpents en hibernation et les hiboux ne peuvent pas contrôler la population de rongeurs.^[9]

Le régime alimentaire de la belette du Hapon comprend un mélange d'animaux, tels que des souris, des reptiles, des écrevisses et des grenouilles.^[7] Elles consomment également des aliments non carnés, tels que des baies, des graines et des fruits, mais généralement seulement en cas de faim.^[13],[9] En outre, il existe une différence dans les régimes alimentaires des mâles et des femelles en raison du dimorphisme sexuel.^[12] Les mâles tendent à consommer plus de mammifères et de crustacés, tandis que les femelles ont un régime plus varié composé d'insectes, de fruits et de vers de terre.^[6] Leur estomac peut contenir seulement 10-20 g de nourriture, et comme les petits rongeurs pèsent 15-30 g, les belettes japonaises ne peuvent pas consommer plus d'un petit rongeur en une seule fois.^[13]

Leur régime alimentaire varie en fonction des saisons, en fonction de la disponibilité des aliments.^[13] Le poisson et les insectes font partie de leur alimentation toute l'année, mais les aliments les plus consommés varient selon les saisons : des coléoptères au printemps, des fruits en été, des insectes orthoptères et des crustacés en automne, et des poissons et des fruits en hiver.^[12]

L'urbanisation pose un danger pour ces mustélidés en raison de leur intolérance à la nourriture artificielle.^[6]

Les belettes du Japon mènent une vie solitaire^[10] et, étant la proie de nombreuses espèces, elles adoptent des comportements prudents.^[7] Elles ne quittent leur solitude que dans le cadre de l'accouplement ou lorsque les mères nourrissent leurs petits.^[10] Leur tempérament et leur activité sont régulés par l'équilibre entre plusieurs besoins essentiels : trouver de la nourriture pour maintenir leur métabolisme, éviter le mauvais temps et les prédateurs, trouver un partenaire et nourrir leurs petits.^[10]

Elles s'aventurent dans les espaces ouverts avec une grande prudence et vivent dans des tanières creusées dans des bûches ou des souches d'arbres. Elles réagissent rapidement lorsqu'elles sentent un danger et se réfugient immédiatement. Leurs tanières sont garnies d'herbes ou de plumes, et elles sont connues pour stocker de la nourriture dans des caches dédiées.^[7] Elles communiquent par des moyens acoustiques et chimiques. Le territoire est marqué par des sécrétions de musc. Les marquages olfactifs contiennent des informations que d'autres belettes peuvent comprendre, telles que le sexe, l'identité, le statut social, et l'état de reproduction, ainsi que l'issue probable d'une confrontation.^[13] Les sons émis par une belette japonaise sont variés, comprenant des trilles, des cris aigus, des sifflements et des aboiements, chaque son étant utilisé dans différents contextes, comme l'annonce d'un danger imminent ou le réconfort des petits. La vision des belettes japonaises n'est pas affectée par l'obscurité.^[13]

Les itatsis ont un système d'accouplement polygame. Après l'accouplement, le mâle ne voit souvent plus la femelle. Le mâle la localise en suivant les traces de son odeur. Une fois retrouvée, des morsures ludiques peuvent durer plusieurs heures ou jours avant l'acte relativement bref de copulation.^[13]

Comme d'autres espèces de mustélidés, les belettes du Japon, en particulier les mâles, sont des combattants féroces. Cependant, elles sont capables d'éviter les confrontations en quittant les zones où elles détectent l'odeur d'un individu.^[13]

Les belettes chassent indépendamment du jour ou de la nuit, elles chassent en fonction de leur niveau de faim.^[13] Pour ces mustélidés, la chasse se déroule principalement le long des cours d'eau, bien qu'il leur arrive d'entrer dans les zones suburbaines et les prairies pour y trouver des proies.^[10]

En raison de leur métabolisme élevé, les belettes doivent constamment partir chasser pour répondre à leurs besoins énergétiques. Comme les autres petits mustélidés, utilisent leur agilité à leur avantage : elles sont de bonnes nageuses, grimpeuses, coureuses et capables d'atteindre des proies dans des endroits difficiles d'accès. Leur long corps leur permet de s'enrouler autour de leurs proies pour les immobiliser. De plus, elles peuvent réorienter la proie dans leur étreinte corporelle. Même après avoir mordu profondément la proie, l'itatsi continue de la maintenir pendant un certain temps.^[9] La proie est localisée grâce à l'odorat, la vue ou l'ouïe, mais le coup fatal est généralement porté grâce à la vision.^[13]

Les belettes du Japon explorent des trous et des fissures pour chasser des proies plus petites. Les petites proies, telles que les souris, sont capturées par des morsures au cerveau et au cou avec leurs dents, et elles sont transportées par la nuque. Les belettes du Japon sont elles-mêmes la proie de certains animaux plus grands. Les renards, les tanukis, les martres, les oiseaux de proie comme les milans... Les animaux domestique comme les chats chassent également les belettes du Japon et constituent une menace pour la survie des populations.^[7] Malgré cela, les belettes japonaises sont connues pour chasser des proies plus grandes qu'elles, comme des lièvres. Même en tant que proies, les lièvres peuvent représenter une menace pour les belettes, étant capables de donner des coups et de traîner leurs prédateurs en guise de défense.^[13] Dans les régions enneigées en hiver, les itatsi poursuivent les rongeurs à travers des tunnels dans la neige, en utilisant leur corps mince à leur avantage.^[10],[9]

Les belettes du Japon emploient la technique du stockage lorsqu'elles tuent plusieurs proies en une seule session.^[7],[13] Cela se produit lorsque plusieurs proies sont visibles, car leur volonté de chasser est instantanée et instinctive dès qu'une proie entre dans leur champ de vision, quel que soit leur niveau de faim. Les itatsi maintiennent ce surplus de nourriture dans leur cache, et cette pratique devient particulièrement importante en hiver, lorsque le mauvais temps peut empêcher la chasse. Dans les poulaillers ou d'autres lieux où les proies sont extrêmement vulnérables, la quantité de nourriture stockée peut largement dépasser leurs besoins alimentaires.^[13]

Étant donné que les belettes du Japon ont une fourrure fine et un corps allongé, le choix d'un nid est crucial. Il existe une différence entre les mâles et les femelles dans la sélection de leurs nids, car les femelles ont besoin de territoires offrant une nourriture de meilleure qualité que les mâles. Cela est dû à la nécessité de nourrir à la fois elles-mêmes et leurs petits.^[6]

La belette japonaise habite les prairies, les broussailles, les forêts^[6] et les plantations.^[7] Elle n'est pas grandement affectée par l'altitude et peut habiter a des latitudes supérieure à 336m^[7],[6]. Parmi les forêts qu'elle habite, on trouve à la fois des forêts primaires et artificielles.^[7] Elle est largement répandue à travers le Japon, mais a déserté de la majeure partie de l'ouest du pays et des basses terres, où la belette de Sibérie introduite est devenue l'espèce dominante.^[6]

La cohabitation entre les infrastructure humaines et les itatsis posent un risque pour la survie des populations, de nombreux individus sont retrouvé sur les routes, tuées par des véhicules.^[8]. Elles ne sont généralement pas présentes dans les grandes villes comme Tokyo, qui pourtant, possède une riche biodiversité au sein de ses espaces verts. Une diminution de l'activité humaine dans les zones rurales entraîne souvent le retour de l'animal dans ces régions, comme observé dans les zones rurales d'Oita, au Japon. La région qui connaît le plus grand déclin des populations dans l'ouest du Japon.^[6]

La belette du Japon a été utilisée par les gouvernements Russes et Japonais pour aider à la lutte contre les nuisibles.^[7]

Afin de résoudre le problème des rats à Hokkaido, la belette du Japon a été introduite sur l'île dans les années 1880. En 1932, elle a également été introduite dans le sud de l'île de Sakhaline en Russie. Cependant, il n'existe pas de données fiables sur l'état actuel de la population de ces belettes dans cette région depuis 1980.^[6]

L'introduction de l'espèce a, dans certains cas, notamment sur l'île de Miyake, affecté involontairement la population de Bouscarle chanteuses, car les belettes chassent les nichés de cet oiseau. Avant l'introduction des belettes, la prédation sur la bouscarle était rare. Après leur introduction, le taux de survie des bouscarles pendant les phases d'éclosion et d'incubation a été estimé à environ 0,498 et 0,848.^[14]

Comme elles s'attaquent aux volailles domestiques tels que les poules, elles sont considérées comme ayant un impact économique négatif sur les humains.^[10]

L'itatsi est ancré dans le langage quotidien au Japon. En japonais, Modèle:Transliteration (« jeu de belette ») définit le cycle vicieux de répéter le même message. L'odeur de leur musc sécrété donne naissance à l'expression Modèle:Transliteration (« le dernier pet de la belette »), utilisée pour décrire les derniers mots d'un orateur impopulaire. Une personne qui agit avec bravade seulement lorsqu'elle n'a pas d'adversaire redoutable peut être qualifiée de "itachi". Malgré l'usage quotidien de ces expressions, elles ne reflètent pas le véritable tempérament de la belette japonaise.^[9]

Une légende japonaise rurale affirme qu'une fois âgée de 100 ans, une belette japonaise se transforme en Martre du Japon (Martes melampus).^[9]

Bien que n'étant pas à l'origine représenté comme une belette, le Yōkai expliquant le phénomène des vents tranchants a fini par être représenté comme une belette japonaise. Nommé kamaitachi (鎌鼬), ce yōkai est représenté avec de longues griffes acérées, similaires à des faucilles. C'est une créature très reconnaissable présent dans tout le Japon, mais plus communément dans le nord enneigé de Honshū. La caractérisation de ce yokai varie légèrement selon les régions du Japon. Par exemple, il est reconnu comme un trio de trois belettes, chacune ayant sa propre action caractéristique : l'une pousse la victime, une autre inflige des blessures avec une lame, et la troisième applique un baume guérisseur.^[15]

L'existence du kamaitachi a été reconnue dès 1911, lorsque le British Medical Journal a rapporté ce qui était alors appelé la "maladie du Kamaitachi", qualifiée de blessure spontanée.^[15],[16] La blessure est décrite comme ayant une forme de croissant et apparaissant spontanément pendant les orages en raison d'un vide temporaire. Y. Tanaka, écrivant pour le British Medical Journal, explique ce phénomène en disant que "... pendant les orages, un vide temporaire peut se produire dans certains endroits à cause des courants d'air errants, et si une partie du corps entre dans cet espace, une déchirure peut survenir en raison de la pression interne non modifiée par l'action de la pression externe."^[16]

• (en) Référence BioLib : Mustela itatsi Temminck, 1844 (consulté le 27 juin 2019)
• (en) Référence Catalogue of Life : Mustela itatsi Temminck, 1844 (consulté le 23 décembre 2020)
• (fr + en) Référence ITIS : Mustela itatsi Temminck, 1844 (consulté le 27 juin 2019)
• (en) Référence Mammal Species of the World (3^e  éd., 2005) : Mustela itatsi Temminck, 1844 (consulté le 27 juin 2019)
• (en) Référence NCBI : Mustela itatsi (taxons inclus) (consulté le 27 juin 2019)
• (en) Référence UICN : espèce Mustela itatsi Temminck, 1844 (consulté le 27 juin 2019)

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