Nuages de Kordylewski — Wikipédia
Les nuages de Kordylewski sont de grandes concentrations de poussière qui pourraient exister aux points de Lagrange L4 et L5 du système Terre-Lune. On les compte au nombre des troyens que possède la Terre, dont les seuls autres représentants connus sont les astéroïdes (706765) 2010 TK7 et (614689) 2020 XL5 du système Terre-Soleil.
Hypothèse de leur existence
[modifier | modifier le code]L'existence des nuages de Kordylewski a été envisagée pour la première fois dans les années 1960, par l'astronome polonais Kazimierz Kordylewski, qui pensait avoir découvert un astéroïde troyen de la Lune ; mais elle est longtemps restée sujette à caution. En effet, on a longtemps pensé qu'il puisse ne s’agir que de phénomènes temporaires de concentration, puisque ces points forment des positions d'équilibre instable à cause de perturbations du Soleil.
Kordylewski les aurait observés pour la première fois en , lorsqu'il détecta une lueur d'un diamètre angulaire d'environ 2° (soit, au plus, 14 000 km de large) et moitié moins brillante que le gegenschein. Il les photographia en 1961 alors qu'ils semblaient changer de forme et de taille[1]. En 1967, J. Wesley Simpson en réalisa des observations à l'aide du Kuiper Airborne Observatory[2]. En 1975, J. Roach confirme l'existence des nuages, avec l'Orbiting Solar Observatory[3]. Encore très peu de gens ont réussi à observer ces nuages. En 1979, Francisco Valdes et Robert Freitas effectuèrent une recherche d'objets situés près des points de Lagrange du système Terre-Lune, mais n'en détectèrent aucun[4].
La Terre possède aussi une concentration de poussières au point de Lagrange L4[5].
Confirmation de leur existence
[modifier | modifier le code]En , Judit Slíz-Balogh, András Barta et Gábor Horváth, astronomes et physiciens hongrois confirment l'existence de ces nuages par un article dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society[6]. C'est la très faible luminosité de ces nuages qui a rendu leur détection difficile. Les lumières parasites (lumière galactique, celle des étoiles, et la lumière zodiacale) ont gêné le travail des astronomes. L'utilisation de filtres de polarisation spéciaux a été nécessaire pour détecter la lumière diffusée par les particules individuelles des nuages[7].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens internes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Schlyter, Paul, « Hypothetical Planets - The Earth's Second Moon, 1846-present », The Nine Planets (consulté le )
Références
[modifier | modifier le code]- (de) Kazimierz Kordylewski, « Photographische Untersuchungen des Librationspunktes L5 im System Erde-Mond » [« Relevé photographique du point de libration L5 du système Terre-Lune »], Acta Astronomica, vol. 11, no 3, , p. 165-169 (Bibcode 1961AcA....11..165K, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- (en) Simpson, J. W., « Dust Cloud Moons of the Earth », Physics Today, vol. 2, , p. 39-46
- http://www.infoster.be/negepl/hypo.html
- (en) Freitas, R. A., « A search for natural or artificial objects located at the earth-moon libration points », Icarus, vol. 42, , p. 442-447 (DOI 10.1016/0019-1035(80)90106-2, résumé)
- (en) « Lagrange points », sur math.ucr.edu (consulté le )
- "Celestial mechanics and polarization optics of the Kordylewski dust cloud in the Earth–Moon Lagrange point L5 – I. Three-dimensional celestial mechanical modelling of dust cloud formation", Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, 1 septembre 2018
- "Deux autres "lunes" orbiteraient autour de la Terre", National Geographic, consulté le 22 août 2019