Oger Moriset — Wikipédia
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Activités | Évêque catholique (à partir du ), prêtre catholique |
Oger Moriset (ou Ogier), originaire de Conflans et mort le , est un ecclésiastique savoyard qui fut évêque d'Aoste (1411-1433) puis évêque de Maurienne (1433-1441).
Patronyme
[modifier | modifier le code]Son nom prend plusieurs formes. Il est désigné comme l'évêque Oger chez Joseph-Antoine Besson (1759)[1] et Oger de Conflans, chez le chanoine Angley (1846)[2]. Saturnin Truchet, lui consacrant un article (1894) et donne pour sous-titre « Ogier de Conflens » tout en indiquant les formes Ogerius, Ogerins de Confleto ou encore Ogier Morizet[3].
Della Chiesa (XVIIe siècle) l'appelle Oggiero Morizzetto[4] et François Mugnier (1884) Oger Morisetti[5].
On trouve encore la forme Ogier Moriset, dans Histoire de Savoie (1984)[6]. L'historienne de l'art valdôtaine, Daniela Platania, donne pour titre à son ouvrage Oger Moriset[7], forme la plus courante dans les publications contemporaines.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Le comte de Foras, auteur de l’Armorial, s'est interrogé sur son éventuelle appartenance à la famille noble de Conflans, sans toutefois apporter d'éléments pouvant le rattacher[4]. Le chanoine Truchet conclu que « L'on peut nettement affirmer que de Conflens marque simplement son lieu de naissance et que son nom était Moriset »[4].
Oger Moriset est originaire dans la cité de Conflans (devenue depuis Albertville) dans le comté de Savoie[4],[8]. Il est le fils d'un certain Rodet (Rodatus ?) Moriset, originaire de Conflans et agriculteur[9],[10]. Il semble avoir une sœur, Antoinette, mariée à un homme originaire de Beaufort et qui se sont installés à Aoste[9].
Épiscopats
[modifier | modifier le code]Il est archidiacre de la Cathédrale d'Aoste quand il est élevé à l'épiscopat par le Pape Jean XXIII le . Dès le , le Pape souhaite le transférer à l'évêché de Saint-Jean-de-Maurienne et à le remplacer à Aoste par un certain chanoine de Rouen nommé Guy. Ces deux nominations restent sans suite du fait de la déposition de Jean XXIII par le Concile de Constance. Oger Moriset est finalement transféré à Saint-Jean-de-Maurienne le [2],[11]. Il succède ainsi à Aimon III de Gerbais.
Le chapitre de Maurienne avait au préalable choisi le frère d'Aimon de Gerbais, Urbain, pour lui succéder au cours de la crise conciliaire qui a émergé lors du concile de Bâle[12].
Oger de Conflans prend possession du diocèse de Maurienne le [1],[2]. Le , il achète au chapitre « la crosse et la mitre d'Aimon de Gerbaix, pour le prix de 400 florins d'or, à la condition toutefois qu'il ne les porterait jamais hors du Diocèse », d'après Angley[2]. Et promettant qu'ils reviennent à ce dernier à sa mort[2].
En 1434, le duc Amédée VIII de Savoie se retire au château de Ripaille. Le dimanche , il réunit son conseil et les grands personnages, dont Oger, afin d'organiser sa succession[1],[13],[14].
Le , il reçoit une bulle papale de Eugène IV qui le fait « juge conservateur de l'abbaye de la Novalaise »[1],[16].
En 1439, la ville épiscopale de Saint-Jean subit d'importants dégâts à la suite du débordement du torrent de Bonrieux, endommageant notamment la cathédrale[16]. Au-delà des dégâts, on compte soixante-quinze morts[16], dont cinq chanoines (Besson)[1]. Au cours de cette même année, le , le concile de Bâle choisi l'ancien duc Amédée VIII pour devenir pape, qui prendra le nom de Félix V[16]. L'ancien duc rédige son testament, le , où Oger est présent[1],[17]. Les sources n'indiquent pas s'il accompagne le futur pape à Bâle ou s'il rentre dans son diocèse[17]. Il est cependant présent en 1440 à Bâle[17].
Il obtient de ce pape la création d'un hôpital à Argentine[18].
Les visites pastorales de Mgr Moriset, en 1437, dont les comptes-rendus nous sont parvenus, sont au nombre de huit : Hauteville[3], La Rochette, La Croix, Villard-d'Héry, Saint-Pierre-de-Soucy, Villard-Léger, Bourgneuf, ainsi que la paroisse de Musterium[19] (La Trinité)[20].
Mort et sépulture
[modifier | modifier le code]Oger Moriset meurt le [1],[21],[22]. Daniela Platania (2003) indique qu'aucune preuve n'indique qu'il n'ait été malade, mais qu'il est mort à Bâle[22], alors que Ch. Rostaing (1955) indiquait qu'il était mort probablement de la peste et enseveli à Bâle[15]. Les auteurs anciens, Besson et Angley, indiquaient qu'il était mort lors de son retour du concile de Bâle, à Thonon[1],[21].
Il avait pris ses dispositions en s'étant fait édifier un premier tombeau, en 1420, dans la chapelle des Saint-Jean-Baptiste[23] et Saint-Christophe, réalisé par l'imagier valdôtain Étienne Mossetaz[23], dans la cathédrale d'Aoste[24]. Il y a une sépulture du prélat dans la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, dans une sépulture, à côté de la chapelle Saint-Pierre qu'il avait fondé[1],[21]. Il s'agirait d'un cénotaphe (selon Rostaing)[15]. Le monument funéraire de marbre, en réalité de gypse, porte l'inscription gothique[23] Hic jacet R. in Christo Pater Christo pater et Dominus Ogerius episcopus maurianensis qui obiit 11 Januarii 1440[1],[25]. Il se trouve depuis dans la chapelle terminale du collatéral nord[23].
Dans son testament, il lègue un magnifique missel à son ancien diocèse d'Aoste. La moitié de sa succession doit être versée à l'Église de Maurienne, la seconde partie revenant « à une personne distinguée qui remplissait une charge dans sa maison, et à laquelle il fit délivrer, en vertu d'un droit inhérent à son Siège, des patentes de noblesse »[21]. Il s'agit de Guigonet Tonduti[21]. Ce nom se retrouve, selon Angley, parmi les chanoines et il est à l'origine de plusieurs donations au Chapitre[21].
Selon une tradition constante mais non fondée, de l'église d'Aoste encore reprise par Joseph-Marie Henry, Oger Moriset serait le dernier évêque d'Aoste à avoir porté le titre de « Comte d'Aoste » dont il se « serait désisté à la prière du duc de Savoie »[26].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste et Maurienne et du décanat de Savoye, S. Hénault, 1759 (copie de l'exemplaire bibliotheque cant. et univ. lausanne), 506 p. (lire en ligne), p. 299.
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 222-223 (lire en ligne).
- Saturnin Truchet, « Quelques pages inédites de l'histoire du diocèse de Maurienne - Ogier de Conflens », Travaux, Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, 1894, p. 95 (lire en ligne).
- Saturnin Truchet, « Quelques pages inédites de l'histoire du diocèse de Maurienne - Ogier de Conflens », Travaux, Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, 1894, p. 116 (lire en ligne).
- François Mugnier, Chronologies pour les études historiques en Savoie, Chambéry, Imprimerie de Ménard, (lire en ligne), p. 77.
- Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X), p. 382.
- cf. « Bibliographie ».
- Platania, 2003, p. 9.
- Saturnin Truchet, « Quelques pages inédites de l'histoire du diocèse de Maurienne - Ogier de Conflens », Travaux, Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, 1894, p. 117 (lire en ligne).
- Platania, 2003, p. 11.
- (en) « Bishop: Ogerio Moriset » sur le site Catholic Hierachy.org.
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 219-221 (lire en ligne).
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 223 (lire en ligne).
- Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X), p. 429.
- Ch. Rostaing, « Blasons des Evêques de Maurienne », Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne, t. 12, , p. 106 (lire en ligne).
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 224-225 (lire en ligne).
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 226 (lire en ligne).
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 228 (lire en ligne).
- Saturnin Truchet, « Quelques pages inédites de l'histoire du diocèse de Maurienne - Ogier de Conflens », Travaux, Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, 1894, p. 98 (lire en ligne).
- Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5), p. 537-539. ([PDF] lire en ligne)
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 227 (lire en ligne).
- Platania, 2003, p. 30.
- Raymond Oursel et Pascal Lemaître, Les chemins du sacré : Pèlerinage architectural, vol. 2, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 267 p. (ISBN 978-2-84206-350-4, lire en ligne), p. 115.
- (it) Aimé-Pierre Frutaz Fonti per la storia de la Valle d'Aosta « Cronotassi dei vescovi », Ed. di Storia e Letteratura, Rome, 1966. Réédition 1997 (ISBN 8886523335), p. 308.
- Platania, 2003, p. 78.
- Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire, religieuse et civile de la Vallée d'Aoste, Imprimerie valdôtaine, Aoste 1929. 3e édition 1967, p. 67
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Chanoine Ambroise Angley (18xx-18xx, historien et prêtre), Histoire du diocèse de Maurienne, Saint-Jean-de-Maurienne, impr. de J.-B. Héritier, , 500 p. (lire en ligne), « LXVI. Oger », p. 222-228.
- Alexis Billiet, Chartes du diocèse de Maurienne, vol. 1, Chambéry, imp. de Puthod fils, , 446 p. (lire en ligne).
- Daniela Platania, « L'évêque Oger Moriset de Conflans », dans Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, Tome XXXVI (2002, juillet).
- (it) Daniela Platania, Oger Moriset, vol. 16, Le château, coll. « Biographica (Aosta) », , 141 p. (ISBN 978-88-87214-59-8).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la religion :