Ouvrage des Rochilles — Wikipédia
Ouvrage des Rochilles | |||
Répartition des blocs perchés sur le versant rocheux : à gauche (l'ouest) l'entrée, en haut la cloche du bloc 1, à droite (l'est) les casemates des blocs 3 et 2. | |||
Type d'ouvrage | Petit ouvrage d'infanterie | ||
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Secteur └─ sous-secteur | secteur fortifié de la Savoie └─ sous-secteur de Basse-Maurienne, quartier de Valloire | ||
Année de construction | 1931-1939 (inachevé) | ||
Régiment | 91e BAF | ||
Nombre de blocs | 5 | ||
Type d'entrée(s) | Entrée des hommes (EH) | ||
Effectifs | 54 hommes et un officier | ||
Coordonnées | 45° 05′ 06,69″ nord, 6° 29′ 11,45″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : Savoie (département) | |||
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L'ouvrage des Rochilles est une fortification faisant partie de la ligne Maginot, située dans le massif des Cerces, au seuil des Rochilles, sur la commune de Névache dans le département des Hautes-Alpes.
Il s'agit d'un petit ouvrage d'infanterie (POI) qui devait assurer l'interdiction du col du même nom, un passage reliant la vallée de la Maurienne et la vallée de la Clarée vers Briançon.
Description
[modifier | modifier le code]Position sur la ligne
[modifier | modifier le code]L'ouvrage fait partie de la ligne principale de défense qui se compose d'ouvrages petits ou grands. Les avant-postes ne font pas partie de cette ligne.
Souterrains
[modifier | modifier le code]Comme tous les autres ouvrages de la ligne Maginot, celui des Rochilles est conçu pour résister à un bombardement d'obus de gros calibre. Les organes de soutien sont donc aménagés en souterrain, creusés sous plusieurs mètres de roche, tandis que les organes de combat, dispersés en surface sous forme de blocs, sont protégés par d'épais cuirassements en acier et des couches de béton armé.
L'ouvrage n'est pas achevé : tous les locaux souterrains n'ont même pas été bétonnés. Il devait être doté de deux groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel CLM 2 PJ 65 de 25 chevaux[1], couplé à un alternateur. L'éclairage était assuré par lampe à pétrole. Aucune ventilation n'a été installée. La caserne de temps de guerre, un bout de galerie aménagé en dortoir, était conçu pour 40 hommes[2].
Blocs
[modifier | modifier le code]L'ouvrage se compose de trois blocs de combat, d'un bloc d'entrée, d'une sortie de secours et d'un bloc cheminée.
Le bloc d'entrée est défendu par un créneau pour fusil-mitrailleur, avec une goulotte lance-grenades pour le fossé diamant, et par une porte blindée.
Le bloc 1 est un bloc observatoire composé d'une cloche VDP (« vue directe et périscopique ») et d'un créneau pour fusil-mitrailleur.
Les bloc 2 et 3 sont côte-à-côte : ce sont des casemates d'infanterie équipée chacune d'un créneau pour un jumelage de mitrailleuses et une goulotte lance-grenades.
L'issue de secours est défendue par un fusil-mitrailleur pour porte ; sa porte est blindée[2].
Armement
[modifier | modifier le code]Les mitrailleuses et fusils mitrailleurs de l'ouvrage étaient chacun protégé par une trémie blindée et étanche (pour la protection contre les gaz de combat). Ils tirent la même cartouche de 7,5 mm à balle lourde (modèle 1933 D de 12,35 g au lieu de 9 g pour la modèle 1929 C)[3].
Les mitrailleuses étaient des MAC modèle 1931 F, montées en jumelage (JM) pour pouvoir tirer alternativement, permettant le refroidissement des tubes. La portée maximale avec cette balle (Vo = 694 m/s) est théoriquement de 4 900 mètres (sous un angle de 45°, mais la trémie limite le pointage en élévation à 15° en casemate et à 17° dans une cloche GFM), la hausse est graduée jusqu'à 2 400 mètres et la portée utile est plutôt de 1 200 mètres. Les chargeurs circulaires pour cette mitrailleuse sont de 150 cartouches chacun, avec un stock de 50 000 cartouches pour chaque jumelage[4]. La cadence de tir théorique est de 750 coups par minute[5], mais elle est limitée à 450 (tir de barrage, avec trois chargeurs en une minute), 150 (tir de neutralisation et d'interdiction, un chargeur par minute) ou 50 coups par minute (tir de harcèlement, le tiers d'un chargeur)[6]. Le refroidissement des tubes est accéléré par un pulvérisateur à eau ou par immersion dans un bac.
Les fusils mitrailleurs (FM) étaient des MAC modèle 1924/1929 D, dont la portée maximale est de 3 000 mètres, avec une portée pratique de l'ordre de 600 mètres[7]. L'alimentation du FM se fait par chargeurs droits de 25 cartouches, avec un stock de 14 000 par cloche GFM, 7 000 par FM de casemate et 1 000 pour un FM de porte ou de défense intérieure[4]. La cadence de tir maximale est de 500 coups par minute, mais elle est normalement de 200 à 140 coups par minute[8],[9].
Histoire
[modifier | modifier le code]Construction
[modifier | modifier le code]L'ouvrage fait partie des travaux réalisés par la main-d'œuvre militaire (MOM), fourni par les hommes de la 27e division d'infanterie alpine. Les travaux débutent en 1931, mais ne sont pas achevés en 1940.
Combat
[modifier | modifier le code]L'ouvrage n'est pas concerné par les combats de , ni par ceux de l'hiver 1944-1945[10].
État actuel
[modifier | modifier le code]L'État cède l'ouvrage en 2011 à la commune de Névache.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Le nom du petit moteur Diesel CLM 2 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindres (deux fonctionnant en deux temps, mais chacun avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
- Mary et Hohnadel 2009, tome 5, p. 21.
- « Munitions utilisées dans la fortification », sur wikimaginot.eu.
- Mary et Hohnadel 2009, tome 4, p. 58.
- Stéphane Ferrard, France 1940 : l'armement terrestre, Boulogne, ETAI, , 239 p. (ISBN 2-7268-8380-X), p. 58.
- Mary et Hohnadel 2001, tome 2, p. 110.
- « Armement d'infanterie des fortifications Maginot », sur maginot.org.
- Mary et Hohnadel 2001, tome 2, p. 107.
- Philippe Truttmann (ill. Frédéric Lisch), La Muraille de France ou la ligne Maginot : la fortification française de 1940, sa place dans l'évolution des systèmes fortifiés d'Europe occidentale de 1880 à 1945, Thionville, Éditions G. Klopp, (réimpr. 2009), 447 p. (ISBN 2-911992-61-X), p. 374.
- « Les ROCHILLES ( Ouvrage d'infanterie ) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur wikimaginot.eu.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2) :
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, Histoire et collections, (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2) ;
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1) ;
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 4 : la fortification alpine, Paris, Histoire & collections, , 182 p. (ISBN 978-2-915239-46-1) ;
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 5 : Tous les ouvrages du Sud-Est, victoire dans les Alpes, la Corse, la ligne Mareth, la reconquête, le destin, Paris, Histoire & collections, , 182 p. (ISBN 978-2-35250-127-5).