Sarcocephalus latifolius — Wikipédia

Sarcocephalus latifolius (le pêcher africain) est une espèce de plantes de la famille des Rubiaceae, originaire d'Afrique subsaharienne.

Il s'agit d'un arbuste dont divers organes sont utilisés en médecine traditionnelle pour lutter contre différentes affections et contre les fièvres (paludisme). Une étude récente (2013[1],[2]) a montré que cette plante contiendrait une molécule identique à celle d'un médicament antalgique de synthèse créé dans les années 1970, le Tramadol, avec une concentration intéressante dans l'écorce des racines, de 0,4 à 3,9 %[3]. Cependant, une autre étude menée par Souvik Kusari en semble indiquer que la présence de cette molécule dans la plante soit due à sa contamination par du bétail vivant à proximité et à qui a été administrée cette molécule[4]. Par la suite, une étude plus récente (2016) a démontrée que la présence de tramadol dans l'écorce des racines était bien due à une synthèse naturelle de l'arbuste[5].

Description

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Sarcocephalus latifolius est un arbuste à feuilles persistantes, très ramifié, pouvant atteindre 12 mètres de haut. Les fleurs, petites, blanchâtres, sont groupées en inflorescences de type cyme formant une tête sphérique. Le fruit, charnu, comestible, est en fait une infrutescence formant un syncarpe[6].

Fleur de Sarcocephalus latiflius (Forêt Classée des Trois Rivières) au Bénin

Selon Kew WCSP[7] :

  • Nauclea latifolia Sm. 1813 (basionyme)
  • Nauclea sambucina T.Winterb. 1803),
  • Sarcocephalus esculentus Afzel. ex Sabine 1824,
  • Cephalina esculenta (Afzel. ex Sabine) Schumach. & Thonn. 1827,
  • Sarcocephalus russeggeri Kotschy ex Schweinf. 1868,
  • Sarcocephalus sambucinus K.Schum. 1891,
  • Nauclea esculenta (Afzel. ex Sabine) Merr., J. Wash. 1915,
  • Sarcocephalus esculentus var. amarissima A.Chev. 1938,
  • Sarcocephalus esculentus var. velutina A.Chev., 1938.

Distribution et habitat

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Nauclea latifolia (ou Sarcocephalus latifolius) dans l'Atakora (Bénin)

L'aire de répartition de Sarcocephalus latifolius se limite à certaines régions de l'Afrique subsaharienne. On rencontre cet arbuste notamment en Afrique occidentale au Bénin, en Côte d'Ivoire, en Gambie, au Ghana, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Liberia, au Mali, au Nigeria, au Sénégal, en Sierra Leone, au Togo, et en Afrique équatoriale au Cameroun, au Congo, Gabon, Zaïre (République démocratique du Congo) et en Ouganda[8].

Sarcocephalus latifolius croît dans la savane, entre 0 et 200 mètres d'altitude, mais on peut aussi le rencontrer dans des galeries forestières le long de cours d'eau. Les conditions climatiques optimales sont une température moyenne de 27 °C et une pluviométrie annuelle moyenne de 2 700 mm[6].

Utilisation

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Les feuilles et les jeunes pousses sont consommées comme fourrage par le bétail.

Le bois est résistant aux termites et peut servir pour le tuteurage agricole.

Médecine traditionnelle

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En Afrique occidentale, les feuilles et l'écorce en infusion ou décoction, servent à traiter différentes maux tels que douleurs stomacales, fièvre (paludisme), diarrhée, et à lutter contre des parasites aussi bien chez l'homme que chez les animaux domestiques[9].

Action anthelminthique

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Dans le nord du Nigeria, où cette plante est appelée « quinine africaine », l'écorce de Sarcocephalus latifolius est utilisée en infusion comme diurétique et anthelminthique. Les Peuls l'emploient régulièrement pour déverminer le bétail, parasité notamment par des nématodes gastrointestinaux, dont Haemonchus contortus.

Une étude de 2007 a montré que des extraits éthanoliques ou aqueux des feuilles de cet arbuste ont une activité anthelminthique significative[10].

Recherche scientifique

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À partir de 2004, Germain Sotoing Taïwe, un étudiant de l'université de Buéa, lance une recherche pour extraire une substance antidouleur de la plante Sarcocephalus latifolius localement appelée le pêcher africain[11].

Notes et références

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  1. Étude publiée le 6 septembre 2013 dans la revue Angewandte Chemie ((en) Boumendjel, A., Sotoing Taïwe, G., Ngo Bum, E., Chabrol, T., Beney, C., Sinniger, V., Haudecoeur, R., Marcourt, L., Challal, S., Ferreira Queiroz, E., Souard, F., Le Borgne, M., Lomberget, T., Depaulis, A., Lavaud, C., Robins, R., Wolfender, J.-L., Bonaz, B. et De Waard, M. (2013), « Occurrence of the Synthetic Analgesic Tramadol in an African Medicinal Plant », Angewandte Chemie,‎ (DOI 10.1002/anie.201305697, résumé).
  2. Ian Randall, « Synthetic drug found in nature », Chemistry World, (consulté le )
  3. « Un arbuste africain produit la molécule anti-douleur du type Tramadol, dérivée de la morphine », agence Ecofin-Agro, (consulté le ).
  4. (en) Souvik Kusari, Simplice Joel N. Tatsimo, Sebastian Zühlke et Ferdinand M. Talontsi, « Tramadol-A True Natural Product? », Angewandte Chemie International Edition, vol. 53, no 45,‎ , p. 12073–12076 (DOI 10.1002/anie.201406639, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Florine Lecerf-Schmidt, Romain Haudecoeur, Basile Peres et Marcos Marçal Ferreira Queiroz, « Biomimetic synthesis of Tramadol », Chemical Communications, vol. 51, no 77,‎ , p. 14451–14453 (ISSN 1359-7345 et 1364-548X, DOI 10.1039/C5CC05948H, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (en) « Sarcocephalus latifolius », World Agroforestry Centre (ICRAF) (consulté le ).
  7. (en) « Sarcocephalus latifolius (Sm.) E.A.Bruce, Kew Bull. 2: 31 (1947). », Kew WCSP (world checklist of selected plant families) (consulté le ).
  8. (en) « Taxon: Sarcocephalus latifolius (Sm.) Bruce », GRIN (consulté le ).
  9. (en) « Nauclea latifolia (Rubiaceae) », Medizinische Missionshilfe (MMH) (consulté le ).
  10. (en) I. O. Ademola1, B. O. Fagbemi1 et S. O. Idowu, « Nauclea latifolia extract against gastrointestinal nematodes of sheep: in vitro and in vivo », African journal of traditional complementary and alternative medicines, vol. 4, no 2,‎ , p. 148-156.
  11. Omer Mbadi, « Germain Sotoing Taïwe, le biologiste en lutte contre la douleur », sur jeuneafrique.com, (consulté le )

Liens externes

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