Parti travailliste (Australie) — Wikipédia

Parti travailliste
(en) Labor Party
Image illustrative de l’article Parti travailliste (Australie)
Logotype officiel.
Présentation
Chef Anthony Albanese
Fondation
Siège 5/9 Sydney Avenue,
Barton, Canberra
Président national Wayne Swan
Chef adjoint Richard Marles
Positionnement Centre[1] à centre gauche
Idéologie Social-démocratie
Troisième voie
Progressisme
Affiliation internationale Alliance progressiste
Adhérents 50 000 (2018)
Couleurs Rouge
Site web alp.org.au
Représentation
Représentants
78  /  151
Sénateurs
26  /  76
Gouvernements des États et territoires
7  /  8

Le Parti travailliste australien (en anglais : Australian Labor Party, souvent abrégé en ALP[2]) est un parti politique social-démocrate en Australie issu du mouvement syndicaliste. Il est membre de l'Alliance progressiste et a été membre de l'Internationale socialiste de 1966 à 2014.

Le parti travailliste tire son origine des mouvements travaillistes fondés au début des années 1890 dans les colonies qui allaient ensuite former la fédération australienne, et notamment en Nouvelle-Galles du Sud et au Queensland. C’est d’ailleurs dans cette dernière colonie qu'Anderson Dawson, chef de file des travaillistes locaux, constitua le premier gouvernement social-démocrate de l’Histoire. Celui-ci, cependant, ne dura qu’une semaine, car il était minoritaire.

On peut cependant considérer que la date de création de l’ALP est celle du , date de la première réunion du « parti parlementaire » fédéral (i.e. les députés travaillistes au parlement fédéral australien).

Le Parti travailliste s'est réorienté au centre sur le plan idéologique ces dernières années et présente de nombreux points d'accord avec le Parti libéral, son grand rival conservateur. Ainsi, il soutient la détention dans des camps off shore des demandeurs d'asile, ouvrant même les premiers en 2013, et a repoussé en 2009 l'âge de départ à la retraite à 67 ans. Son programme concernant la protection du climat est plus développé que celui des conservateurs mais reste jugé largement insuffisant dans un pays qui est l'un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre par habitant de la planète[1].

Très rapidement, après sa création de fait le , l’ALP prit une place de tout premier plan dans la vie politique australienne. En 1904, Chris Watson forma le premier gouvernement fédéral travailliste en s’appuyant sur une majorité relative. En 1910, le Premier ministre Andrew Fisher put, lui, s’appuyer sur une majorité absolue. Cette même année, l’ALP devint majoritaire dans les chambres des États d’Australie-Méridionale et de Nouvelle-Galles du Sud; l’année suivante en Australie-Occidentale et en 1915 au Queensland.

Ces succès ont fait de l’ALP le premier parti social-démocrate à atteindre le statut de parti de gouvernement. Il le doit sans doute à une base militante très populaire et syndicale, mais aussi très pragmatique, éloignée des débats idéologiques qui pouvaient diviser les socialistes européens. Sans se réclamer du marxisme, l’ALP du début du XXe siècle se fixait tout de même comme objectif la construction du socialisme, mais n’entreprit pas de grandes réformes qui aurait remis en cause le capitalisme. S’il crée un système de protection sociale très en avance sur son temps et bâtit une législation sociale accordant des droits importants aux travailleurs, il ne s’attaque pas à la propriété privée et délaisse d’éventuelles nationalisations.

Cela n’empêche pas l’ALP d'avoir vécu des moments difficiles et de graves crises internes pendant son histoire.

En 1916, le Premier ministre travailliste, Billy Hughes, est désavoué par la majorité de ses députés sur la question de la conscription. En pleine guerre mondiale, il y est favorable alors que son parti la désapprouve. Hughes, qui refuse de se soumettre à cette décision, est exclu du parti. Avec 24 des 67 députés travaillistes, il fonde alors le Parti travailliste national (National Labor Party), qui fusionnera avec les libéraux pour créer, en 1917, le Parti nationaliste d'Australie (Nationalist Party of Australia).

Gough Whitlam a mené une campagne réussie dans les années 1970 intitulé « Il est temps »

En 1931, c’est la branche de Nouvelle-Galles-du-Sud qui fait sécession du parti fédéral. À l’origine, un désaccord de fond entre le premier ministre de cet état, Jack Lang et le premier ministre fédéral au sujet de la politique à mener face à la crise économique. Cette cacophonie interne au parti ne fut pas sans conséquences sur les élections fédérales de cette même année, où l’ALP perdit les deux tiers de ses députés. Lang et trois de ses proches furent élus. La scission perdura jusqu'en 1937, année où l’ALP se donna John Curtin comme chef de file et présenta des candidats unitaires en Nouvelle-Galles-du-Sud. Jack Lang provoqua cependant une nouvelle scission en 1940. Après avoir perdu la direction des travaillistes de Nouvelle-Galles-du-Sud au profit de l’aile gauche du parti, il s’impatienta face aux atermoiements de la direction fédérale à condamner ses successeurs, qui s’étaient notamment prononcés contre toute implication de l’Australie dans la guerre, approuvant tacitement le Pacte germano-soviétique. Il créa alors le Parti travailliste (non communiste), ALP(NC), qui obtint quatre députés aux élections de cette année-là. La scission fut réglée l’année suivante, avec la réadmission de tous les élus de l’ALP(NC), à l’exception de Lang lui-même, au sein du parti fédéral. L’ALP(NC), limité au cercle le plus restreint des proches de Lang, perdura cependant jusqu’en 1951.

La dernière scission importante eut lieu en 1955. Plusieurs élus de l’État de Victoria, dont sept députés fédéraux, tous catholiques et très influencés par la doctrine sociale de l’Église, constituèrent le Parti travailliste anti-communiste (ALP-AC), après avoir été exclus de l’ALP pour activités fractionnistes. Ce parti n’eut aucun élu aux élections de 1955, et changea son nom en Parti travailliste démocrate (Democratic Labor Party, DLP), qui n'eut jamais une grande influence sur la vie politique australienne.

L'ALP fut exclu du pouvoir fédéral de 1949 à 1972.

L’ALP remporta les élections de , avec Gough Whitlam comme Premier ministre, mais retourna dans l’opposition de 1975 à 1983. Il fut ensuite au pouvoir de 1983 jusqu’en 1996 avec Bob Hawke (1983-91), puis Paul Keating. Pendant cette période (de 1974 à 1984), se développa une conscience accrue de la spécificité australienne qui se traduisit notamment par le référendum de 1977 sur la sortie du Commonwealth et l'adoption de l'hymne national australien Advance Australia Fair, distinct du traditionnel God Save the Queen.

Résultats électoraux

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Élections fédérales

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Année Voix % Sièges Leader
1901 79 736 15,76
14  /  75
Chris Watson
1903 223 163 30,95
22  /  75
1906 348 711 36,64
26  /  75
1910 660 864 49,90
42  /  75
Andrew Fisher
1913 921 099 48,47
37  /  75
1914 858 451 50,89
42  /  75
1917 827 541 43,94
22  /  75
Frank Tudor
1919 811 244 42,49
26  /  75
1922 665 145 42,30
29  /  75
Matthew Charlton
1925 1 313 627 45,04
23  /  75
1928 1 158 505 44,64
31  /  75
James Scullin
1929 1 406 327 48,84
46  /  75
1931 859 513 27,10
14  /  75
1934 952 251 26,81
18  /  74
1937 1 555 737 43,17
29  /  74
John Curtin
1940 1 556 941 40,16
32  /  74
1943 2 058 578 49,94
49  /  74
1946 2 159 953 49,71
43  /  75
Ben Chifley
1949 2 117 088 45,98
47  /  121
1951 2 174 840 47,63
52  /  121
1954 2 280 098 50,03
57  /  121
Herbert Vere Evatt
1955 1 961 829 44,63
47  /  122
1958 2 137 890 42,81
45  /  122
1961 2 512 929 47,90
60  /  122
Arthur Calwell
1963 2 489 184 45,47
50  /  122
1966 2 282 834 39,98
41  /  124
1969 2 870 792 46,95
59  /  125
Gough Whitlam
1972 3 273 549 49,59
67  /  125
1974 3 644 110 49,30
66  /  127
1975 3 313 004 42,84
36  /  127
1977 3 141 051 39,65
38  /  124
1980 3 749 565 45,15
51  /  125
Bill Hayden
1983 4 297 392 49,48
75  /  125
Bob Hawke
1984 4 120 130 47,55
82  /  148
1987 4 222 431 45,76
86  /  148
1990 3 904 138 39,44
78  /  148
1993 4 751 390 44,92
80  /  148
Paul Keating
1996 4 217 765 38,69
49  /  148
1998 4 454 306 40,10
67  /  148
Kim Beazley
2001 4 341 420 37,84
65  /  150
2004 4 408 820 37,63
60  /  150
Mark Latham
2007 5 388 184 43,38
83  /  150
Kevin Rudd
2010 4 711 363 37,99
72  /  150
Julia Gillard
2013 4 311 365 33,38
55  /  150
Kevin Rudd
2016 3 688 484 35,40
69  /  150
Bill Shorten
2019 4 752 110 33,87
68  /  151
2022 4 651 652 32,59
77  /  151
Anthony Albanese

Personnalités notables

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Premiers ministres d'Australie[3]

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Chefs du parti

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Premiers ministres des États et Ministres en chef des Territoires[4]

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Références

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  1. a et b « Les Australiens tournent le dos à Scott Morrison et confient le pouvoir aux travaillistes », sur Les Echos, .
  2. (en) Commission électorale australienne, « Political party name abbreviations & codes, demographic ratings and seat status », sur aec.gov.au (consulté le ).
  3. [1]
  4. (en-US) « PM, Premiers, Chief Ministers & Opposition Leaders in Australia », sur australianpolitics.com (consulté le ).

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Articles connexes

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Lien externe

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