Paul-Alain Léger — Wikipédia

Paul-Alain René Léger
Naissance
Sidi Ali d'Azemmour (Maroc)
Décès (à 77 ans)
Clamart [1],[2]
Origine Drapeau de la France France
Grade Commandant
Années de service 19421965
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Expédition de Suez
Guerre d'Algérie
Faits d'armes Opération du Bois d'Anjou (1944)
Opération Amherst (1945)
Bataille d'Alger (1957)
Manipulation des chefs de l'ALN par la technique de la Bleuite (1958-1961)
Autres fonctions Officier du renseignement dans les services du SDECE
Groupe de renseignements et d'exploitation (GRE)
Dispositif de protection urbaine (DPU)
Bureau d'études et liaison (BEL)

Paul-Alain René Léger, alias d'Azermont, né le à Sidi Ali d'Azemmour (Maroc) et mort le à Clamart (France), est un officier parachutiste[3] de l'armée française, combattant de la Seconde Guerre mondiale[4], des guerres d'Indochine et d'Algérie. Ancien des SAS (Special Air Service)[5] et du GCMA en Indochine, spécialiste de la guerre contre-insurrectionnelle dans les services du SDECE. Il est impliqué dans la bataille d'Alger, la crise de mai 1958, la Bleuite, l'affaire Si Salah, la lutte contre les trafiquants d'armes, et le putsch des généraux.

Paul-Alain Léger est issu d'une famille de militaires. Élevé à Sétif en Algérie, il parle couramment l'arabe algérien et le kabyle[6].

Seconde Guerre mondiale

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Le Paul-Alain Léger a 19 ans, il manifeste à l'Arc de triomphe aux côtés de ses camarades lycéens contre l'occupant allemand. Fuyant la zone occupée, Léger gagne l'Algérie où les Américains débarquent. Il s'engage alors au 1er zouaves, puis, soldat de première classe, entre à l'école d'officiers de Cherchell dont il sort aspirant de la première promotion en .

Il rejoint ensuite les Forces françaises combattantes et part pour l'Angleterre comme parachutiste au 3e régiment de chasseurs parachutistes. Il y rencontre Pierre Chateau-Jobert, alias Conan. En , Conan parachute Léger avec une quinzaine d'hommes en Maine-et-Loire dans le cadre de l'opération du Bois d'Anjou[7] ayant pour objectif de faire sauter des voies ferrées et de désorganiser les transports de troupes allemands, épisode mémorable dans l'histoire des SAS[8]. En , Léger saute en Hollande pour l'opération Amherst, avec les mêmes objectifs[9].

Guerre d'Indochine

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En 1946, Léger est en Indochine dans la demi-brigade parachutiste de choc de Bollardière. Il saute à Nam Định en sous les ordres du capitaine Louis Ducasse.

Il embarque pour l'Indochine le [10] et devient instructeur à l'école de guérilla du GCMA, au cap Saint-Jacques, que dirige le capitaine Daniel Pradère-Niquet[11].

En 1948, il est instructeur à Vannes avec son ami le lieutenant Jean Graziani.

Après un séjour à Paris et en Afrique-Équatoriale française, il retourne en Indochine pour y diriger la base de l'île de Cu Lao Ré. Là, il a sous ses ordres trois cents parachutistes vietnamiens parmi lesquels beaucoup de Viet-Minhs prisonniers, qui sont ensuite retournés. Léger les constitue en une force sans uniformes et infiltre les réseaux logistiques du Viet Minh.

En il est promu capitaine et en 1955, après un long stage d'études africaines et asiatiques, il entre au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE)[12]. Il effectue des missions secrètes à l'étranger[13].

Guerre d'Algérie

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Après sa participation à l'expédition de Suez en 1956, Léger demande son affectation en Algérie. Il entreprend de mettre à profit son expérience indochinoise durant le conflit algérien.

Bataille d'Alger

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Début de la bataille d'Alger, le gouvernement donne les pleins pouvoirs au général Massu qui commande la 10e DP. Léger, alors agent de renseignements dans les services du SDECE est proposé à Massu comme expert en « subversion » par Ducasse, Trinquier, et Chateau-Jobert. Cette fois, il y a un fait nouveau : d’anciens militants du FLN, retournés et habillés en bleu de chauffe travaillent pour une unité créée par Léger (avec l'accord du colonel Godard), le Groupe de renseignements et d'exploitation[14]. Non seulement ils renseignent sur les réseaux, mais ils les infiltrent[15].

Fin août

Lors d’une opération, 14 bombes sont découvertes et le reste de l’état major de la Zone autonome d'Alger (ZAA) est soit mort, soit en prison, soit retourné, à l’exception de deux hommes : Yacef Saâdi, chef de la ZAA et son adjoint, Ali la Pointe. Le , Yacef Saadi est à son tour arrêté et le , Ali la Pointe meurt dans l'explosion de sa cache.

Il a contribué avec le colonel Trinquier à la création du Dispositif de protection urbaine (DPU) qui a joué un rôle capital dans le démantèlement de la Zone autonome d'Alger (ZAA).

Le 13 mai, l'intoxication de la Wilaya III et l'affaire Si Salah

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1958-1959

Lors des événements suivant le 13 mai 1958, Léger joue un rôle important dans les manifestations de fraternisation qui vont amener la population musulmane de la Casbah sur le forum d'Alger.

Léger s'emploie à la lutte contre la Wilaya III du colonel Amirouche. Une technique de guerre psychologique redoutablement efficace restera dans les mémoires sous le nom de la « Bleuite ». Il met en œuvre un système de rumeurs et de faux indices pour induire des suspicions mutuelles dans les groupes indépendantistes de la Wilaya III, notamment en relâchant des membres du FLN après leur avoir laissé entendre que certains de leurs chefs travaillaient pour l'armée française[16]. Une vague de tortures et d'épuration s'ensuit, où deux à six mille cadres et militants du FLN s'entretuent. Les purges touchent ensuite toutes les wilayas voisines[17].

À la fin de 1958, à la suite de changements de cadres, il demande sa mutation dans une unité opérationnelle et rejoint le 3e RPIMa du colonel Trinquier, à Sidi Ferruch, où on lui confie une compagnie de harkis parachutistes[18]. En 1960, comme capitaine responsable de la Wilaya IV au Bureau d'études et liaison (BEL), il est fortement impliqué dans « l'affaire Si Salah », alias affaire Tilsitt, un ensemble de négociations secrètes entre de Gaulle et Si Salah, commandant de la Wilaya IV[19],[20].

En 1961, il se trouve incarcéré au fort de Nogent à la suite de son soutien au putsch d'avril 1961 à Alger, dans lequel il est entraîné et ce malgré des sympathies gaullistes et son appartenance antérieure au RPF[21]. Il est mis en disponibilité au dépôt du transit de la Légion étrangère à Marseille. Muté en Mauritanie[22] il y reste jusqu'en 1965 et quitte ensuite l'Armée.

Il laisse des Mémoires sur son action et des portraits des nombreux officiers supérieurs qu'il a côtoyés tels Jacques Massu, Jean Crépin, Maurice Challe, Raoul Salan, Fernand Gambiez, Marcel Bigeard, Pierre Paul Jeanpierre, Roger Trinquier, Roger Faulques et Hélie de Saint Marc[23].

« Je pense personnellement que si l’ennemi a des dispositions particulières pour se détruire lui-même, bien coupable serait celui qui n’en profiterait pas. »

« Comme l'Indochine, j'avais aimé l'Algérie d'une passion charnelle et une fois de plus, je laissais une partie de mon âme sur les rivages de ce pays. »

Notes et références

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  1. « Leger – GénéaFrance », sur geneafrance.com (consulté le ).
  2. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Paul René Léger », sur MatchID.
  3. Brevet no 3357 (1944) : « les numeros de brevets parachutistes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  4. « Onderscheiding A. d'Azermont op 7 september 1946 », sur Open Archieven (consulté le )
  5. https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/recherche_transversale/bases_nominatives_detail_fiche.php?fonds_cle=24&ref=3066098&debut=0e Né à Alger le 29 novembre 1922, selon son dossier de résistant.
  6. Geoffroy d' Aumale et Jean-Pierre Faure, Guide de l'espionnage et du contre-espionnage : histoire et techniques, le Cherche-Midi éd, coll. « Collection Documents », (ISBN 978-2-86274-498-8, lire en ligne)
  7. « afpsas.fr/l-afpsas/newsletter/… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  8. (en) « Léger, Paul-Alain », sur tracesofwar.com (consulté le ).
  9. « Operatie Amherst - Bevrijding - Drenthe in de oorlog », sur Drenthe in de oorlog (consulté le )
  10. « Léger (Paul), lieutenant, demi-brigade coloniale de commandos parachutistes, hors tour (régularisation). »
  11. « Léger (Paul-René), lieutenant, T. C., groupement de commandos mixtes aéroportés. »
  12. L'Afrique et l'Asie - Edizioni 33-36 - Pagina 74 books.google.it › books1956 · Visualizzazione brani · Altre edizioni Capitaine LÉGER, Paul, 52, rue Boissonnade, Paris (XIV).
  13. Philippe Muller, « Paul-Alain LÉGER. Un centurion de la guerre secrète », sur parachutistes.org, (consulté le )
  14. « Quando l'FLN algerino si ammalò di 'bleuite' - GNOSIS - Rivista italiana di intelligence », sur gov.it (consulté le )
  15. « Deltas & Collines :  : La BLEUITE », sur deltas-collines.org (consulté le ).
  16. « La bleuïte : le virus anti-FLN / France Info - Fabrique de sens », sur fabriquedesens.net (consulté le )
  17. Christine Rousseau, « La « Bleuite », guerre parallèle d’Algérie », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  18. « Images de TENES :  : HARKA du 3ème RPIMA (5ème Cie) :  : IMG_3999 », sur tenes.info (consulté le )
  19. « Zones d’ombre et blessures vives », El Watan,
  20. Algeria: Moniteur algerién. Journal officiel de la colonie. nr. 532-880 (5 avril 1843-10 fevr. 1848) 2 v, (lire en ligne)
  21. Rétrogradé du grade de commandant à celui de capitaine en 1962, il est placé hors cadre "C'est le cas du capitaine Paul Alain Léger, qui sera incarcéré au fort de Nogent en mai 1961. S'il n'a jamais travaillé pour le 5e bureau, il n'en est pas moins un expert redoutable de la guerre psychologique."
  22. Histoire secrète de la Ve République, p. 116: "En Mauritanie, le colonel Bouteiller installe le poste du SDECE avec pour adjoint un des chefs de la guerre contre-insurrectionnelle en Algérie, le capitaine Paul-Alain Léger, qui s'était fait une renommée en détruisant la 3e wilaya du FLN grâce à son opération d'intoxication, la « bleuite... " Journal officiel de la République française - Volume 96 - Pagina 8480 books.google.it › books France · 1964 · Visualizzazione brani · Altre edizioni M. Léger ( Paul - René ) , B. P. , en rempla . cement de M. Rolland de Chambaudoin d'Erceville , promu"
  23. « Paul-Alain Léger », sur Babelio (consulté le ).

Bibliographie

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Liens externes

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