Pierre Le Gros le jeune — Wikipédia

Pierre Le Gros le jeune
Saint Thomas (vers 1703-1711),
Rome, basilique Saint-Jean-de-Latran.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Formation
Maître
Lieu de travail
Mouvement
Père
Fratrie
Distinction

Pierre Le Gros, dit le jeune[1], né à Paris le et mort à Rome le , est un sculpteur français qui a travaillé principalement à Rome et a réalisé des œuvres importantes pour des clients ecclésiastiques, en particulier les jésuites et les dominicains.

Pierre Le Gros appartient à l'école de sculpture baroque, et son style, fidèle à cette école, fait preuve d’un dynamisme et d’un caractère dramatique remarquables, outre qu’il appartient à la philosophie de la Contre-Réforme dans les arts, qui est la ligne directrice adoptée par le clergé catholique, au service duquel il travaillait, pour la décoration de ses lieux de culte. Cette ligne directrice se proposait essentiellement d’utiliser l'art pour la propagande de la foi et de l'Église institutionnelle, en prenant pour thèmes la vie des saints et des martyrs, ainsi que les principes fondamentaux de la doctrine, toujours de façon didactique et en faisant appel directement à l’émotion, cherchant à émerveiller le dévot dans des compositions grandiloquentes placées dans des décors somptueux.

Même s'il était français de naissance, c’est dans l'histoire de la sculpture italienne que l’on étudie le plus exactement son art, car c’est par elle qu’il a été plus influencé et il lui a apporté une contribution la plus importante qu’à la sculpture française. Au sommet de sa carrière, il était le sculpteur le plus recherché par l'élite ecclésiastique romaine qui le saluait comme un artiste de génie, mais à la fin de sa vie, pour diverses raisons, il lui a fallu chercher d'autres marchés. Il a laissé quelques pièces dans le nord de l'Italie et en France, toutes également de grande qualité. Aujourd'hui son nom est considéré comme le plus important de la sculpture baroque italienne dans les premières décennies du XVIIIe siècle[1],[2],[3].

Fils et disciple du sculpteur Pierre Le Gros l'aîné (1629-1714), membre de l'Académie Royale de peinture et de sculpture, Pierre Le Gros le jeune remporte en 1686 le prix de l'Académie royale de peinture et de sculpture, en sculpture, et va vivre à Rome quasiment pour le restant de ses jours. Il y devint l'un des sculpteurs baroques les plus importants des années 1695 à 1713 environ.

Pierre Le Gros s'étant présenté sans autorisation du directeur de l'Académie de France à Rome au concours qu'il remportera pour l'église de Gesù à Rome (Chapelle de Saint-Ignace, transept gauche), il en est exclu en 1695 mais Louis XIV, bien que fâché, ordonne qu'on le soutienne discrètement en raison de l'importance de la commande. Quelque désagrément que cela ait entraîné, il ne cessera pas d'entretenir des relations étroites avec les personnalités françaises importantes. Il travaillait surtout pour les jésuites et les dominicains, mais aussi pour des particuliers. En 1702, il est admis à l'Accademia di San Luca.

Sa contribution majeure à l'art français est le Monument funéraire du duc de Bouillon et de la duchesse de Bouillon, que Le Gros finit à Rome avant 1707 sous la commande de leur fils, le cardinal de Bouillon. Arrivé à l'abbaye de Cluny en 1709, le tombeau n'y fut pas installé, car le cardinal avait grossièrement insulté le roi Louis XIV et avait été déclaré rebelle. Au temps de la démolition de l'abbaye — sous la Révolution — les sculptures encore en caisses furent sauvées par l'intervention d'Alexandre Lenoir qui les voulait pour son musée des monuments français. Les figures principales et le Bas-relief d'une bataille se trouvent aujourd'hui à l'hôtel-Dieu de Cluny.

Le Gros revint une seule fois à Paris, en 1715, à la suite du décès de son père. Il semble avoir eu comme hôte son ami Pierre Crozat et Le Gros a créé des décorations pour lui au cabinet de son hôtel à Paris et dans la chapelle de son château de Montmorency (tous les deux détruits). On lit que parce qu'il ne rencontra pas la reconnaissance de l'Académie royale de peinture et de sculpture, qu'il pensait mériter, Le Gros retourne à Rome en 1716. En fait, il n'a pas présenté de demande d'agrément à l'Académie royale (Voir les P.-V. de l'Académie de 1714 à 1717), et il ne fait aucun doute qu'il aurait été agréée et reçu compte tenu de la notoriété de son père et de sa réputatio personnelle, comme le montrent d'autres exemples. Sa vie était à Rome.

Œuvres dans les collections publiques

[modifier | modifier le code]
Aux États-Unis
En France
En Italie
En Russie


Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Enggass, Robert & Brown, Jonathan. Italian and Spanish art, 1600-1750: sources and documents. Northwestern University Press, 1992. p. 59
  2. Levey, Michael. Pintura e escultura na França: 1700-1789. Cosac Naify Edições, 1998. p. 82
  3. Barber, John. [1]
  4. hermitagemuseum.org

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (de) Gerhard Bissell, Pierre Le Gros 1666-1719, Reading (Si Vede) 1997.
  • (en) Robert Enggass, Early Eighteenth-Century Sculpture in Rome, University Park and London (Pennsylvania State University Press) 1976.
  • (en) François Souchal, French Sculptors of the 17th and 18th Centuries. The Reign of Louis XIV, vol. II, Oxford (Cassirer) 1981, vol. IV, London (Faber) 1993.
  • (en) Pierre Le Gros II on-line
  • (en) Web Gallery of Art: Pierre Le Gros the Younger

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :