Pierre Louis Bentabole — Wikipédia

Pierre Louis Bentabole, né le 4 juin 1756 à Landau in der Pfalz (Rhénanie-Palatinat), mort le 2 floréal an VI (22 avril 1798) à Paris[1], est un homme politique de la Révolution française.

Origines familiales

[modifier | modifier le code]

Pierre Louis Bentabole est le fils de Joseph Bentabole, « entrepreneur général de la Marine du port de Toulon »[2].

Mandat à la Convention

[modifier | modifier le code]

La monarchie constitutionnelle mise en place par la constitution de 1791 prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est destitué et incarcéré avec sa famille à la tour du Temple.

En septembre 1792, Pierre Louis Bentabole, alors procureur-syndic du Bas-Rhin, est élu député de ce département, le troisième sur neuf, à la Convention nationale[3].

Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution de la peine[4]. En avril 1793, il vote contre la mise en accusation de Jean-Paul Marat[5]. En mai de la même année, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[6].

En août 1793, Bentabole est envoyé en mission auprès de l'armée du Nord aux côtés de Pierre Collombel (député de la Meurthe) et de Pierre Chasles (député de l'Eure-et-Loir)[7]. En octobre, il est envoyé dans les départements de l’Ariège, de l’Aude, de la Haute-Garonne, des Pyrénées-Orientales et du Tarn afin d'y contrôler la levée des chevaux[8]. En nivôse an II (décembre 1793), il est envoyé dans les départements de l'Orne et de l'Eure-et-Loir afin d'y organiser le gouvernement révolutionnaire[9]. Au cours de cette dernière mission, il épouse, à La Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir) le 21 ventôse an II (le 21 mars 1794), Charlotte Chabot[2], noble, issue de la famille Rohan-Chabot.

Pierre Louis Bentabole prend part à la chute de Robespierre, en s'opposant, le 8 thermidor (26 juillet), à l'envoi de son discours aux communes[10]. Il adhère également à la réaction thermidorienne. En vendémiaire an III (octobre 1794) il entre au Comité de Sûreté générale[11]. Le 1er nivôse an III (le 21 décembre 1794), il est élu président de la Convention, ses secrétaires étant Ange Chiappe (député de la Corse, départements de Golo et Liamone), Pierre Daunou (député du Pas-de-Calais) et Antoine Boucher de Saint-Sauveur (député de la Seine)[12].

Fin de carrière au Conseil des Cinq-Cents

[modifier | modifier le code]

Bentabolle est tout de même parvenu à être réélu au Conseil des Cinq-Cents. Il y siège parmi les républicains modérés partisans du Directoire. Il apparaît peu à la tribune, sinon pour attaquer les dilapidateurs et combattre les abus commis dans les finances publiques.

Catalogué par le gouvernement comme jacobin, il n'est pas réélu en l'an VI. Il meurt peu après, de dépit dit-on[Qui ?], à l'âge de 44 ans.

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Retronews, « Gazette nationale ou le Moniteur universel n°216 du 6 floréal an VI (25 avril 1798) » Accès libre, sur www.retronews.fr (consulté le )
  2. a et b Archives départementales de l'Eure-et-Loir, « État-civil de La Bazoche-Gouët, registre des naissances, mariages et décès de 1793 à l'an IV, 3 E 027/007, vue 182/373 » Accès libre, sur www.archives28.fr (consulté le )
  3. Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
  4. Froullé, Jacques-François (≃1734-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr (consulté le )
  5. Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
  6. Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
  7. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 5 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, 1889-1951 (consulté le )
  8. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 7 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, 1889-1951 (consulté le )
  9. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 9 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr (consulté le )
  10. Alquier, Aline et Brunel, Françoise, « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 93, séance du 26 thermidor an II (8 juillet 1794) » Accès libre, sur www.persee.fr, (consulté le )
  11. Brunel, Françoise et Monnier, Raymonde, « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 98, séance du soir du 15 vendémiaire an III (6 octobre 1794) » Accès libre, sur www.persee.fr (consulté le )
  12. Archives départementales du Calvados, « Le Journal de Perlet n°820 du 3 nivôse an III (23 décembre 1794) » Accès libre, sur www.archives.calvados.fr (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]