Point (unité) — Wikipédia
Le point est une ancienne unité de longueur (cf. pied du Roi), qui vaut généralement 1⁄1 728 pied, soit environ 0,188 mm. Le pied est donc divisé en 12 pouces, eux-mêmes divisés en 12 lignes de 12 points.
Point typographique
[modifier | modifier le code]Le point typographique est l’unité de mesure principale de l’imprimerie et la typographie. Sa valeur a varié du simple au double au fil du temps.
Points français
[modifier | modifier le code]Dans l’histoire de l’imprimerie, plusieurs tailles de points ont été définies. Certaines ont même coexisté.
- Le point Truchet : créé par Sébastien Truchet (1657-1729). Sa taille est de 1⁄1728 d’un pied du roi, soit environ 0,187 985 755 mm.
- Le point Fournier : créé en 1737[1], par Pierre-Simon Fournier (1712-1768). Sa taille est de 1⁄864 d’un « pied » arbitraire (0,298 m), soit environ 0,345 mm.
- Le point Didot : créé en 1770 par François-Ambroise Didot. Sa taille est approximativement de 0,375 971 510 mm, bien qu’il en existe certaines variantes :
- 0,376 065 mm (0,0249 % plus large), valeur traditionnellement utilisée en imprimerie européenne.
- 0,376 000 mm (0,0076 % plus large), utilisé par Hermann Berthold et bien d’autres. Le standard industriel de fait des producteurs de matériel en imprimerie. Par la loi de 1879 : 1 m = 2 660 points[2].
- 0,375 940 mm (0,0084 % plus petit), soit 266 points par 100 mm. Utilisé par Jan Tschichold (1902-1974).
- 0,375 000 mm (0,2584 % plus petit), proposé en 1975 par l’ISO, mais jamais adopté en fait, car incompatible avec le matériel existant.
- Le point de l’Imprimerie nationale française (point « IN »), qui vaut 0,398 7 millimètre[3],[4], est un nouveau standard opérationnel, car suffisamment distinct du standard ancien. Malgré tout, il n’a jamais réussi à se faire prévaloir par ailleurs.
Peu à peu, principalement en raison de l’essor de l’informatique, le point Didot disparaît au profit du point pica.
Point DTP ou point pica
[modifier | modifier le code]Le point DTP (Desktop Publishing point), souvent appelé point pica, vaut 1⁄12 de pica. Le pica valant lui-même 1⁄6 de pouce, le point DTP vaut 1⁄72 de pouce.
Le point pica mesure environ 25,4⁄72 mm, c'est-à-dire 0,351 459 8 mm[4], ou 0,94 point Didot, alors que le Gros Point (bp de big point) mesure réellement 25,4⁄72 mm, c'est-à-dire 0,352 777 8 mm[4].
Actuellement, le point pica a tendance à prendre le pas sur le point Didot (d’autant que les deux unités sont du même ordre de grandeur), principalement à cause de la PAO, qui utilise majoritairement des programmes d’origine anglo-saxonne, basés implicitement sur des picas. Malgré tout, certains programmes et certaines machines utilisent toujours les points traditionnels, parfois les deux puisque certains logiciels acceptent l’unité c ou p selon le point désiré.
Approximations pour règles de trois
[modifier | modifier le code]Quand on ne dispose pas de typomètre, picamètre ou autre règle spécialisée, mais seulement d’une banale règle graduée en millimètres et d’une calculette, on peut se contenter des approximations suivantes :
- 31 cicéros (ou 31 × 12 points Didot) valent presque exactement 140 mm (cette approximation était d’ailleurs employée sur les tables de montage lumineuses avant la généralisation de la PAO).
- 189 picas (ou 189 × 12 points pica) valent presque exactement 800 mm.
Multiples du point
[modifier | modifier le code]Un cicéro, soit 1⁄72 d’un pied français équivaut à 12 points Didot.
De nos jours, un pica, soit 1⁄6 de pouce anglais moderne équivaut à 12 points DTP.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- L. Ronner, Van Leerling tot Zetter, 1905, N.V.Drukkerij de Nieuwe Tijd, Amsterdam, chapitre 3, p. 30.
- L. Ronner, Van Leerling tot Zetter, 1905, N.V.Drukkerij "de Nieuwe Tijd", Amsterdam, chapitre 3, p. 31.
- Rémi Jimenes, « L’Imprimerie nationale », sur garamonpatrimoine.org, 2005-2006 (consulté le ) : « À l’Imprimerie nationale, le point IN mesure 0,398 mm », p. 45.
- Jacques ANDRE, « Point typographique et longueurs en TEX »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur jacques-andre.fr.