Pontiac (Outaouais) — Wikipédia
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Pontiac ou Pondiac (vers 1714 – ), ou de son nom original Obwandiyag[1], est un chef de la tribu des Amérindiens outaouais de Détroit. Il réussit, dans la « rébellion de Pontiac », à mobiliser toutes les tribus de la région des Grands Lacs contre les Britanniques après la victoire de ces derniers sur les Français scellée par le traité de Paris de 1763.
Il était un disciple du prophète Neolin.
Biographie
[modifier | modifier le code]Rébellion de Pontiac
[modifier | modifier le code]Les Outaouais avaient toujours été les alliés et les partenaires commerciaux des Français et ils regrettaient cruellement le départ de ces derniers[2]. Les Britanniques, dorénavant seuls acheteurs de fourrures, imposaient à leurs anciens ennemis des règles commerciales désavantageuses.
Pontiac créa une coalition de tribus autochtones (les Outaouais, les Miamis, les Hurons-Wendat, les Ojibwés, les Potéouatamis, les Chaouanons, les Mesquakies, les Winnebagos et d'autres tribus algonquines) pour arrêter l'expansion vers l'ouest des Américains. À cette situation difficile s'ajoutaient des inquiétudes sur l'avenir de leur terres. Ils craignaient que bientôt des nuées de colons britanniques n'envahissent leurs territoires ancestraux[2].
Les Outaouais se soulevèrent finalement pour ramener les Français et rétablir un certain équilibre des forces dans cet immense territoire. Au début, la révolte fut fulgurante ; les forces de Pontiac s'emparèrent de tous les postes de la région des Grands Lacs (sauf Niagara, Fort Pitt et Fort Détroit[2]) et les détruisirent.
Les Britanniques mobilisèrent des forces et utilisèrent pour éteindre cette révolte tous les moyens possibles, dont la dissémination planifiée de la variole[2]. Finalement, voyant que par le traité de Paris de 1763 la France renonçait à revenir, les guerriers de Pontiac firent une dernière action militaire, le siège du fort Détroit, pour en chasser les Britanniques. Mais après plusieurs mois de blocus, ils rentrèrent chez eux et la révolte s'éteignit lentement.
Cette révolte força le roi George III à faire la proclamation royale de 1763[2], qui affirmait les droits illimités des Amérindiens sur les terres qu'ils occupaient et interdisait toute nouvelle colonisation au-delà des Appalaches, entraînant le mécontentement des marchands et des spéculateurs américains.
Mort
[modifier | modifier le code]Pontiac fut assassiné en 1769 par un Amérindien illinois[2] à la solde de marchands américains. Un jeune guerrier peoria appelé Pihi ou Chien Noir, qui l'accompagnait, n'était pas d'accord avec le message de paix de Pontiac. Alors qu'ils quittaient le poste de traite, Pihi assomma Pontiac. Le grand chef tomba et Pihi le poignarda.
Pontiac fut enterré avec les honneurs militaires dus à son rang sur les rives du Mississippi par la garnison française des forts de Vincennes et de Chartres, commandés par le capitaine Louis Saint-Ange de Bellerive.
Postérité
[modifier | modifier le code]L'assassinat de Pontiac marque le début d'un mythe. Malgré l'échec de sa rébellion, il a inspiré beaucoup d'Amérindiens dans leur résistance à la domination britannique.
Dès 1765, Pontiac avait inspiré à Robert Rogers, un soldat britannique, une pièce intitulée Ponteach: or the Savages of America[3].
Éponymie
[modifier | modifier le code]Aux États-Unis
[modifier | modifier le code]- Ville de Pontiac dans le Michigan ;
- Plusieurs navires américains ont porté le nom de USS Pontiac ;
- Pontiac, ancienne marque de voiture haut de gamme du groupe américain General Motors.
Au Canada
[modifier | modifier le code]- Municipalité régionale de comté de Pontiac, dans la région de l'Outaouais, au Québec ;
- Municipalité de Pontiac, constituée en 1975 dans la municipalité régionale de comté des Collines-de-l'Outaouais ;
- Circonscription électorale fédérale de Pontiac ;
- Circonscription électorale québécoise de Pontiac.
En Europe
[modifier | modifier le code]- Le nom de Pontiac fut symboliquement choisi en 1931 pour une nouvelle marque de montres belges car, selon la légende, ce grand chef amérindien était réputé pour avoir la faculté de lire l’heure dans les étoiles.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Prononciation : bwon-diac, d'où Pontiac.
- Jean-Michel Sallmann, L'Amérique du Nord : de Bluefish à Sitting Bull, Belin, coll. « Mondes anciens », (ISBN 2410015867), chap. 9 (« Les autochtones dans l'Amérique anglaise »), p. 193-196.
- On ne croit toutefois plus Rogers quand il affirme avoir rencontré Pontiac en 1760.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) John Bigelow, Les États-Unis d'Amérique en 1863, leur histoire politique, leurs ressources […], L. Hachette et Cie, , 1863 p. (lire en ligne).
- Francis Parkman, The conspiracy of Pontiac and the Indian War after the conquest of Canada. 2 vol. Boston, 1851 ; édition revue en 1870. Nombreuses réimpressions : (ISBN 0-8032-8733-X) (vol. 1) et (ISBN 0-8032-8737-2) (vol. 2).Sur la révolte de Pontiac, voir particulièrement, en ligne, le vol. 2 à partir du chap. XXIX sur Google Livres.L’œuvre de Parkman, dépassée par la recherche récente, conserve de l'influence.
- Gérard Saint-Martin, Québec 1759-1760 ! Les plaines d'Abraham : l'adieu à la Nouvelle-France, Économica, , 277 p. (ISBN 978-2-7178-5350-6).
- Marie-Hélène Morot-Sir, Au cœur de la Nouvelle France Tome I et II et 1608-2008 Quatre cents hivers autant d'étés.
- (en) Howard H. Peckham, Pontiac and the Indian Uprising, Détroit, Wayne State University Press, , 346 p. (ISBN 978-0-8143-2469-1, OCLC 28927230, lire en ligne).
Vidéographie
[modifier | modifier le code]- Pontiac, film documentaire — série « Chefs amérindiens » — de Galafilm pour l'ONF, 2002. Résumé en ligne.
- Serge Bouchard, Pontiac, émission de radio (on peut écouter en ligne), Radio-Canada, .
- Épisode de télévision, CBC.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Louis Chevrette, « Pondiac » dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/Université de Toronto, 2003–.
- James Harley Marsh, Zach Parrott, « Obwandiyag (Pontiac) » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 23 juillet 2015. (consulté le ).