Problème des deux échelles — Wikipédia

Le problème des deux échelles se pose ainsi : connaissant les longueurs et des échelles, et la hauteur du point où elle se croisent, on cherche la largeur du couloir .

En mathématiques récréatives, le problème des deux échelles (dans un couloir) est un problème à l'énoncé très simple, mais présentant la particularité d’aboutir à une équation du quatrième degré [1],[2],[3].

On dispose de deux échelles, l’une de mètres et l'autre de mètres. On les pose dans un couloir l’une à côté de l’autre, leurs extrémités appuyées sur les murs opposés du couloir et les échelles se croisant. Elles se croisent à mètre du sol. Quelle est la largeur du couloir ?

Martin Gardner mentionne ce problème en 1979 dans son livre "Mathematical Circus" [4] en citant William Ransom, qui l'a publié en 1953 [5], mais son origine première est inconnue.

Résolution

[modifier | modifier le code]

Avec les notations de la figure, le but est de connaitre .

Or, on peut établir que la hauteur est la moitié de la moyenne harmonique des bases du trapèze ABCD (la résolution ne demandant que le théorème de Thalès) : ce résultat serait connu du mathématicien indien Mahāvīra en 850 av. J.-C. [6].

De plus, d'après le théorème de Pythagore, .

Animation obtenue en laissant fixes et en faisant varier . Le point d'intersection des échelles suit une courbe du huitième degré.

On obtient donc l'équation : .

Pour , un logiciel de calcul donne pour solution : , voir la suite A173272 de l'OEIS.

L'élimination des racines carrées conduit à l'équation algébrique , où , qui est du huitième degré en , mais du quatrième degré en , donc résoluble.

Avec les valeurs numériques proposées, l'équation s'écrit

Cette équation polynomiale de degré 8 est résoluble par radicaux, et la solution s'écrit :

avec

Problème arithmétique associé

[modifier | modifier le code]

Albert A. Bennett a recherché en 1940 [7] des solutions où les trois longueurs sont entières, et a trouvé la famille :

, où sont des entiers strictement positifs vérifiant les trois conditions :
  • est un carré parfait

étant le PGCD des quatre membres de droite.

Par exemple, donne , avec .

Une solution en entiers impairs est donnée par  : , avec .

Il a été démontré en 1941 que toute solution primitive est de ce type [7].

Il y a même une infinité de solutions où les positions supérieures des échelles sont également entières [8].

Lien externe

[modifier | modifier le code]

(en) Eric W. Weisstein, « Crossed Ladders Problem », sur MathWorld

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Problème des deux échelles », sur Publimath
  2. Dominique ROUX, Les 200 premiers problèmes de l'APMEP, vol. II,"Géométrie", APMEP, (lire en ligne), p. 15
  3. Hervé Lehning, « Le problème des deux échelles », Bibliothèque Tangente, POLE « 22 »,‎ (lire en ligne Accès payant)
  4. (en) Martin Gardner, Mathematical Circus: More Puzzles, Games, Paradoxes and Other Mathematical Entertainments from Scientific American, New York, Knopf (lire en ligne), p. 62-64,272
  5. (en) William R. Ransom, One hundred mathematical curiosities, J. Weston Walch, , p. 43-46
  6. David Acheson, Géométrix, d'Euclide à Einstein, la magie d'une science surprenante, Flamarion, , p. 48
  7. a et b (en) Albert A. Bennett, « Answer to Problem E 433 », American Mathematical Monthly, vol. 48,‎ , p. 268-269
  8. (en) Alan Sutcliffe, « Complete Solution of the Ladder Problem in Integers », Mathematical Gazette, vol. 47,‎ , p. 133-136