République d'Anguilla — Wikipédia

République d'Anguilla
(en) Republic of Anguilla

1967–1969

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation de Saint Christophe-Nevis-Anguilla
Informations générales
Statut République
Capitale The Valley
Langue(s) anglais
Religion Anglicane
Monnaie Anguilla Liberty dollar
Fuseau horaire UTC -4
Démographie
Population (1967) 5,500
Densité (1967) 60.4/km²
Superficie
Superficie (1967) 91 km²
Histoire et événements
Première déclaration d'indépendance
Deuxième déclaration d'indépendance
Occupée par le Royaume-Uni
Juillet 1971 Accord intérimaire

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La république d'Anguilla est un État non reconnu né de la sécession de l'île d'Anguilla de l'État associé de Saint-Christophe-Niévès-Anguilla, colonie britannique des Petites Antilles, entre le et le .

Le , le Royaume-Uni accorde au territoire de Saint-Christophe-et-Niévès-Anguilla le statut d'État associé, avec sa propre constitution et un degré considérable d'autonomie. Dès le début des négociations, mi-janvier, des Anguillais avaient vigoureusement exprimé leur opposition à l'asservissement politique de leur île à Saint-Christophe qui négligeait Anguilla depuis le début de la fédération des trois îles dix ans plus tôt. Cette expression de désaccord finit par se traduire par quelques violences.

Le , les Anguillais se soulèvent, chassent la police de Saint-Christophe et mettent en place un conseil législatif. Cette date est connue comme la « Journée d'Anguilla »[1]. Le , l'île se retire unilatéralement de l'État associé et le gouvernement provisoire demande à se placer sous l'administration des États-Unis, qui refusent.

Le a lieu un référendum sur la sécession d'Anguilla de l'État associé de Saint-Christophe-Niévès-Anguilla. Les résultats sont de 1 813 voix pour la sécession et 5 contre. Une déclaration d'indépendance, principalement rédigée par le professeur Roger Fisher (en) de l'école de droit d'Harvard, est lue publiquement par Walter Hodge le lendemain[2]. Un conseil législatif distinct est immédiatement mis en place. Peter Adams en est le premier président, mais quand il accepte le retour d'Anguilla au sein de l'État commun, il est déposé et remplacé par Ronald Webster.

En , deux membres du Parlement britannique travaillent sur un accord intérimaire qui prévoit, pour une année, qu'un officiel britannique exerce l'autorité administrative de base avec le Conseil d'Anguilla, le temps d'arriver à un accord entre Anguilla et Saint-Christophe. Ainsi, Tony Lee prend ses fonctions le , mais au terme de l'accord, aucune décision n'est prise sur l'avenir à long terme de la gouvernance de l'île.

À la suite de l'échec des négociations, le Royaume-Uni organise un second référendum le , pour lequel 1 739 votants contre 4 se prononcent de nouveau contre le retour à l'association avec Saint-Christophe. Le lendemain, Anguilla se déclare « république indépendante », avec Webster comme président[3].

Un nouvel émissaire britannique, William Whitlock, est nommé et arrive le suivant avec une proposition pour une nouvelle administration britannique provisoire. Il est expulsé le jour même[4]. Huit jours plus tard, le , le Royaume-Uni envoie 315 « Diables rouges » de la 16e brigade de parachutistes, soutenus par des hélicoptères, la Royal Navy, la Royal Air Force et un détachement de la police de Londres investir l'île pour « rétablir l'ordre »[5]. Les Anguillais n'opposent aucune résistance sinon quelques crachats et insultes. La presse britannique titre sur la « Baie des Cochonnets », le « Blitzkrieg de papier », ou la « Guerre dans une tasse de thé » ; au Parlement britannique, un député félicite le Premier ministre Harold Wilson d'avoir trouvé un adversaire à sa taille. Les paras sont rapidement remplacés par le génie, qui répare les conséquences de 150 ans de négligence de la part de Saint-Christophe[6].

À compter du , le statut d'Anguilla devient très flou. Officiellement rattachée à cette date à l'État associé de Saint-Christophe-Niévès-Anguilla qui l'ignore activement, elle est dans les faits gouvernée directement par le Royaume-Uni via des accords provisoires. Tony Lee revient comme commissaire en 1971 pour travailler sur un nouvel accord intérimaire avec les habitants de l'île, dans lequel Anguilla est autorisé à faire sécession de l'État associé. Cette situation est entérinée par le gouvernement britannique en , même si ce n'est que le qu'Anguilla devient officiellement une colonie britannique séparée de Saint-Christophe-et-Niévès qui devient indépendant le .

Gouvernement

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Présidents du conseil de l'île

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  • Peter Adams : -
  • Ronald Webster : - / -

Président de la république

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Ministre des finances

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  • Walter Hodge : 1967–1969

Après la révolution de 1967, Anguilla adopte un drapeau représentant deux sirènes tenant un coquillage, qui avait été envoyé par un groupe d'Anguillais de San Francisco et avait été hissé en juillet 1967 lorsque le drapeau du gouverneur avait été déchiré. Ce drapeau ne fut jamais vraiment accepté par les habitants.

Le , tandis que l'île tente de faire sécession avec Saint-Christophe-et-Niévès, un nouveau drapeau flotte sur Anguilla, constitué de trois dauphins orange signifiant l'endurance, l'unité et la force ; ils forment un cercle symbolisant la continuité. Le fond est blanc, couleur neutre de la paix et de la tranquillité et une bande horizontale bleu turquoise représente la mer des Caraïbes et également la jeunesse et l'espoir de la nation. Au départ, la teinte de la bande était bleu-vert mais pour des raisons de coût de production, la teinte finale fut le turquoise.

La monnaie de la république est le Anguilla Liberty dollar. Des pièces ont alors pour valeur 1, 2, 4, 5, 10, 20, 25, 100, 200 et 1 500 dollars ainsi qu'une de 50 cents. Ce sont désormais des pièces de collection[7].

Références

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  1. (de) amerika21, « Die abtrünnige Republik Anguilla », sur amerika21, (consulté le )
  2. Internet Archive, Under an English heaven, Simon and Schuster, (ISBN 978-0-671-21311-4, lire en ligne)
  3. Vincent K. Internet Archive, A history of St Kitts : the sweet trade, Oxford : Macmillan, (ISBN 978-0-333-74760-5, lire en ligne)
  4. (en) « Obituary: William Whitlock », sur the Guardian, (consulté le )
  5. (en) George C. Abbott, « Political Disintegration: The Lessons of Anguilla », Government and Opposition, vol. 6, no 1,‎ , p. 58–74 (ISSN 0017-257X et 1477-7053, DOI 10.1111/j.1477-7053.1971.tb00812.x, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « The story of a farcical British invasion forgotten by many », sur The National (consulté le )
  7. « Anguilla : Coins [1/6] », sur colnect.com (consulté le )