Remigius — Wikipédia
Évêque de Strasbourg | |
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années 760- | |
Helidulfus (d) Rachion (d) |
Naissance | |
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Décès | Vers |
Activité | |
Père | Hugh d'Alsace (d) |
Étape de canonisation | |
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Fête |
Remi de Strasbourg ou Remigius, Remedius[b 1] ( - † 783) est un bienheureux[1], fondateur de l'ancienne abbaye Sainte-Sophie et l'église Saint-Trophime d'Eschau, le 28e (ou 24e) évêque de Strasbourg sous le règne de Charlemagne. Sa fête est le 20 mars.
Famille
[modifier | modifier le code]Remi de Strasbourg était petit-fils d'Etichon-Adalric d'Alsace[b 1].
Il était notamment neveu de sainte Odile[1], fondatrice et abbesse de l'abbaye de Hohenbourg, patronne de l'Alsace.
Etichon-Adalric était tellement violent que le père de Remi, comte Hugues, fut tué par son propre père, en faveur de sa sœur aveugle Odile. Remi était le troisième et dernier fils du comte, et il avait donc deux frères aînés, comte Bodole ou Bodale ( - † vers 754) et comte Bleonus ( - † avant 748)[2].
Fondation de l'abbaye et l'église Saint-Trophime à Eschau
[modifier | modifier le code]Devenu orphelin, Remi grandit à l'abbaye de Munster. Le neveu de future sainte Odile y succéda à l'abbé Agoalde, à la suite de son décès. Toutefois, selon la chronique de l'abbaye, il renonça à cette fonction en 768, en quittant l'abbaye de Munster[b 1].
Ensuite, vers 770, il fonda sa propre abbaye. En désirant non seulement l'évolution du diocèse mais aussi le perfectionnement de lui-même, il cherchait un lieu idéal. C'était enfin l'île d'Eschau qu'il trouva pour ces objectifs. Cet établissement religieux - un monastère et une église abbatiale - fut consacré à la Sainte Vierge ainsi qu'au martyr saint Trophime[b 2]. Grâce à ses deux nièces, Adale et Rodune ou Ruchuine, filles du comte Bodole[2], l'abbaye fut bien établie. En lui donnant tous leurs biens, elles devinrent successivement les première et deuxième abbesses[b 2].
Comme l'établissement manquait de relique, Remi partit à Rome. Il fut singulièrement accueilli par le pape Adrien Ier qui lui octroya des reliques de sainte Sophie et celles de ses trois filles, Foi, Espérance et Charité[b 3].
En dépit des dangers sur la route de l'époque, les reliques arrivèrent sans accident à Eschau le . Selon cet événement, l'abbaye bénédictine devint abbaye Sainte-Sophie[a 1]. D'après le testament de Remi, rédigé le , cette date est bien confirmée.
« ... (Il les avait) lui-même rapportées de Rome jusque dans cette région, sur ses épaules, en grande pompe, et déposées dans l'église abbatiale consacrée à saint Trophime[a 1]. »
À la suite de l'arrivée de ces reliques, le pèlerinage vers Eschau était si florissant qu'un hôpital fut fondé en 1143. De plus, l'église et l'abbaye étaient toujours reliées aux évêques de Strasbourg[3].
Évêque de Strasbourg
[modifier | modifier le code]Remi fut nommé évêque de Strasbourg[b 2],[c 1], à la suite du décès, le , de son cousin germain Heddon[b 4], qui était également petit-fils d'Etichon-Adalric d'Alsace[b 5]. Il jouit, comme le prédécesseur Heddon à qui Charles Martel avait octroyé cet évêché[b 6], de la faveur de Charlemagne[b 2],[c 1].
À cette époque-là, selon la volonté de feu Martel qui avait battu les troupes musulmanes entre Tours et Poitiers, l'abbé de Saint-Denis Fulrad fondait un nombre considérable d'abbayes en Alsace et en Lorraine, afin de renforcer le christianisme dans les régions. Aussi les fondations d'abbayes étaient-elles très dynamiques. L'évêché de Strasbourg fut agrandi par un évêque originaire de la Suisse, nommé Ratbert. Ce dernier octroya à l'évêque Remi son monastère de Schönenwerd[4] fondé par lui-même, mais pour le rétablir[b 7],[c 2].
Puis, l'évêque Remi rédigea son testament par lequel il consacra et octroya l'île d'Eschau et l'abbaye ainsi que Schönenwerd, à Notre-Dame et à l'église épiscopale de Strasbourg[b 8]. Ce testament fut retrouvé dans les archives de Saverne, et avait été daté de Strasbourg des Ides du mois de Mars la X, à savoir la 10e année du règne de Charlemagne (778). Il avait été souscrit par non seulement lui-même mais également quatre autres évêques et un certain nombre de témoins[5].
Il mourut le à Strasbourg. Selon sa volonté, il fut inhumé le dans l'église Saint-Trophime d'Eschau de laquelle il était le fondateur. En fait, il y avait fait construire son tombeau auparavant[b 9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Bienheureux Remi », sur cef.fr (consulté le ).
- Mémoires de l'Académie royale des sciences et belles-lettres depuis l'avénement de Fréderic Guillaume II au throne : avec l'histoire pour le même temps, , 656 p. (lire en ligne), p. 71.
- Histoire d'Eschau. commune d'Eschau.
- Eschau (vers 778), René Bornert, « Les origines du monachisme en Alsace », Revue d'Alsace (134/2008), OpenEdition.
- Louis Laguille, Histoire de la province d'Alsace depuis Jules César jusqu'au mariage de Louis XV... par le R. Père Louis Laguille... [ill. par J. A. Fridrich], , 7 p. (lire en ligne), p. 103.
Références bibliographiques
[modifier | modifier le code]Archevêque de Strasbourg Charles-Amarin Brand, Sainte Sophie et ses trois Filles Foi, Espérance et Charité à l'abbatiale d'Eschau, brochure, le
- p.6.
Philippe-André Grandidier, Histoire de l'église et des évêques princes de Strasbourg, Levrault, Strasbourg 1777 [1]
- p.302.
- p.303.
- p.304.
- p.296.
- p.165.
- p.164, 169-170.
- p.307-308.
- p.308-309.
- p.312.
Théodore-François-Xavier Hunkler, Histoire des saints d'Alsace, Levrault, Strasbourg 1837 [2]
- p.102.
- p.103.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- René Bornert, « Rémi, Rémy, Remigius (évêque de Strasbourg) », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 31, p. 3163.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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