Muhammad ibn Mardanis — Wikipédia

Muhammad ibn Mardanis
Titre
Roi de Valence et de Murcie

(26 ans)
Biographie
Date de naissance ou 1125
Lieu de naissance Peñiscola
Date de décès
Lieu de décès Murcie

Muhammad ibn abd Allah ibn Sad ibn Mardanis (né à Peñíscola en 1124 [an 518 de l'Hégire] et mort en mars 1172 à Murcie), connu par les chrétiens sous le surnom du Roi Loup (en espagnol El Rey Lobo), est un monarque d’origine mozarabe, qui réussit à être roi de toute la zone orientale de Al-Andalus.

Descendant d’une famille d’aristocrates mozarabes, il est passé dans l’histoire d'Espagne comme un homme politique habile, qui tint en échec les troupes des envahisseurs africains. Son règne prit place entre le démantèlement de l'empire almoravide et le nouveau pouvoir almohade.

Sa trajectoire politique démarre vers 1146. Mardanis succéda à son oncle Abd Allah ibn Iyad roi de Valence et fut nommé souverain du Royaume de Murcie.

Il construisit un État puissant. Il acheta la paix aux rois chrétiens moyennant des tributs ; il obtint ainsi de larges périodes de paix, pendant lesquelles il agrandit et enrichit son royaume, ce qui lui a permis d’émettre de la monnaie. Il chercha ainsi l'alliance des rois Alphonse VII de Castille et Alphonse II d'Aragon et l'appui des républiques de Gênes et Pise. À ses côtés, combattirent beaucoup de chrétiens, comme par exemple Pedro Ruiz de Azagra qui reçut du roi Loup le château et la cité d'Albarracín.

Il étendit son royaume, en occupant Albacete, Xàtiva, Dénia, Jaén, Baza, Úbeda, Guadix, Carmona, Écija et Grenade ; il menaça Cordoue et alla jusqu’à assiéger Séville.

L'essor de la Taïfas de Murcie de 1148 à 1157

Sa tentative de prendre Cordoue, en 1165 provoqua la levée d'une formidable armée almohade, venant d’au delà du détroit et renforcée à son arrivée dans la Péninsule. Cette armée se mit en marche à partir de Séville, en direction de Murcie. C’était le commencement de l’affaiblissement du pouvoir de Ibn Mardanis, même si deux ans auparavant il avait déjà subi un sérieux revers dans sa tentative d’enlever Grenade à l’empire almohade. Quelques jours après, le Roi Loup et ses 13 000 chrétiens subirent une écrasante déroute, au lieu où la vallée du Guadalentín s’unit à la vallée de Murcie. Les inexpugnables murailles de la cité de Murcie protégèrent le roi chretien, les restes de son armée et la population civile, mais la riche plaine (huerta) et les somptueuses demeures de loisir des nobles murciens restèrent aux mains des envahisseurs, qui détruisirent et pillèrent à loisir. La résidence mardanisi de Monteagudo fut rasée.

L’alliance entre Ibn Mardanis et son beau-père, le seigneur de Jaén se rompit, ce qui entraîna de nouvelles campagnes des murciens et de leurs alliés pour annexer les territoires de celui-ci, territoires qui avaient tout spécialement une importance économique et stratégique pour Murcie.

L’armée almohade revint en septembre 1171. Cette fois encore le siège de la capitale ne donna aucun résultat. Mais une bonne partie des autres villes et villages, passèrent dans le camp almohade, en adoptant sa doctrine et en expulsant les militaires et les civils chrétiens. Ils espéraient, sans doute, en finir avec cette guerre qui avait trop duré et avec l’insupportable pression fiscale. Finalement, alors qu’il ne lui restait pratiquement plus d’alliés, mourut le Roi Loup, en mars 1172, et ses fils s’empressèrent de se déclarer vassaux des Almohades et des partisans de leur religion.

La fin du royaume de Murcie en 1172

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (es) Ignacio González Cavero, « Una revisión de la figura de Ibn Mardanish. Su alianza con el reino de Castilla y la oposición frente a los almohades », Miscelánea Medieval Murciana, n° 31, 2007, pp. 95-110 (ISSN 0210-4903)
  • (es) Julio Navarro Palazón et Pedro Jiménez Castillo, « Sharq al-Andalus. Resistencia frente a los almohades », Exposición, 22 diciembre 1993-31 enero 1994, Centro de Estudios Árabes y Arqueológicos "Ibn Arabí", Centro de Arte Palacio Almudí, Murcie, 1993.
  • (es) Julio Navarro Palazón et Pedro Jiménez Castillo, « La arquitectura de Ibn Mardanîsh: Revisión y nuevas aportaciones », in G. M. Borrás Gualis et B. Cabañero Subiza, La Aljafería y el Arte del Islam Occidental en el siglo XI. Actas del Seminario Internacional celebrado en Zaragoza los días 1, 2 y 3 de diciembre de 2004, Institución Fernando el Católico, Saragosse, 2012, pp. 291-350 (ISBN 978-8499112077) (OCLC 828810479)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]