Ross Barnett — Wikipédia

Ross Barnett
Illustration.
Ross Barnett en 1964.
Fonctions
52e gouverneur du Mississippi

(4 ans et 2 jours)
Président John Fitzgerald Kennedy
Lyndon B. Johnson
Prédécesseur James Coleman
Successeur Paul B. Johnson, Jr.
Biographie
Nom de naissance Ross Robert Barnett
Date de naissance
Lieu de naissance Standing Pine (en), Mississippi (États-Unis)
Date de décès (à 89 ans)
Lieu de décès Jackson, Mississippi (États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
Conjoint Mary Pearl Crawford
Enfants 3
Diplômé de Collège du Mississippi
Université du Mississippi
Profession Avocat
Religion Convention baptiste du Sud

Ross Barnett
Gouverneurs du Mississippi

Ross Robert Barnett (né le à Standing Pine (en) (Mississippi), mort le à Jackson) est un avocat et un homme politique américain. Il est gouverneur de l'État du Mississippi de 1960 à 1964[1],[2].

Fils d'un vétéran confédéré de la Guerre de sécession qui a également eu neuf autres enfants, il participe à la Première Guerre mondiale puis fait des études de droit au Mississippi College à Clinton et à l'Université du Mississippi à Oxford, finançant ses études en étant barbier et par d'autres petits boulots.

A la fin de ses études, en 1926, il devient avocat spécialisé dans les poursuites en dommages et intérêts. Après la Seconde Guerre mondiale il entre en politique, rejoint le parti démocrate et échoue par deux fois en 1951 et 1955 à devenir gouverneur de l’État. Supporter et membre des Citizens' Councils, il défendit pro bono des ségrégationnistes accusés par les autorités fédérales pour avoir entravé l'intégration scolaires tel qu'à Clinton, au Tennessee, où il défendit des auteurs d'attaques à l'explosif contre une école devant être intégrée[3].

À sa troisième tentative en 1959 il est élu gouverneur du Mississippi sur un programme fortement ségrégationniste, affirmant que "Dieu était le premier ségrégationniste. Il nous a faits blanc parce qu'il nous voulait blancs, et il entendait que nous le suivions dans cette voie."[2],[4]

Le gouverneur du Mississippi

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Ségrégationniste convaincu et membre des Citizens' Councils, il augmenta les moyens du Mississippi State Sovereignty Commission.

En 1961, lors de la campagne de Birmingham, il propose son aide à Robert P. Patterson[5].

Intégration de l'université du Mississippi

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L'année suivante, il s'oppose à l'admission d'un vétéran noir de l'US Air force du nom de James Meredith à l'Université du Mississippi au mépris d'une ordonnance de la Cour fédérale; le 13 septembre 1962, au cours d'un discours télévisé, il affirma qu'« il n'y a pas d'exemple dans l'histoire où la race blanche ait survécu à l'intégration... [Nous] ne boirons pas à la coupe du génocide » et qu'« aucune école ne sera intégrée au Mississippi tant que je serai votre gouverneur »[6],[7],[8]. Des troubles graves se produisent sur le campus et font deux morts et plusieurs blessés. Il cède à la suite d'un entretien téléphonique avec John Kennedy et James Meredith put s'inscrire aux cours.

Ross Barnett est ensuite cité à comparaitre devant la Cour d'appel des États-Unis pour le cinquième circuit pour désobéissance ; il est condamné à une amende de 10 000 dollars et à une peine de prison. Il ne purgera pas sa peine de prison et ne paiera jamais l'amende, la cour se justifiant par le fait que Meredith a réussi à être inscrit. Les charges contre lui seront définitivement levées en 1965[9].

Prises de positions

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En 1963 il annonça que l'adoption d'une loi sur les droits civiques mènerait à la violence et à l'anarchie, et que le mouvement des droits civiques était sous influence communiste[10]; la même année, ne pouvant se représenter, son adjoint Paul Johnson lui succéda[11].

Dernières années

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En 1964, lors de l'élection présidentielle, il proclama son soutien à Barry Goldwater[12].

En 1967 il tente de redevenir gouverneur de l’État mais est battu très largement aux primaires du parti démocrate[13].

Après cela, il se retira de la vie politique; il affirma n'avoir aucun regret sur ses positions, ajoutant que, si c'était à refaire, il le referait[1].

Le Ross Barnett Reservoir est nommé en son honneur. Sa femme est morte en 1982.

Notes et références

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  1. a et b (en-US) Ap, « Ross Barnett, Segregationist, Dies; Governor of Mississippi in 1960's », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Un "petit Blanc" fanatique », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Gene Roberts et Hank Klibanoff, The Race Beat: The Press, the Civil Rights Struggle, and the Awakening of a Nation, Knopf Doubleday Publishing Group, (ISBN 978-0-307-45594-9, lire en ligne), p. 277
  4. (en) William David McCain, The Journal of Mississippi History, Mississippi Department of Archives and History, (lire en ligne), p. 247 :

    « The Good Lord was the original segregationist. He put the black man in Africa - separated him ... He made us white because He wanted us white, and He intended that we should stay that way. »

  5. « LE MISSISSIPPI propose son aide au gouverneur Patterson », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Nicole Bacharan, Histoire des noirs américains, Editions Complexe, (ISBN 978-2-87027-524-5, lire en ligne), p. 141-142
  7. (en) Thomas S. Kidd et Barry Hankins, Baptists in America: A History, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-997754-3, lire en ligne), p. 223
  8. (en) Congressional Record : Proceedings and Debates of the Congress, vol. 108, U.S. Government Printing Office, (lire en ligne), partie 15, p. 19737-19738
  9. « Le gouverneur Barnett s'avoue " physiquement écrasé " par les moyens que Washington a mis en œuvre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Le gouverneur du Mississippi laisse prévoir de sanglants incidents », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « UN AUTRE SÉGRÉGATIONNISTE va succéder à M. Barnett au poste de gouverneur du Mississippi », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Le gouverneur Wallace retire sa candidature », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en-US) « Mississippi: A New Note or Two », Time,‎ (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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