Sainteny — Wikipédia

Sainteny
Sainteny
L'église Saint-Pierre.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Saint-Lô
Commune Terre-et-Marais
Intercommunalité Communauté de communes de la Baie du Cotentin
Statut Commune déléguée
Code postal 50500
Code commune 50564
Démographie
Gentilé Saintignais
Population 902 hab. (2020)
Densité 42 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 14′ 18″ nord, 1° 18′ 51″ ouest
Altitude Min. 2 m
Max. 26 m
Superficie 21,63 km2
Élections
Départementales Carentan
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Terre-et-Marais
Localisation
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Sainteny

Sainteny est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Terre-et-Marais.

Elle est peuplée de 902 habitants[Note 1].

Géographie

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Couvrant 2 163 hectares, le territoire de Sainteny est le plus étendu du canton de Carentan.

Le nom de la localité est attesté au Moyen Âge sous les formes latinisées Sanctineio vers 1060, de Santineio en 1162, Sanctineyo en 1280[1], puis on note la forme Sancteny à partir du XVe siècle, ensuite on trouve Saint-Eny ou St-Eny, puis Sainteny.

Il s'agit d'un toponyme gallo-romain *SANCTINIACU (autrement noté *Sanctiniacum[2]), formé avec le suffixe gallo-roman -(I)ACU (autrement noté (-i)-acum) ajouté, dans ce cas, à un nom de personne. Ce suffixe d'origine celtique (gaulois) marque la localisation et la propriété. -(I)ACU a régulièrement abouti à -ei en ancien français et les terminaisons en -eio, -eyo des formes anciennes représentent des latinisations des formes françaises pour les besoins des écrits rédigés en latin médiéval.

Il est difficile, voire impossible, de décider si l'élément -IN- fait partie du radical ou du suffixe. Dans le premier cas, la coupe peut être *SANCTINI-ACU ou *SANCTIN-IACU; dans le second, *SANCT-INIACU. En effet, l'abondance d'anthroponymes gallo-romains terminés par -inus ou -inius, ainsi que celle des noms d'origine germanique en -in, a entraîné, après l'ajout du suffixe -(I)ACU, la formation d'une fréquente finale toponymique -INIACU. Celle-ci a acquis peu à peu son autonomie, et a parfois été directement ajoutée à différents noms de personnes pour former un nom de domaine[3].

Le toponyme peut donc tout aussi bien signifier « le lieu de Sanctus » c'est-à-dire d'un personnage « saint » ou surnommé « le Saint » ou encore de *Sanctinus, anthroponyme, non attesté, dérivé du précédent[2]. La forme Saint-Eny représente un mécoupure du nom d'origine. La même étymologie populaire a affecté Saint-Igny-de-Vers (Rhône, Semtiniacus au XIe siècle, Santiniacum [?]), mais est, par contre, conservée dans l'orthographe actuelle.

La voie romaine reliant Coutances via Périers au sud et Carentan au nord passait sur son territoire[4],[5].

C'est sur son territoire que furent produits, aux VIIe – VIIIe siècles, des sarcophages en falun issus des carrières de Sainteny. Ceux-ci furent produits en grand nombre comme l'atteste les signalements effectués à l'occasion de fouilles archéologiques ou de découvertes fortuites et la dizaine de cuves aujourd'hui conservées, ainsi que les nombreux fragments visibles en réemploi : maçonnerie d'édifices religieux, clôtures de cimetière, etc. Leurs transports fut probablement facilités par la proximité de la route antique et sa situation sur la Sèves qui était alors navigable et permettait, avec des embarcations à fond plat, de remonter jusqu'au port de Carentan[5].

Époque moderne

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La paroisse eut pour seigneur Louis Franquetot de Coigny (olim Louis Guillotte) ( 1629) également seigneur de Franquetot[6].

Époque contemporaine

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À la création des cantons, Saint-Eny est chef-lieu de canton[7]. Ce canton est supprimé lors du redécoupage cantonal de l'an IX (1801) et Sainteny est alors intégré au canton de Carentan.

Seconde Guerre mondiale

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Du au , la commune est le théâtre de violents combats opposant les troupes allemandes au 83e division d'infanterie US, aboutissant a la libération de la commune après que celle-ci a été prise et reprise cinq fois de suite. Après la libération de Carentan le , Sainteny, se trouvant sur la route de Périers et Coutances, et ouvrant ainsi la voie vers la Bretagne, la Wehrmacht campe sur ses positions.

XXIe siècle

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Le , Sainteny intègre avec Saint-Georges-de-Bohon la commune de Terre-et-Marais[8] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Sainteny et Saint-Georges-de-Bohon deviennent des communes déléguées et Sainteny est le chef-lieu de la commune nouvelle.

Politique et administration

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Liste des maires[9]
Période Identité Étiquette Qualité
1789 1791 René-Pierre Bourdon de La Basserie   Propriétaire
1791 1792 Jean-François Deméautis   Cultivateur
1792 1795 Nicolas César Laignel-Lafosse   Propriétaire
1795 1797 Jean-Thomas Yvetot   Cultivateur
1797 1800 Louis Michel Lesage   Cultivateur
1800 1800 Jean Charles Louis Lessage-Basmarais   Cultivateur
1800 1810 François Louis Bauquet de Grandval   Propriétaire, châtelain
1810 1823 Charles Auguste Leroy du Campgrain   Propriétaire, châtelain
1823 1831 Jacques Élie Sauvage   Cultivateur
1831 1841 Auguste René Bourdon   Propriétaire
1841 1858 Adolphe René de La Gonnivière   Propriétaire, châtelain
1858 1870 Pierre Lesage   Propriétaire
1870 1888 Adolphe René de La Gonnivière   Propriétaire, châtelain
1888 1905 Georges François René Doynel de La Sausserie   Propriétaire, châtelain
1905 1915 François Philippe Regnault   Propriétaire-Cultivateur
1915 1919 Désiré Auguste Mauduit   Propriétaire
1919 1925 Georges François René Doynel de La Sausserie   Propriétaire, châtelain
1925 1934 Jean-Paul Aubraye   Propriétaire
1935 1942 Louis-Jean Regnault   Propriétaire, éleveur
1942 1945 Maurice Auguste Charles Madeleine   Cultivateur
1945 1946 Jean Jules Auguste Dauxais   Épicier-débitant
1946 1977 Édouard Paul Amand Lepourry   Éleveur
1977 1979 Louis Théophile Germain Joseph Hardy   Carrossier, charon
1979 1983 Auguste Ernest Louis Ferey   Agriculteur
1983[10] mars 2014 Michel Lepourry SE Agriculteur
mars 2014[11] 2020 Jean Laurent SE Retraité
2020 En cours Jean-Pierre Jacquet    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

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En 2020, la commune comptait 902 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2008, 2013, 2018, etc. pour Sainteny[12]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 5921 7381 8641 8251 7721 8431 8171 8501 814
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 7441 7871 7821 6911 6411 5161 4601 4561 375
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 3191 1901 126978974969921649830
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2018
838782708665727785795845887
2019 - - - - - - - -
903--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[7] puis Insee à partir de 2006[13].)
Histogramme de l'évolution démographique

La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) beurre d'Isigny et crème d'Isigny[14].

Lieux et monuments

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L'édifice très endommagé en 1944 a été reconstruite presque entièrement, et à l'identique, selon les plans de l'architecte Michalon[18]. C'est lors de ses travaux que fut découvert un relief sculpté à décor d'entrelacs (plaque de chancel ?)[5],[Note 3].
  • Ancien prieuré dépendant de l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers.
  • Chapelles de Bléhou et de Raffoville.
  • Fermes-manoirs : Raffoville du milieu XVIe siècle, entouré d'eau avec une petite chapelle, Lessay des XVIe et XVIIe siècles, avec tourelle et porte charretière, la Paysanterie en pierre de Sainteny, Verboeuf, Bléhou du XVIe siècle, Boisgrimot des XVIIe et XIXe siècles, endommagé en 1944, il n'en subsistent que le colombier et les communs[18].

Activité et manifestations

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Personnalités liées à la commune

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Notes et références

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  1. Population municipale 2020.
  2. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
  3. Pour Julien Deshayes ceci conforterait l'hypothèse que la production des sarcophages a pu être organisée en lien avec un établissement religieux situé près des carrières[5].

Références

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  1. François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 191.
  2. a et b F. de Beaurepaire, Op. cit.
  3. Wikimanche : Dominique Fournier « à propos du toponyme Bérigny ».
  4. Delattre, 2002, p. 235.
  5. a b c et d Julien Deshayes, « Les sarcophages en falun de Sainteny », dans Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes, Bénédicte Guillot, et la collaboration de Gaël Léon, ArchéoCotentin, t. 2 : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), p. 119.
  6. Gautier 2014, p. 160.
  7. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  8. « Recueil des actes administratifs de décembre 2015 », sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
  9. Club des fils d'argent de Sainteny, Histoire de Sainteny, De ses origines à nos jours, Sainteny, Fédération de la Manche des clubs de retraités, , 82 p., p. 78.
  10. « Nécrologie. Michel Lepourry, l'ancien maire, est décédé », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  11. « Un nouveau maire et trois nouveaux adjoints », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  12. Date du prochain recensement à Sainteny, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
  13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  14. AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
  15. Marc Thibout, « L'église de Sainteny », dans Congrès archéologique de France. 124e session. Cotentin et Avranchin. 1966, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 235-243.
  16. Œuvres classées à Sainteny.
  17. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 101.
  18. a et b Gautier 2014, p. 525.

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Bibliographie

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  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 235.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 525.

Articles connexes

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Liens externes

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