Salle des Caryatides — Wikipédia
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Construction | 1546-1550 |
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Pays | France |
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La salle des Caryatides est une salle historique du musée du Louvre. Elle se trouve au rez-de-chaussée de l'aile Sully et a été construite en style Renaissance par Pierre Lescot au XVIe siècle. Elle doit son nom aux quatre figures féminines sculptées par Jean Goujon en 1550 pour soutenir la tribune des musiciens. Ces quatre statues en forme de caryatides s’inspirent de celles se trouvant à l’Érechthéion sur l'acropole d'Athènes par l'intermédiaire de reproductions romaines ornant le forum d'Auguste[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1546, un an avant sa mort, François Ier demande à son architecte Pierre Lescot de repenser le Louvre pour transformer le château-fort de Charles V en un palais de la Renaissance. En 1527, le roi avait déjà fait démolir le donjon pour aérer la cour. Pierre Lescot élève donc une nouvelle aile : l’aile Lescot[2].
Son fils roi Henri II fait poursuivre les travaux par l’architecte Pierre Lescot entre 1546 et 1549. La salle des Caryatides est originellement conçue comme une salle des fêtes[3] et ordinairement utilisée comme salle des gardes du roi[4]. L'escalier prévu initialement au milieu de l'aile est finalement repoussé à l'extrémité nord (l'actuel escalier Henri II), permettant ainsi la création d'une salle majestueuse de 600 m²[5]. La partie sud de cette vaste salle servant de tribunal royal, l’architecte créa une serlienne afin de délimiter les espaces de justice et de fête[6]. Les caryatides soutiennent une tribune destinée aux musiciens rythmant la danse.
Cette pièce devient immédiatement le cœur du nouveau palais. Dans cette salle ont lieu les festivités du mariage entre Henri IV et Marguerite de Valois le peu de temps avant le massacre de la Saint-Barthélemy.
Par ailleurs, du 10 au , c'est là que l’effigie mortuaire en cire du roi Henri IV est exposée.
En 1639, l’ancien plafond à solives menaçant de s’effondrer, l’architecte Jacques Lemercier le remplace par une voûte en berceau, sous laquelle, le , Molière joue pour la première fois devant Louis XIV[3]. François Ier est l'initiateur des collections royales d'art, mais les œuvres sont installées au château de Fontainebleau[7]. C'est à Henri IV que l'on doit l'idée de « salle des Antiques » au Louvre[7]. Au XVIIè siècle, le salon des artistes vivants s'installe dans la salle des Caryatides[7]. De 1692 à 1793, la salle des Caryatides abrite les sculptures de la collection royale et devient la « salle des Antiques »[3].
En 1795, la salle des Caryatides devient le siège de l'Institut national qui y tient, le (15 germinal An IV) sa séance solennelle d'inauguration. Après le départ de l'Institut pour l'ancien collège des Quatre-Nations en 1805, elle est intégrée au musée en 1806.
Les architectes Percier et Fontaine dirigent alors l’achèvement du décor. Les arcs de la voûte sont sculptés par Jean-François Mouret et Jean-Baptiste Stouf ; la cheminée du tribunal est reconstituée par Francesco Belloni autour des deux figures attribuées à Jean Goujon et restaurées. Toute la décoration de la salle est faite avec de la pierre de Conflans qui est une pierre calcaire. La pièce est baptisée « salle des Caryatides » en 1815[8]. La salle abrite aujourd'hui les copies romaines effectuées d'après des œuvres grecques depuis longtemps disparues.
Description
[modifier | modifier le code]De nos jours, la salle des Caryatides se trouve au rez-de-chaussée (ou niveau 0) dans l'aile Sully. Elle correspond à la salle 348 du musée du Louvre[3]. Elle expose des statues antiques parmi lesquelles Diane de Versailles au centre de la pièce, un Centaure de Furietti, Apollon Sauroctone Borghèse, Silène portant Dionysos, Hermaphrodite endormie, Centaure Borghèse, Marsyas supplicié, Les Trois Grâces, Diane de Gabies, etc.
Le tribunal s'inspire de l'arc d'Auguste sur le forum à Rome[8].
Caryatides
[modifier | modifier le code]Les Caryatides (ou Cariatides) sont les quatre statues féminines qui soutiennent l'entablement de la tribune des musiciens. Elle font ainsi office de colonnes. Elles représentent des femmes sans bras, vêtues d'une longue tunique, nouée sur le ventre. Elles ont été sculptées par Jean Goujon en 1550[3]. Elles se trouvent sur des socles en forme de colonne tronquée.
Leur nom fait référence aux statues qui figurent sur le baldaquin de l'Érechthéion, sur l'acropole d'Athènes. Devant le temple de Mars Ultor, à Rome, l'empereur Auguste avait fait installer des statues copiées sur celle de l'Érechthéion[8]. Cependant, la représentation choisie par Jean Goujon est plutôt romaine et il semble que le sculpteur s'est inspiré de plusieurs références : le vêtement est celui porté par les matrones romaines[9] plutôt que par les femmes grecques. L'absence de bras des Caryatides de l'Érechthéion d'Athènes est accidentelle[1]. Les Caryatides du Louvre sont à rapprocher des termes, sculpture n'ayant que la tête de figure humaine, et terminée en gaine par le bas. Les chapiteaux ne sont pas grecs mais romains et s'inspirent de ceux de la basilique émilienne sur le forum à Rome[1].
Cheminée de la salle des Caryatides
[modifier | modifier le code]Au fond de la salle se trouve une grande cheminée de style hétérogène. Le manteau de la cheminée date de la Renaissance mais provient d'un autre endroit non identifié du palais. Les deux grands personnages sont anciens mais d'origine indéterminée. Attribuées par erreur à Jean Goujon, elles ont été sévèrement restaurées en 1826 par Bernard Lange surnommé depuis l'ange exterminateur. Le reste, et notamment les aigles datent de l'époque napoléonienne. Le H a été ajouté ultérieurement à la place d'un N napoléonien et d'un buste de l'empereur [10].
Galerie
[modifier | modifier le code]- Vue de la salle des Caryatides en 1785
- La salle des Caryatides par Charles Marville, 1851
- Les sculptures antiques exposées dans la salle des Caryatides
- Les quatre Caryatides de Jean Goujon
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Palais du Louvre
- Musée du Louvre
- Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Yves Pauwels, « « Athènes, Rome, Paris : la tribune et l’ordre de la Salle des Caryatides au Louvre » », Revue de l’Art 169, , p. 61-69
- « Salle des Caryatides », sur Marie du Louvre, (consulté le ).
- Louvre, « Au coeur du palais de la Renaissance. Salle des Cariatides », sur Musée du Louvre (consulté le )
- Les marchés de charpente et de couverture sont passés en 1553. Julie Degageux, « Le palais du Louvre au XVIe siècle : les projets de Pierre Lescot pour François Ier et Henri II », in Documents d'histoire parisienne, no 7, 2007, p. 31.
- Monique Chatenet, La Cour de France au XVIe siècle. Vie sociale et architecture, Picard, 2002, p. 238
- Également appelée salle basse, grande salle, grande salle de bal et aujourd'hui salle des cariatides.
- Ieoh Ming Pei, Émile Biasini, Jean Lacouture, L'Invention du Grand Louvre, Odile Jacob, coll. « Hors collection », , 290 p. (lire en ligne), p. 38
- Jean-Marie Pérouse de Montclos, « La tribune dite des Caryatides au Louvre. Essai d'interpretation. », Revue de L'Art, vol. 157, , p. 57-58 (lire en ligne)
- Yves Pauwels, « Athènes, Rome, Paris : la tribune et l'ordre de la Salle des Caryatides au Louvre. », Revue de L'Art, vol. 169, , p. 61-69
- Daniel Soulié, Louvre secret et insolite, Paris, Louvre éditions, coll. « Parigrammes », , 191 p. (ISBN 978-2-84096-674-6), « H comme Henri ? »
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Louvre, « Au coeur du palais de la Renaissance. Salle des Cariatides », sur Musée du Louvre (consulté le )