Service maritime roumain — Wikipédia

Service maritime roumain
logo de Service maritime roumain
Affiche du SMR de 1897, par le peintre Verona

Création 1894
Disparition 1948 (dissolution après confiscation de la flotte par l'URSS)
Fondateurs État roumain
Action Transport maritime
Siège social Constanza
Drapeau de la Roumanie Roumanie
Direction Compagnie dissoute en 1948
Activité Transport maritimeVoir et modifier les données sur Wikidata

Société suivante Sovromtransport, régie soviéto-roumaine

Le Service maritime roumain (en roumain : Serviciul maritim Român) fut une compagnie de navigation de l’État roumain fondée en 1895 et dont le siège était à Bucarest. Il disposait d'une vingtaine de navires, dont douze paquebots (les plus connus étant les NMS Împaratul Traian, Dacia, Carol I, România, Polonia, Transilvania, Basarabia, Alba-Iulia et Suceava) qui assuraient des liaisons maritimes en mer Noire et Méditerranée, notamment entre Constanza, Istanbul, Smyrne, Le Pirée, Alexandrie, Haïfa, Beyrouth et retour.

La flotte entière du SMR fut perdue durant la Première Guerre mondiale : une partie a été surprise dans les eaux roumaines par l'offensive d'August von Mackensen et fut confisquée par la marine allemande pendant l'occupation de la Roumanie par les Empires centraux, tandis que l'autre partie s'était réfugiée dans les ports russes de la mer Noire et fut confisquée par la marine russe lorsque la Roumanie se rendit aux Empires centraux. À la fin de la guerre, le SMR récupéra la moitié de ses navires, en fort mauvais état, et, pour compenser en partie ses pertes, acheta à bas prix à la Hapag-Lloyd quatre navires à restaurer de la classe Emil Kirdorf : l’Emil Kirdorf devenu Ardeal, le Carl Legien devenu Alba Iulia, l’Albert Vögler devenu Suceava et l’Adolf von Baeyer devenu Peleș, ils furent rénovés aux chantiers navals de Galați. Malgré la rénovation, les marins roumains disaient de ces bâtiments qu'ils étaient « si rouillés, que seule la peinture sépare la cale de l'eau »[1].

Les navires du Service maritime roumain sont évoqués dans les écrits de Panaït Istrati, qui fut soutier à leur bord avant d'être passager, et des sauvetages furent rendus possibles par l'action d'un groupe d'humanistes œuvrant au sein de sa direction[2] :

En octobre 1944, l'URSS confisqua au Service maritime roumain les navires qui lui restaient. En 1948⁣ le SMR fut dissous et remplacé par la Sovromtransport, régie mixte soviéto-roumaine à laquelle l'URSS restitua en 1951 le paquebot Transilvania. La plupart de ses dirigeants s'exilèrent, tels N. G. "Dan" Malioglu qui se réfugia en Grèce, et quelques-uns furent arrêtés à cause de leur appartenance à l’Étoile du Danube jugée « organisation cosmopolite bourgeoise », pour finir leurs jours en prison, tels Iancou Grigorescu[6]. De 1946 à 1951, le Transilvania convoya environ 70 000 Juifs roumains à Haïfa puis fut rénové et navigua jusqu'en 1979 lorsqu'il s'échoua et fut ferraillé. Son sister-ship (navire jumeau) le Basarabia, également confisqué en 1945, resta soviétique et, rebaptisé „Украина”/Ukraine, servit de cadre à une partie de l'action du film Le Bras de diamant („Бриллиантовая рука”) de Leonid Gaïdaï, tourné en 1968 ; il a été déclassé en 1987 et vendu au Pakistan comme ferraille[7].

Trajets et navires

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Références

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  1. Neculai Padurariu et Reinhart Schmelzkopf, (de) Die See-Handelsschiffe Rumäniens 1878–1944, pp. 65–142 du vol. I et 101–156 du vol. II, ed. Wilhelm Heidsiek, Cuxhaven 2017, (ISBN 3-935459-23-8)
  2. Site [1]
  3. (en) George M. Taber, Chasing gold : the incredible story of how the Nazis stole Europe's bullion, New York, Pegasus Books, , 527 p. (ISBN 978-1-605-98975-4, OCLC 964279581, lire en ligne)
  4. Grigore Gafencu, Préliminaires de la guerre à l'Est, Éditions Egloff et L.U.F. (Librairie de l'université de Fribourg), Fribourg - Paris, 1944.
  5. En 1942 et jusqu'en août 1944 le SMR dut interrompre ses rotations avec des réfugiés juifs en raison de l'état de guerre depuis le entre la Grande-Bretagne (dont dépendait la Palestine mandataire) et la Roumanie ; toutefois Alya, association sioniste de Bucarest présidée par Eugen Meisner et Samuel Leibovici, affrétait à cet effet des navires sous pavillon neutre comme le Darien II, le Struma, le Bülbül ou le Mefküre ; cette action de sauvetage fut endeuillée par l'action des sous-marins soviétiques ShCh-213 et 215. À partir de septembre 1944 le SMR put reprendre les rotations vers Haïfa, mais trop tard pour les victimes de la Shoah en Roumanie.
  6. Horia Nestorescu-Bălcești, (ro) Ordinul masonic Român, ed. Șansa, Bucarest 1993
  7. [2]