Sinté — Wikipédia
France | Entre 250 000 et 450 000 (avec les autres groupes roms)[1] |
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Italie | 130 000[2] |
Allemagne | 70 000[3] |
Belgique | 10 000 (avec les autres groupes roms)[4] |
Langues | SintikèsDiverses langues selon les régions |
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Religions | Catholicisme Évangélisme |
Ethnies liées | Roms |
Les Sintés ou Sinté (parfois abusivement appelés Sinti[5]) sont un groupe ethnique rom de l'Ouest de l'Europe[6]. Ils sont en grande partie déportés puis exterminés par le génocide[7] nazi lors du Porajmos (nom romani de l'Holocauste) à l'instar d'autres groupes de Roms dont ils partagent l'origine indienne.
Histoire
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Il est largement admis que les ancêtres des Sintés ont entrepris leur migration pour fuir les attaques menées par les Omeyyades contre le royaume sindhi en 711-713. Leur présence est attestée en Hongrie depuis la fin du XIVe siècle et en Europe centrale depuis le début du XVe siècle (1407, Hildesheim, Allemagne). La langue des Sintés indique qu'ils sont la plus ancienne diaspora indienne à avoir émigré vers l’Europe. Les ancêtres des Sintés et des Kalés étaient des Kshatriya sindhiens. « Sinto » est issu du mot « sindho » qui signifie « habitant du Sindh » (actuel Pakistan)[8].
S’ils étaient encore tolérés au début du XVe siècle, leurs conditions de vie sont dégradées après les diètes de Lindau (1496) et Fribourg (1498). La diète d'Augsbourg (1551) a même légitimé leur assassinat et leur spoliation[réf. nécessaire]. Aux XVIIIe et XIXe siècles, eurent lieu des tentatives de sédentarisation des Sintés, couplées à des politiques d'assimilation forcée (notamment par la confiscation des enfants à leurs parents).
Génocide nazi
[modifier | modifier le code]Raflés durant la Seconde guerre mondiale, de nombreux Sintés sont internés dans des camps, tel en France celui de l'autodrome de Linas-Montlhéry[9]. Nombre sont ensuite déportés vers des camps d'extermination nazis. Raymond Gurême en fut l’un des derniers témoins[10]. Les derniers prisonniers détenus dans les camps de concentration français sont libérés le 1er juin 1946[11].
Culture
[modifier | modifier le code]Les Sintés ont acquis une autonomie culturelle considérable, bien qu’ils aient pendant des siècles subi d’énormes pression pour s’adapter. Ils parlent souvent encore leur propre langue, le sintikès ; ils conservent également de nombreuses coutumes et lois[12], de tradition orale, remontant en partie à leurs racines indiennes[13].
Traditionnellement, la vie des Sintés est réglée par des règles très strictes. Le plus âgé de chaque clan (famille) joue le rôle de chef (patriarche) et les anciens jouissent d’une forte autorité.
De ce groupe culturel sont issus de nombreux musiciens regroupés sous l’étiquette « jazz manouche », un style s'inspirant de la musique folklorique hongroise, du swing, de la bossa nova et de la valse musette, tels Django Reinhardt, Mandino Reinhardt, Dorado Schmitt, Schnuckenack Reinhardt, Rosenberg trio, Martin Weiss, Tchavolo Schmitt, Biréli Lagrène, Coco Briaval, le guitariste Patrick Saussois.
Les Sintés vivant en France[14] sont appelés « Manouches »[15] tandis que ceux vivant en Italie sont appelés Camminanti (littéralement « ceux qui cheminent »).
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]Cinéma
[modifier | modifier le code]- Swing, de Tony Gatlif, 2002
- La BM du Seigneur de Jean-Charles Hue, 2011.
- Les Fils du vent, film documentaire de Bruno Le Jean, 2012.
- Suburra, la série , série Netflix de Daniele Cesarano, 2017.
Littérature
[modifier | modifier le code]- Notre dame de Paris, Victor Hugo, 1831
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Fondation Abbé Pierre, « Les difficultés d’habitat et de logementdes « Gens du Voyage » »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [PDF], (consulté le ), p. 11.
- « Lettre ouverte : les Roms italiens répondent à Matteo Salvini », sur L'Obs, (consulté le ).
- (de) « ERSTER BERICHT der BUNDESREPUBLIK DEUTSCHLAND gemäß Artikel 25 Absatz 1 des Rahmenübereinkommens des Europarates zum Schutz Nationaler Minderheiten » [PDF], (consulté le ), p. 9.
- « Gens du Voyage et habitants de caravanes résidentielles », sur habiter-autrement.org (consulté le ).
- Masculin : Sinto (singulier), Sinté ou Sintés (pluriel). Féminin : Sinti ou Sintetsa (singulier), Sinti ou Sintis (pluriel)[1].
- « Migration Overview », sur rroma.org (consulté le )
- « Germany - Recognition of the Roma Genocide - Génocide des Roms - www.coe.int », sur Génocide des Roms (consulté le )
- Marcel Courthiade, Petite histoire du peuple rom. Première diaspora historique de l'Inde, Lormont, Le bord de l'eau, , 264 p. (ISBN 978-2356876416), p. 103-104.
- Théophile Leroy, « Camp de Linas-Montlhéry (1940-1942) », sur memorialdesnomadesdefrance.fr, (consulté le )
- « Raymond Gurême : la mémoire et la révolte », sur lutopik.com (consulté le ).
- « L’internement des Nomades, une histoire française (1940-1946) », sur Mémorial de la Shoah, (consulté le )
- Romain Rivière, « Usages du secret dans le monde manouche », Revue française d'éthique appliquée, vol. 6, no 2, , p. 44–57 (ISSN 2494-5757, DOI 10.3917/rfeap.006.0044, lire en ligne, consulté le )
- « Lettre de Shila : “Des nomades du Rajasthan et de l’Inde aux Tziganes et aux Roms d’Europe” | Les Maisons des Enfants de la Côte d'Opale », (consulté le )
- (fr-fr) 1971 : Qui sont les Tziganes ? | Archive INA, consulté le
- « Petit lexique des Tsiganes, Roms, gens du voyage », sur lemonde.fr, (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacky Tronel, « Le sort des Tsiganes périgourdins autour de la Seconde Guerre mondiale », Arkheia, (lire en ligne)
- Pisla Helmstetter, Sur ces chemins où nos pas se sont effacés : Les souvenirs d’une tzigane d'Alsace, Strasbourg, La Nuée bleue, (ISBN 978-2-7165-0772-1)
Documentaire
"Qui sont les tziganes ?" 1971. Archives INA.
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (de) Conseil des Roma et Sinti allemands