Sommet de l'OTAN de juin 2022 — Wikipédia

Sommet de l'OTAN de juin 2022
Type	Réunion des chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'OTAN
Pays	Espagne
Localisation	Madrid
Date	Du 28 au 30 juin 2022
Sommet extraordinaire de l'OTAN Bruxelles 2022 Sommet de Vilnius 2023
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Le sommet de l'OTAN Madrid 2022 se tient du 28 au 30 juin 2022. Planifié de longue date, sa tenue quatre mois après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie revêt une importance accrue pour le devenir de l'Alliance atlantique fondée en 1949.

Un climat de guerre froide s'est installé entre la Russie et l'Alliance, pour qui elle représente « la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés ». Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare, le 30 juin lors d’une visite à Minsk en Biélorussie, qu'un « rideau de fer, de fait, est déjà en train de s’abattre sur l’Europe », utilisant un vocabulaire issu de la guerre froide^[1].

La décision phare prise durant le sommet est l'invitation de la Finlande et de la Suède à devenir membres de l’OTAN et l'engagement du processus de signature de leurs protocoles d’accession. Cette décision, qui requiert l'unanimité des parties au traité de l'Atlantique nord, a été rendue possible par la levée du véto de la Turquie qui avait été motivé par la politique de la Finlande et de la Suède à l'égard des mouvements kurdes.

L'invitation faite aux chefs d’État et de gouvernement de l’Australie, du Japon, de la république de Corée et de la Nouvelle-Zélande témoigne de la prise en compte par l'OTAN, à la demande des États-Unis, de la dimension indo-asiatique dans sa nouvelle vision stratégique^[2],[3].

Les autres sujets importants sur lesquels des décisions sont intervenues à l'issue de ce sommet sont l'adoption du « concept stratégique » 2022 de l'OTAN, le renforcement de la présence militaire des États-Unis en Europe et le soutien à l'Ukraine^[4].

À la suite de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022 et d'une évolution de l'opinion publique en Finlande et en Suède, la perspective que les deux pays demandent, avant ce sommet, leur adhésion à l'OTAN est rapidement évoquée^[5],[6]. Le 12 mai, Sauli Niinistö et Sanna Marin, respectivement Président et Première ministre de la Finlande, publient une déclaration commune selon laquelle « la Finlande doit demander son adhésion à l'OTAN sans délai »^[7]. Le 16 mai, Magdalena Andersson, Première ministre de la Suède, annonce que la Suède pose sa candidature^[8]. Les deux pays soumettent leur candidature à l'OTAN le 18 mai, mais la perspective d'un blocage turc des pourparlers d'adhésion se profile, en raison de préoccupations liées aux relations finlandaises et suédoises avec les YPG, que la Turquie considère comme une branche syrienne du PKK, un groupe armé kurde reconnu comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis^[9],[10].

Le 28 juin, premier jour du sommet, la délégation turque abandonne son opposition aux demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN, grâce à la signature d'un mémorandum tripartite répondant aux préoccupations de la Turquie concernant les exportations d'armes et les relations kurdes^[11],[12]. Dans le cadre de cet accord, la Finlande et la Suède soutiennent la participation de la Turquie au projet de mobilité militaire de la PESCO^[13]. Le 29 juin, l'OTAN invite officiellement la Finlande et la Suède à rejoindre l'alliance^[14].

Le précédent concept stratégique avait été adopté lors du sommet de Lisbonne en 2010. Alors qu'en 2010, la coopération avec la Russie est toujours à l'ordre du jour, le concept stratégique de 2022 postule que « la fédération de Russie constitue la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique ». Le nouveau texte s'inscrit aussi dans une vision globale, qui dépasse la vocation atlantique et européenne de l'Alliance, dans l'objectif d'assurer la défense collective de ses membres « suivant une approche à 360 degrés ». Dans cette optique, pour la première fois, le nouveau concept identifie spécifiquement la république populaire de Chine, dont il est dit qu'elle « affiche des ambitions et mène des politiques coercitives qui sont contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs », et en conclut que « l’OTAN attache de l’importance à l’Indo-Pacifique, car l’évolution de la situation dans cette partie du monde est susceptible d’avoir des incidences directes sur la sécurité euro-atlantique »^[15].

Les missions principales de l'OTAN sont articulées dans ce document autour de trois volets : la dissuasion et la défense, la prévention et la gestion des crises, et en troisième lieu la sécurité coopérative^[15].

Concernant le premier volet, le texte affirme en termes généraux que l'Alliance va « renforcer sensiblement [sa] posture de dissuasion et de défense afin de priver tout adversaire potentiel de toute occasion d’agression ». Dans le contexte de la mise en avant récente des capacités nucléaires de la Russie par Vladimir Poutine, le texte de l'OTAN réaffirme clairement la place de la dissuasion nucléaire dans l'OTAN. Tout en posant comme préalable que « les armes nucléaires sont des armes à part [et qu'il]l est très peu probable que les circonstances se présentent dans lesquelles l’OTAN pourrait être amenée à y recourir », l'Alliance prévient qu'elle a « les capacités et la détermination voulues pour faire payer à tout adversaire un prix inacceptable, largement supérieur aux gains que celui-ci pourrait espérer obtenir ». Le texte réaffirme la validité du parapluie nucléaire américain en affirmant que « Les forces nucléaires stratégiques de l’Alliance, et en particulier celles des États-Unis, sont la garantie ultime de la sécurité des Alliés »^[15].

Le président américain, Joe Biden, annonce durant le sommet une présence renforcée de militaires et de capacités américaines en Espagne, en Pologne, en Roumanie, dans les États baltes, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie^[16].

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, les États-Unis ont renforcé leurs forces en Europe avec 20 000 hommes, portant à 100 000 hommes les effectifs militaires américains qui assurent la défense et la dissuasion dans toute l’Europe. Durant le sommet, le président Joe Biden annonce de nouveaux renforts terrestres, aériens et maritimes^[17].

En continuité avec le précédent sommet extraordinaire de l'OTAN à Bruxelles en mars 2022, les dirigeants de l'OTAN réaffirment qu'ils condamnent « avec la plus grande fermeté la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine » qui constitue une « violation flagrante du droit international ». Ils renouvellent leur « soutien indéfectible à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues »^[3].

L’Alliance a réaffirmé avec force qu’elle soutiendrait l’Ukraine sans limitation de temps. Son Secrétaire général, Jens Stoltenberg a déclaré que « l’Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu’il le faudra », évoquant une « obligation morale et politique » pour l’Alliance. De son côté, Emmanuel Macron a déclaré en clôture du sommet : « Le combat de l’Ukraine est le nôtre (…), la Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre »^[1].

Pays ou organisation	Représenté par	Titre	Ref.
OTAN	Stoltenberg, JensJens Stoltenberg	Secrétaire général	[18]
Albanie	Rama, EdiEdi Rama	Premier ministre	[19]
Allemagne	Scholz, OlafOlaf Scholz	Chancelier	[20]
Australie[Note 1]	Albanese, AnthonyAnthony Albanese	Premier ministre	[24]
Autriche[Note 1]	Nehammer, KarlKarl Nehammer	Chancelier	[25]
Belgique	De Croo, AlexanderAlexander De Croo	Premier ministre	[25]
Bulgarie	Radev, RoumenRoumen Radev	Président	[26]
Canada	Trudeau, JustinJustin Trudeau	Premier ministre	[27]
Corée du Sud[Note 1]	Yoon Seok-youlYoon Seok-youl	Président	[28]
Chypre[Note 1]	Anastasiádis, NíkosNíkos Anastasiádis	Président
Croatie	Milanović, ZoranZoran Milanović	Président	[29]
Danemark	Frederiksen, MetteMette Frederiksen	Premier ministre	[30]
Espagne	Sánchez, PedroPedro Sánchez	Premier ministre	[31]
Estonie	Kallas, KajaKaja Kallas	Premier ministre	[32]
États-Unis	Biden, JoeJoe Biden	Président	[33]
Finlande[Note 1]	Niinistö, SauliSauli Niinistö	Président	[34]
France	Macron, EmmanuelEmmanuel Macron	Président	[35]
Géorgie[Note 1]	Garibachvili, IrakliIrakli Garibachvili	Premier ministre	[23]
Grèce	Mitsotákis, KyriákosKyriákos Mitsotákis	Premier ministre	[36]
Hongrie	Orbán, ViktorViktor Orbán	Premier ministre	[37]
Irlande[Note 1]	Martin, MicheálMicheál Martin	Taoiseach	[38]
Islande	Jakobsdóttir, KatrínKatrín Jakobsdóttir	Premier ministre	[39]
Italie	Draghi, MarioMario Draghi	Premier ministre	[40]
Japon[Note 1]	Kishida, FumioFumio Kishida	Premier ministre	[28]
Lettonie	Levits, EgilsEgils Levits	Président	[41]
Lituanie	Nausėda, GitanasGitanas Nausėda	Président	[42]
Luxembourg	Bettel, XavierXavier Bettel	Premier ministre	[43]
Malte[Note 1]	Abela, RobertRobert Abela	Premier ministre	[44]
Monténégro	Đukanović, MiloMilo Đukanović	Président	[45]
Pays-Bas	Rutte, MarkMark Rutte	Premier ministre	[46]
Nouvelle-Zélande[Note 1]	Ardern, JacindaJacinda Ardern	Premier ministre	[47]
Macédoine du Nord	Pendarovski, StevoStevo Pendarovski	Président	[48]
Norvège	Støre, Jonas GahrJonas Gahr Støre	Premier ministre	[49]
Philippines[Note 1]	Duterte, RodrigoRodrigo Duterte	Président
Pologne	Duda, AndrzejAndrzej Duda	Président	[50]
Portugal	Costa, AntónioAntónio Costa	Premier ministre	[51]
République de Chine (Taïwan)[Note 1]	Ing-wen, TsaiTsai Ing-wen	Président
Roumanie	Iohannis, KlausKlaus Iohannis	Président	[52]
Royaume-Uni	Johnson, BorisBoris Johnson	Premier ministre	[53]
Slovaquie	Čaputová, ZuzanaZuzana Čaputová	Président	[54]
Slovénie	Golob, RobertRobert Golob	Premier ministre	[55]
Suède[Note 1]	Andersson, MagdalenaMagdalena Andersson	Premier ministre	[56]
Tchéquie	Fiala, PetrPetr Fiala	Premier ministre	[57]
Thaïlande[Note 1]	Chan-o-cha, PrayutPrayut Chan-o-cha	Premier ministre
Turquie	Erdoğan, Recep TayyipRecep Tayyip Erdoğan	Président	[58]
Ukraine[Note 2]	Zelensky, VolodymyrVolodymyr Zelensky	Président	[60]
Union européenne[Note 1]	Michel, CharlesCharles Michel	Président	[23]
	von der Leyen, UrsulaUrsula von der Leyen	Président	[23]

• « Sommet 2022 de l’OTAN », sur OTAN (site officiel), 30 juin 2022.
• « Concept stratégique OTAN 2022 (présentation) », sur OTAN (site officiel), 30 juin 2022.
• « Concept stratégique OTAN 2022 (texte) », sur OTAN (site officiel), 30 juin 2022.
• « Déclaration du sommet de Madrid publiée par les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’OTAN à l’issue de la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord », sur OTAN (site officiel), 1^er juillet 2022.
• « Le sommet de Madrid se clôt sur des décisions très importantes visant à transformer l’OTAN », sur OTAN (site officiel), 30 juin 2022.
• « Les dépenses de défense des pays de l'OTAN (2014-2022) », sur OTAN (site officiel), 27 juin 2022.
• « Participation du Président Emmanuel Macron au Sommet de l'OTAN de Madrid », sur Elysee.fr (site officiel de la présidence de la République), 30 juin 2022.
• « Sommet de l’OTAN 2022 à Madrid », sur U.S. State Department, 29 juin 2022.

• « OTAN : la Turquie donne son accord à l’intégration de la Finlande et de la Suède dans l’Alliance atlantique », Le Monde,‎ 28 juin 2022 (lire en ligne).
• Elise Vincent et Cédric Pietralunga, « Pour soutenir l’OTAN face à la Russie, les Etats-Unis musclent encore leur présence militaire en Europe », Le Monde,‎ 30 juin 2022 (lire en ligne ).
• Elise Vincent et Cédric Pietralunga, « OTAN-Russie : le retour à la logique de guerre froide », Le Monde,‎ 1^er juillet 2022 (lire en ligne).

• « Site de l'OTAN ».
• « La France à l'OTAN - Représentation Permanente de la France auprès de l'OTAN »

v · m Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN)
Histoire	Traité de l'Atlantique nord Élargissement de l'OTAN Sommets de l'OTAN Groupe de Vilnius Groupe de Visegrád Neuf de Bucarest Retrait de l'OTAN
Structure et gouvernance	Allied Joint Force Command Naples Allied Joint Force Command Brunssum Assemblée parlementaire de l'OTAN Commandement allié Transformation Conseil de l'Atlantique nord Dépenses de défense des pays de l'OTAN États membres de l'OTAN Grand Quartier général des puissances alliées en Europe
Personnalité	Secrétaire général de l'OTAN Président du comité militaire de l'OTAN
Politique étrangère	Partenariats Allié majeur non-membre de l'OTAN Atlantic Treaty Association (en) Conseil de partenariat euro-atlantique Conseil OTAN-Russie Dialogue méditerranéen Initiative de coopération d'Istanbul Partenariat pour la paix Relations bilatérales Albanie Finlande France Géorgie Moldavie Roumanie Russie Suède Ukraine Union européenne Identité européenne de sécurité et de défense Missions de Petersberg Berlin plus
Pays candidats à l'adhésion	Bosnie-Herzégovine Géorgie Ukraine (Controverse)
Militaire	Code OTAN Système OTAN de défense aérienne et antimissile intégrée Système de défense antimissile de l'OTAN
Forces armées	Albanie Allemagne Belgique Bulgarie Canada Croatie Danemark Espagne Estonie États-Unis Finlande France Grèce Hongrie Islande Italie Lettonie Lituanie Luxembourg Macédoine du Nord Monténégro Norvège Pays-Bas Pologne Portugal République tchèque Roumanie Royaume-Uni Slovaquie Slovénie Suède Turquie
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Opérations militaires	Actives Baltic Air Policing Opération Enduring Freedom Opération Sea Guardian Protection de l'espace aérien islandais par l'OTAN Terminées Intervention en Bosnie-Herzégovine Intervention militaire de 2011 en Libye Opération Active Endeavour Mission Resolute Support Opération Deny Flight Opération Essential Harvest Opération Force alliée Opération Ocean Shield Opération Sharp Guard

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