Station d'épuration Seine Amont — Wikipédia

Station d'épuration Seine Amont
La station d'épuration, vue du ciel, au centre de la photographie.
Installations
Type d'usine
Superficie
80
Fonctionnement
Opérateur
Date d'ouverture
1987
Localisation
Situation
Coordonnées
Carte

La station d'épuration Seine Amont, située à Valenton, dans le Val-de-Marne, est une des trois stations d'épuration gérées par le SIAAP et chargées du traitement des eaux usées de l'unité urbaine de Paris.

Le programme d’assainissement de la région parisienne, décidé en 1929, prévoit tout d'abord la création d'un unique station d'épuration à l'aval de l'agglomération, celle d'Achères, dite « Seine Aval »[1]. Cependant, l'extension de l'agglomération vers l'est et le sud rend la construction de réseaux vers le nord-ouest particulièrement coûteuse, et par ailleurs inadaptée au traitement des eaux des bassins du sud de l'agglomération (Orge, Yerres et Yvette notamment)[2],[3] ; l'intérêt de deux unités situées en amont de Paris est évoqué : une petite sur la Marne, à Noisy-le-Grand, et une grande à Valenton[4]. Les travaux de réalisation de cette usine ne démarrent toutefois qu'en 1982[5].

La mise en place de la station d'épuration en 1987, a permis, en parallèle avec d'autres mesures, de réduire la pollution bactérienne de la Seine ; ainsi, le taux de coliformes thermotolérants, mesuré respectivement à Choisy-le-Roi et à Ivry-sur-Seine à plus de 2 500 et à plus de 4 000 coliformes par millilitre, est-il redescendu au début des années 2000 à respectivement moins de 30 et moins de 40[3]. Dans les années 2010, la station s'équipe de digesteurs pour produire du biogaz. Une partie est consommée sur place, le reste épuré en biométhane carburant grâce au procédé CryoPur[6].

En juillet 2023, la station inaugure la dernière étape de traitement des eaux usées avant leur rejet dans la Seine, en amont de Paris[7]. Cette opération vise à rejeter une eau conforme à la baignade afin de satisfaire aux objectifs fixés par la mairie de Paris, à savoir pouvoir se baigner dans la Seine après les JO de Paris 2024[8].

Caractéristiques

[modifier | modifier le code]

L'usine de Valenton est la deuxième plus importante d'Île-de-France. Sa capacité de traitement est de 600 000 m3 d'eaux usées par jour[9] ; cette capacité en fait une usine bien plus petite que celle d'Achères (2 100 000 m3 par jour) mais plus importante que celles de Colombes et Noisy-le-Grand (respectivement 300 000 et 60 000 m3 par jour)[10]. Néanmoins, elle conserve une capacité de pointe de 1 500 000 m3 par jour en cas de très forte pluie[11].

Cette capacité a été mise en place progressivement : la première tranche, dite « 1a » (150 000 m3 par jour) date de 1987 ; la seconde, « 1b », identique, de 1992 ; Valenton 2, dont les travaux débutent en 1997, ouvre en 2005 et double la capacité de l'ensemble[5],[12].

La tranche 2 est notamment équipée de deux digesteurs (cuves de méthanisation, de vingt-huit mètres de diamètre et de quinze mètres de hauteur), qui ont été décorés de deux yeux visibles de la route par l'artiste français JR[13].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Jean-Pierre Tabuchi 2008, Le programme général d’assainissement de la région parisienne de 1929, p. 7.
  2. Bernard Barraqué, « Pour une histoire des services d'eau et d'assainissement en Europe et en Amérique du Nord », Flux, Métropolis, vol. N° 97-98, no 3,‎ , p. 4-15 (ISSN 1154-2721, résumé, lire en ligne).
  3. a et b André Wulf et Patrick Dalion, « Les pollueurs de nos cours d'eau et de nos milieux aquatiques sont-ils les payeurs ? », Annales des Mines - Responsabilité et environnement, ESKA, vol. N° 54, no 2,‎ , p. 30-44 (ISBN 9782747215565, ISSN 1268-4783, résumé, lire en ligne).
  4. Jean-Pierre Tabuchi 2008, Le schéma général d’assainissement de la région parisienne de 1968, p. 9.
  5. a et b SIAAP Communication, Deux chaînes de dépollution parallèles, p. 2.
  6. Agnès Vives, « A Valenton, les eaux usées deviennent… du biocarburant », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  7. « VIDEO. Baignade dans la Seine : la station d'épuration de Valenton met en place un traitement "spécial baignade" », sur Franceinfo, (consulté le )
  8. « À Paris, trois sites de baignades seront ouverts dans la Seine en 2025 », sur France 24, (consulté le )
  9. L’usine Seine Amont sur www.siaap.fr
  10. Jean-Pierre Tabuchi 2008, Le schéma général d’assainissement de la région parisienne de 1992, p. 11.
  11. Chrystelle Carroy, « Le SIAAP inaugure la station d'épuration Valenton 2 », sur L'Usine nouvelle, (ISSN 0042-126X, consulté le ).
  12. Catherine Carré, « Temps et systèmes spatiaux : l'assainissement dans l'agglomération parisienne », L’Espace géographique, Belin, vol. tome 31, no 3,‎ , p. 227-240 (ISBN 2701131286, ISSN 0046-2497, résumé, lire en ligne).
  13. « Deux yeux étonnés habillent l'usine d'épuration », sur Le Parisien, (ISSN 0767-3558, consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]