Tazoult — Wikipédia

Tazoult
Tazoult
Le siège de la municipalité de Tazoult.
Noms
Nom arabe تازولت
Nom amazigh ⵜⴰⵥⵓⵍⵜ (Taẓult)
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Région Aurès
Wilaya Batna
Daïra Tazoult
Président de l'APC
Mandat
Boulafa karim.
2022 - 2027
Code postal 05011
Code ONS 0508
Indicatif 033
Démographie
Population 43 000 hab. (2008[1])
Densité 382 hab./km2
Géographie
Coordonnées 35° 29′ 21″ nord, 6° 15′ 16″ est
Altitude Max. 1 000 m
Superficie 112,52 km2
Divers
Budget 80 millions de dinars[2].
Localisation
Localisation de Tazoult
Localisation de la commune dans la wilaya de Batna.
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Tazoult
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Tazoult
Liens
Site de la commune http://www.apc-tazoult-lambese.org

Tazoult (en arabe: تازولت ; en amazigh : Taẓult) anciennement Lambèse pendant la colonisation française, est une commune algérienne de la wilaya de Batna, siège de daïra, située à 11 km à l'est de Batna, à 25 km à l'ouest de Timgad et à 90 km à l'ouest de Khenchela.

Géographie

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Le territoire de la commune de Tazoult est situé au centre de la wilaya de Batna.

Située à 1 200 m d'altitude, l'agglomération est cernée par le djebel Doufana et les monts Oustili à l'ouest et le djebel Tafrent au sud[2].

 Données climatiques à Tazoult.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2 3 5 7 12 17 20 20 16 11 6 3 10
Température moyenne (°C) 5 6 8 12 17 22 26 25 21 15 10 6 15
Température maximale moyenne (°C) 8 10 12 16 21 27 32 31 26 20 13 10 19
Record de froid (°C) −7 −11 −6 −2 −1 6 8 10 6 0 −3 −7 −11
Record de chaleur (°C) 22 22 25 30 36 37 40 38 38 32 27 30 40
Source : www.weatherbase.com ; relevés de la station météorologique de Batna[3]

Localités de la commune

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Chapelle de la famille Labarrere à Tazoult.

Lors du découpage administratif de 1984, la commune de Tazoult est composée des localités suivantes[4] :

  • Boukha
  • Bouzène
  • Chaabet El Ghoul
  • Chenatif
  • Draa Ben Sebbah
  • Intendant
  • Latrèche
  • Markouna
  • Merfeg Sidi Belkheir
  • Oued Bouhayoun
  • Oustilli
  • Tazoult
  • Tifiracine
  • Touafez
Arc de triomphe romain.

À l'origine, Tazoult est une ville garnison, fondée en l'an 81 par la IIIe légion romaine, installée sous Titus, qui lui a donné le nom de Lambaesis[5]. Marc Aurèle y édifia une cité qui devint sous Septime Sévère la résidence du légat de Numidie. Lambaesis, capitale de la Numidie, avait alors une population de plus de 1862 civils[6].

La ville se développa mais lorsque la légion est dissoute en 238, la cité est privée de son soutien économique majeur.

Au Ve siècle, la ville est détruite par les Berbères et rétrograde au rang de bourgade de seconde zone avant de disparaître presque complètement à l'époque byzantine[7].

Époque coloniale française

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Les Romains y envoyaient leurs détenus politiques et, à leur imitation, les Français y établirent une colonie pénitentiaire. Durant l'époque coloniale, une prison militaire est créée par décret en janvier 1850. Elle sert à emprisonner les insurgés des Journées de juin 1848 et des condamnés de droit commun[8] et est gardée par un détachement du 3e régiments de zouaves.

Les ruines qui couvraient plus de 800 ha ont servi d'abord à la construction du pénitencier et ensuite pour la construction du centre colonial. Un petit village peuplé d’ouvriers, d’artisans et de commerçants se forme autour de la prison. En 1862, une colonie agricole de 4619 hectares est créée, pour une centaine de colons. Le peuplement entraîne la création d’une commune de plein exercice en 1869[réf. nécessaire]. Quelques bâtiments publics complètent l’établissement : église, hôpital, bureau de poste. Les prisonniers peuvent vendre une partie de leur production, afin de se constituer un pécule qui leur est remis à leur libération[9].

Le bagne de Lambèse est connu pour ses conditions carcérales extrêmement dures [10],[11]. Il accueille, à l’époque de la conquête de l’Algérie, ceux qui combattaient la France[12]. Pendant la Guerre d'Algérie, des indépendantistes et des militaires réfractaires, en particulier les militants communistes dits Soldats du refus, y sont incarcérés[13],[14],[15],[16].

Époque de l'Algérie indépendante

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Après l’indépendance de l'Algérie, Lambèse constitue une commune du département de Batna qui englobe les villes de Lambèse et de Laveran[17]. Puis la ville est débaptisée et prend le nom de Tazoult.

Le bagne est converti en pénitencier. Comme à l’époque coloniale, les prisonniers y vivent dans des conditions carcérales faisant fi des droits de l’homme. Des opposants politiques de toutes obédiences et les bandits de la grande délinquance y ont été incarcérés [18],[19].

En 1984, Tazoult est une commune à part entière, constituée de quatorze localités[4] et dotée d'infrastructures économiques, sociales, culturelles et sportives.

Le nom de Tazoult est un mot berbère désignant le khol en touareg ou l'antimoine dans les autres variantes algériennes ou marocaines[20].

Démographie

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Pyramide des âges

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Pyramide des âges de la commune de Tazoult en 2008 en pourcentage de la population totale[21]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,53 
80 et +
0,50 
1,15 
70 à 79 ans
1,24 
1,87 
60 à 69 ans
1,84 
3,77 
50 à 59 ans
3,56 
4,95 
40 à 49 ans
5,19 
6,82 
30 à 39 ans
7,09 
11,33 
20 à 29 ans
10,47 
11,00 
10 à 19 ans
10,44 
9,50 
0 à 9 ans
8,73 
0,01 
nd
0,03 

Évolution démographique

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Population de la commune e Tazoult de 1980 à 2008[22],[23].
1880 1966 1977 1984 1998 2008
4 732 64 813 9 314 11 000 22 114 27 493

Administration et politique

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Liste des maires

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1997[2] 2001[2] Moussa Fellah[2] FNA[2]  
29 novembre 2007[2] 2012 Moussa Fellah[24] FNA  
2012 En cours Cherif Guedouar    
Les données manquantes sont à compléter.

La commune compte deux lycées : le lycée Émir-Abdelkader et le Technicum Slimane-Mohamed, trois collèges d'enseignement moyen (CEM), treize écoles primaires et un centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA)[2].

La santé de la population est prise en charge par quatre AMG (Assistances médicales gratuites).

Culture et patrimoine

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La commune dispose d'un musée et d'une maison de la culture ainsi que d'une bibliothèque de la mairie.

Patrimoine archéologique

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Garnison de Lambèse.

En matière d'infrastructure sportive la commune dispose d'un stade, de trois aires de jeux de quartiers, d'une salle omnisports et d'une piscine.

Notes et références

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  1. « Wilaya de Batna : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
  2. a b c d e f g et h Développement économique à Tazoult (Batna) El Watan du 03 - 04 - 2008
  3. (en) (en) « weatherbase Batna, Algeria », sur www.weatherbase.com (consulté le )
  4. a et b Journal officiel algérien no 84-67 du 19 décembre 1984, décret no 84-365 du 1er décembre 1984, fixant la composition, la consistance et les limites territoriales des communes, p. 1480.
  5. (fr) Tazoult (Batna) : entre trésors cachés et impératifs de développement La Nouvelle République du 02-02-2011
  6. (fr) Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, Maison de l'archéologie Revue des études anciennes (Bordeaux) A. 2003, vol. 105, n° 1, pp. 175-209 [35 pages] (ISSN 0035-2004)
  7. (fr) Tazoult Article de l’encyclopédie des Éditions Larousse Consulté le 20 avril 2011
  8. Transporter les Insurgés de juin 1848, Louis-José Barbançon, site internet Criminocorpus, Histoire de la justice, des crimes et des peines. Consulté le 21 janvier 2012
  9. « Lambessa, Or Lambese », sur chestofbooks.com (consulté le ).
  10. Jean Farrugia, « Cinq mois de terreur à la Centrale de Berrouaghia », La Défense, no 419,‎ , p. 4-5
  11. Allison Drew, « Les luttes des prisonniers communistes pendant la guerre d’indépendance algérienne », Cahiers d'histoire, no 140 « Communisme en Algérie/Communisme algérien »,‎ , p. 65-74 (ISBN 978-2-917541-74-6, lire en ligne)
  12. « Le Soir d'Algérie », sur Le Soir d'Algérie (consulté le ).
  13. Hervé Hamon et Patrick Rotman, Les Porteurs de valises : la résistance française à la guerre d'Algérie, Paris, Éditions du Seuil, , 440 p. (ISBN 2-02-006096-5 et 9782020060967, OCLC 461675909, lire en ligne), p. 218
  14. Ligue des droits de l’homme, [1], publié le 1er novembre 2009, consulté le 21 février 2010
  15. « Témoignage de Jean Clavel », sur ephmga.com, (consulté le )
  16. Hélène Bracco, Pour avoir dit non : actes de refus dans la guerre d'Algérie, 1954-1962, Paris, Paris-Méditerranée, , 336 p. (ISBN 2-84272-188-8 et 9782842721886, OCLC 54383217, lire en ligne), « Un soldat du refus : Michel Ré »
  17. Journal officiel algérien no 63-35 du 31 mai 1963, décret no 63-189 du 16 mai 63, portant réorganisation territoriale des communes, p. 562
  18. Said Doumane, Témoignage sur le pénitencier de Lambèse, publié le 20 avril 2009, consulté le 21 février 2010
  19. Arezki Aït Larbi, Lambèse : l’Alcatraz médiéval« Pièce à conviction », El Watan, 28 mai 2007, consulté le 21 février 2010
  20. Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, , 636 p. (ISBN 978-9947-972-25-0), p. 508.
  21. Wilaya de Batna, Commune de Tazoult — Population résidente par age et par sexe. Consulté le 20 janvier 2012.
  22. Philippe Thiriez, En flanant dans les Aures, chap. 3 (« Batna »), p. 47
  23. Annuaire général de l'Algérie (Gouillon) -Imprimerie V. Pézé & Cie (Alger)-1880 p.386
  24. Lounes Gribissa, « Foncier à Tazoult : La commune à l’étroit », El Watan du 10 novembre 2010 (Lire en ligne).

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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