Territoire de l'Inini — Wikipédia

Territoire de l'Inini

1930–1946

Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la Guyane en 1952 ; l'arrondissement de l'Inini est la partie en vert, au sud de l'arrondissement de Cayenne (bande côtière de la Guyane française).
Informations générales
Statut Colonie française
Chef-lieu Saint-Élie
Langue(s) Français
Monnaie Franc français
Superficie
Superficie 80 000 km2
Histoire et événements
6 juin 1930 Création
19 mars 1946 Suppression

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le territoire de l’Inini est une ancienne subdivision de la Guyane qui avait pour chef-lieu Saint-Élie.

Il tient son nom de l’Inini, cours d'eau affluent du fleuve le Maroni.

Le territoire de l'Inini fut initialement créé par un décret du [1].

Le territoire de l’Inini recouvrait la colonie de Guyane française, à l’exception de sa bande côtière.

À sa création en 1930, il est peuplé d'environ 3 000 habitants. Les habitants étaient majoritairement Amérindiens (Wayãpi, Téko, Wayana), businengues (Aluku, Paramaka, Djuka) et Créoles.

Administration

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Dans un avis du , le Conseil d'État considéra qu'aux termes du décret précité, le territoire de l’Inini, créé « à l'intérieur de la Guyane française », était « doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière » et « administrée par le gouverneur de la Guyane (française) », simplement « assisté d'un conseil d'administration », et « à l'exception de toute intervention du conseil général (de la Guyane française) ».

Philatélie

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Les timbres de Guyane française furent surchargés Territoire de l’Inini, ou Inini entre 1931 et 1944. [réf. nécessaire]L'objectif était de complaisance, pour étendre les ventes de timbres coloniaux aux collectionneurs, et apporter des devises. La population, massivement analphabète à l'époque : en 1940, les moins de 3 000 habitants, principalement composés d’Amérindiens, de businengues ou de pionniers isolés (orpailleurs, travailleurs du bois, etc.), étaient peu portés à écrire des missives. Les rares courriers avaient principalement pour destination Cayenne, ou les villes de la côte. De plus, les timbres de Guyane (sans surcharge) y étaient encore utilisés. Les timbres surchargés de l'Inini étaient aussi vendus dans le reste de la Guyane française, surtout à Cayenne, sans distinction avec les timbres de Guyane.

Le retour des timbres de Guyane est effectif dès 1944. Le très important stock restant sera ensuite progressivement vendu aux collectionneurs. De fait, le courrier traité sur le "Territoire de l'Inini" entre 1931 et 1946 fut très marginal.

Suppression

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L'article 1er de la loi n° 46-451 du [2], dite de départementalisation, érigea la Guyane française en département.

Le décret n° 47-2252 du [3] y introduisit la loi du , relative aux conseils généraux[4].

Dans l'avis précité, le Conseil d'État considéra que « l'existence au sein d'un département d'un territoire ayant la personnalité civile et échappant à la compétence du Conseil général est contraire à la loi du  » et que « le décret (précité) du , qui n'entre pas dans la catégorie des règlements maintenus en vigueur en vertu de l'article 3 du décret du , doit être regardé comme abrogé par ledit décret ».

Restauration provisoire comme arrondissement de l'Inini

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La loi n° 51-1098 du [5] restaura le « Territoire de l'Inini » sous le nom d'« arrondissement de l'Inini ».

Son article 1er de la loi disposait, en effet, que « Le département de la Guyane française se compose de : 1° L'arrondissement de Cayenne que comprend les communes existant actuellement en Guyane ; 2° L'arrondissement de l'Inini » ; mais il précisait que : « Cet arrondissement, qui a la personnalité morale, est doté provisoirement et pendant une période qui ne pourra excéder dix ans, d'un statut particulier ».

Robert Miguet en fut le sous-préfet en 1961-1962.

Suppression définitive

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L'arrondissement de l'Inini fut supprimé par le décret n° 69-261 du , portant réorganisation administrative du département de la Guyane[6].

Sa suppression fut confirmée par loi n° 69-1263 du , portant diverses dispositions d'ordre économique et financier[7].

Son article 27 abrogea la loi du « à compter de l'entrée en vigueur du décret n° 69-261 du  ».

Références

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  1. Journal officiel de la Guyane française, 2 août 1930, p. 316
  2. Loi n° 46-451 du 19 mars 1946, publiée au Journal officiel de la République française du 20 mars 1946, p. 2294.
  3. Décret n° 47-2252 du 1er novembre 1947, publiée au Journal officiel de la République française du 23 novembre 1947, p. 11576
  4. Loi du 10 août 1871, relative aux conseils généraux, publiée au Journal officiel de la République française du 29 août 1871, p. 3041
  5. Loi n° 51-1098 du 14 septembre 1951, portant organisation du département de la Guyane française, publiée au Journal officiel de la République française du 18 septembre 1951, p. 9629 .
  6. Décret n° 69-261 du 17 mars 1969, portant réorganisation administrative du département de la Guyane, publié au Journal officiel de la République française du 26 mars 1969, p. 2995
  7. Loi n° 69-1263 du 31 décembre 1969, portant diverses dispositions d'ordre économique et financier, publiée au Journal officiel de la République française du 4 janvier 1970, p. 132

Bibliographie

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Ouvrages anciens

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  • Annuaire de la Guyane Française et du territoire de l'Inini pour l'année 1936, Cayenne, Imprimerie Emilio Gratien, , 232 p. (lire en ligne)
  • Agence générale des colonies, La Guyane française et le territoire de l'Inini, Melun, Imprimerie administrative, , 28 p. (lire en ligne)

Monographie récente

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  • Gérard Thabouillot, Le territoire de l'Inini: 1930-1969, Ibis rouge éditions, coll. « Espace outre-mer », (ISBN 978-2-37520-505-1)