Thierry Herzog — Wikipédia
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Thierry Herzog, né le à Paris, est un avocat français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Avocat pénaliste ayant prêté serment le [1], Thierry Herzog débute au cabinet de Jean-Louis Pelletier[2].
Il s'est illustré dans la défense de personnalités politiques impliquées dans des affaires politico-financières. Il a défendu Jean-Pierre Lepape, soupçonné d'être un dirigeant du « gang des postiches », mais qui a bénéficié d'un non-lieu (avant d'être assassiné le )[3]. Il fut l'avocat de Xavière et Jean Tiberi, pour lesquels il a obtenu, à trois reprises, l'annulation de la procédure. Il est aussi l'un des avocats de Thales, partie civile dans l'affaire des frégates de Taïwan.
Il défend Jean-Jacques Eydelie dans l'affaire VA-OM.
C'est également l'avocat de Nicolas Sarkozy. « Les deux hommes se sont liés d'amitié au début des années 1980, alors qu'ils menaient une campagne, couronnée de succès, pour le bâtonnat de Guy Danet, chez qui Nicolas Sarkozy a commencé sa carrière[4] ».
De même il a été l'avocat de son fils Jean, impliqué dans une affaire de délit de fuite[5] qui s'est terminée par une décision de relaxe.
Plus récemment il a été choisi par Christian Bîmes, président de la Fédération française de tennis, pour assurer sa défense. Il est par ailleurs l'un des conseils de la Française des jeux, partie civile dans diverses procédures judiciaires[réf. souhaitée].
En 2009, il est promu au grade d'officier de la Légion d'honneur des mains du président Nicolas Sarkozy[6].
Affaire des écoutes
[modifier | modifier le code]En mars 2014, à la suite d'écoutes judiciaires de conversations entre l'avocat et Nicolas Sarkozy sur des téléphones mobiles enregistrés sous de faux noms (Nicolas Sarkozy utilisant celui de Paul Bismuth[7]), Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, est suspecté de les avoir informés des avancées de la procédure judiciaire concernant l'affaire Woerth-Bettencourt. En échange d'un appui à sa candidature à un poste judiciaire convoité à Monaco[8],[9],[10], le magistrat leur aurait permis de connaître l'état des débats au sein de la Cour de cassation, laquelle devait statuer sur la saisie des agendas de l'ancien président de la République. Par ailleurs l'intéressé aurait tenté d'influencer trois autres membres du siège de la Cour de cassation[11].
Le , Libération publie des retranscriptions des enregistrements de la "ligne Bismuth", qui confirment les premières révélations. Le , un rapport de synthèse des enquêteurs signé par la chef de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales avait conclu : « [Les] conversations enregistrées entre Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert sont claires sur leurs intentions, et leurs propos ne suscitent pas d’interrogation quant à leur volonté et leurs attentes : Gilbert Azibert est sollicité pour obtenir des informations et démarcher des conseillers à la Cour de cassation. En contrepartie, Nicolas Sarkozy accepte de l’aider à obtenir un poste à Monaco. Ces faits sont constitutifs du trafic d’influence, qui, rappelons-le, prévoit l’influence réelle ou supposée »[12],[13],[14].
Thierry Herzog est placé en garde à vue le et déféré devant les juges d'instruction le lendemain. Il est mis en examen le même jour pour violation du secret de l'instruction, recel de ce délit, corruption active et trafic d’influence actif, ce qu'il ne manque pas de contester. Le procès a lieu à partir du et pendant trois semaines[15].
Le , les magistrats du Parquet national financier (PNF) requièrent à l’encontre de l’ex-chef de l’Etat Nicolas Sarkozy quatre ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis. L’accusation demande les mêmes peines pour Gilbert Azibert et Thierry Herzog, sollicitant pour ce dernier qu’elle soit assortie de cinq ans d’interdiction professionnelle[16].
Le , Thierry Herzog est condamné en première instance pour corruption active et violation du secret professionnel à 3 ans de prison, dont deux avec sursis, et à 5 ans d'interdiction de son activité professionnelle d'avocat[17]. Il annonce le jour même son intention de faire appel de cette décision, appel suspensif qui lui permet de continuer à assurer la défense de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion[18].
Le 17 mai 2023, lors du procès devant la cour d'appel de Paris, Thierry Herzog est condamné à la même peine que Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert, soit trois ans de prison dont un ferme, assortie de trois ans d'interdiction d’exercer son métier[19].
Distinction
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Maître Thierry Herzog », sur doctrine.fr (consulté le ).
- PORTRAIT. Thierry Herzog, l'avocat et ami fidèle de Nicolas Sarkozy, devenu prévenu à ses côtés, francetvinfo.fr, 22 novembre 2020
- « La saga du gang des postiches (fin) », Libération, 2 septembre 1998.
- « Thierry Herzog, avocat acharné de Sarkozy », sur lepoint.fr, .
- L'accident de scooter de Jean Sarkozy au tribunal dans Le Figaro
- « Nicolas Sarkozy remet la légion d'honneur... à son avocat », L'Obs, (lire en ligne)
- De Sarkozy à Paul Bismuth : les raisons d’une garde à vue, Libération, 1/7/2014
- Le Monde (08.03.2014)
- Le Point (10.03.2014)
- Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruption, article sur lemonde.fr, daté du 12 juillet 2014.
- Médiapart (18/03/2014)
- Emmanuel Fansten, Ecoutes de Sarkozy, un rapport accablant, Libération, 22 septembre 2014.
- Emmanuel Fansten, Ecoutes de Sarkozy : « Appelle-moi sur mon portable normal », Libération, 22 septembre 2014.
- Qu'a dit Sarkozy en garde à vue ?, France Inter, 22 septembre 2014.
- Emmanuel Fansten, « L’enquête contre le PNF trouble le procès de Sarkozy », Libération, (lire en ligne)
- « Procès des écoutes : quatre ans de prison, dont deux avec sursis, requis contre Nicolas Sarkozy », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Nicolas Sarkozy condamné à trois ans de prison dont un an ferme dans l’affaire des écoutes », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Pourquoi l'appel de Me Thierry Herzog est aussi stratégique pour Nicolas Sarkozy », sur Le HuffPost, (consulté le )
- « Affaire des écoutes: Nicolas Sarkozy condamné en appel à trois ans de prison, dont un an ferme », sur Paris-Normandie, (consulté le )