Thomas H. Ince — Wikipédia

Thomas H. Ince
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Thomas H. Ince en 1916
Naissance
Newport, Rhode Island (États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 42 ans)
Beverly Hills, Californie (États-Unis)
Profession Acteur, réalisateur, producteur et scénariste
En 1920

Thomas Harper Ince est un cinéaste et acteur américain, pionnier du cinéma muet, né le à Newport (Rhode Island) et mort le à Beverly Hills (Californie).

Il est l’acteur, le réalisateur, le scénariste et le producteur de plus de 450 films et est considéré comme « l’inventeur » du genre western.

Il a, également, inventé de nombreuses techniques de production et a introduit, à Hollywood, la fabrication de film en série. Il a, notamment, écrit le scénario de The Italian (1915) et a réalisé Civilisation (Civilization, 1916), deux films sélectionnés pour conservation à la Bibliothèque du Congrès des États-Unis dans le cadre du National Film Registry.

Il a créé avec D. W. Griffith et Mack Sennett la Triangle Motion Picture Company et a construit ses propres studios à Culver City près de Los Angeles, qui deviendront plus tard le siège de la Metro-Goldwyn-Mayer.

Ince est également connu pour sa mort à bord du yacht de William Randolph Hearst, officiellement, il est décédé de problèmes cardiaques, mais la rumeur hollywoodienne de l'époque a laissé entendre qu'il avait été tué par Hearst dans un différend lié à l'actrice Marion Davies.

Jeunesse et formation

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The Silver Sheet, publication de Thomas Ince Productions

Ince[1],[2],[3],[4],[5] est né dans une famille de comédiens. Il est le fils de John E. Ince, un comédien qui devint plus tard agent artistique, et sa femme, Emma B. Ince, une actrice. Thomas est le deuxième d’une fratrie de trois garçons, ses frères, John et Ralph, étaient aussi acteurs et metteurs en scène. Il fit sa première apparition sur scène à l'âge de six ans et a ensuite travaillé avec un certain nombre de compagnies. Il fait ses débuts à Broadway en 1895 à l’âge de douze ans dans la pièce de James A. Herne, Shore Acres sous le nom de "Tommy Ince" [6]. Durant dix ans, il sera alternativement acteur, chanteur et danseur se produisant dans les théâtres et music-halls à New York et dans différentes autres villes. Le vaudeville lui propose du travail mais pas suffisamment, il devient donc maître-nageur et promoteur immobilier tout en restant acteur à temps partiel.

En 1905, il est embauché à la Edison Manufacturing Company puis crée sa propre société, la Vaudville Company, mais sans grand succès. Il rencontre sa femme, l'actrice Elinor Kershaw (en) qui travaille pour la Biograph Company, dans un spectacle de Broadway, For Love's Sweet Sake en 1906. Ils se marient un an plus tard et auront trois fils. Cependant, sa carrière ne décolle pas et il estime ne jamais avoir été véritablement dirigé sur scène. Grâce à des relations de sa femme, il obtient un emploi à la Biograph Company à New York.

En 1910, une rencontre fortuite avec Joseph W. Smiley, un ancien employé de sa troupe d'acteurs, le conduit à travailler pour l’Independent Motion Picture Company (IMP). À l’époque, il considère le cinéma comme une forme de divertissement indigne d’un vrai acteur et que ce n’est pas du tout en harmonie avec les meilleures traditions de la scène. Il touche, alors, 5 dollars par jour et ne travaille plus qu’exclusivement pour le cinéma mais reste sous-employé[7]. La même année, il a l'occasion de faire ses preuves à la suite de la démission d’un des réalisateurs du studio IMP avant d’avoir terminé un film. L’accueil des participants au métrage est plutôt froid, personne ne le considère comme étant capable de terminer le film. Cela, au lieu de le décourager, le pousse à se dépasser afin de faire un succès de cette première réalisation, il remonte donc sa propre équipe et dirige les scènes restantes[7].

Il propose alors à Carl Laemmle, propriétaire d’IMP (et futur fondateur d'Universal), de travailler comme réalisateur à temps plein. Sa première vraie réalisation pour le studio IMP s’intitule Little Nell's Tobacco, une histoire tirée d’un vieux poème appris dans son enfance, et l’excitation est au rendez-vous lorsqu’il voit son film pour la première fois dans un petit théâtre de la 14e rue de New York. Impressionné par la pugnacité du jeune homme, Laemmle l'envoie faire des films à Cuba afin d’éviter le trust de la Motion Picture Patents Company qui tentait d’acquérir le monopole des productions cinématographiques sur la côte Pacifique. Le voilà donc en route pour l’île tropicale en compagnie de Mary Pickford et Owen Moore ses acteurs principaux. Le nombre de sorties reste cependant faible et, même s’il aborde de nombreux sujets différents, il est fortement attiré par les westerns et les drames sur la guerre de Sécession. Il souhaitait obtenir le même type d'effets spectaculaires que D. W. Griffith dans ses films, mais il n’avait pas le matériel nécessaire, ce ne pourrait être accompli, selon lui, qu’à Hollywood.

En , afin d’impressionner son hypothétique futur employeur et de pouvoir négocier un salaire convenable, il se fait passer pour un réalisateur à succès (en arborant une petite moustache et une bague en diamant qu'il avait empruntée à un bijoutier local), et obtient un entretien avec Charles Baumann à la New York Motion Picture Company, qui avait récemment décidé de créer un studio sur la côte ouest pour faire des westerns. La ruse fonctionna et Baumann lui offrit alors 100 dollars par semaine pour aller en Californie. « Cette offre a été un choc, mais j'ai caché mon enthousiasme. J'ai essayé de donner l'impression qu'il fallait un peu hausser la barre s'il me voulait. C'était également du bluff mais j'ai signé un contrat de trois mois à 150 dollars par semaine. Très peu de temps après, avec ma femme, mon cameraman, mon accessoiriste et Ethel Grandin, mon actrice principale, je me suis tourné vers l'ouest »[7]. »

Cinq jours plus tard, en , ils arrivent dans les petits studios de la New York Motion Picture Corporation à Edendale (plus tard connu sous le nom d’Echo Park). C'est durant cette période que Thomas Ince a commencé à révolutionner le processus de réalisation tel que nous le connaissons aujourd'hui. Presque instinctivement, il change la méthode de planification de ses films (quelque chose que Griffith n'a encore jamais fait) en utilisant un scénario détaillé qui contient toutes les informations utiles au tournage ; qui est dans la scène, l’intrigue et où figurent les détails type intérieurs/extérieurs. Ce scénario contient même les plans de contrôle des coûts et optimise le calendrier de tournage afin que plusieurs scènes soient tournées simultanément par les assistants réalisateurs. Il est à la base de la dramaturgie du cinéma créant le découpage en scènes et le montage.

David Wark Griffith avait, dès 1909, tourné des films en extérieur dans lesquels il employait des acteurs professionnels. Ince comprit qu'il serait plus réaliste d'embaucher des personnes choisies pour leur physique. Avec son équipe technique, il s'installa, avec l'accord du propriétaire du cirque 101 Ranch, dans le canyon de Santa Inez près de Santa Monica. Il avait ainsi à sa disposition des cow-boys, des lanceurs de lasso et même d'authentiques indiens. D'octobre 1911 à septembre 1912, il réalise ainsi une centaine de westerns pour la société Bison 101. À la fin de 1912, il délaisse cette société au profit de Francis Ford, pour rejoindre la nouvelle société Kay-Bee.

En 1915, il s'associe à D. W. Griffith et Mack Sennett pour fonder la Triangle Film Corporation. Dès lors, il délaissa largement la mise en scène au profits d'autres réalisateurs afin de se consacrer au contrôle des films produits par sa société.

Pour réaliser les films qui ont marqué sa carrière, il s'était entouré de grands scénaristes et réalisateurs - C.Gardner Sullivan, Reginald Barker - qui ont contribué à sa notoriété.
On peut mettre à son actif, en tant que réalisateur ou coréalisateur des films qui ont marqué cette période du cinéma muet : L'honneur Japonais (Typhoon, 1914), Châtiment (The Despoiler, 1915), Pour sauver la race (The Aryan, 1916), Civilisation (Civilization, 1916).

Thomas H. Ince meurt le [8], les circonstances de sa mort sont mystérieuses[9]. Pour fêter le 42e anniversaire de Ince, le magnat de la presse américaine, William Randolph Hearst invita sur son yacht des personnalités du cinéma. Sont présents notamment Charlie Chaplin, l'actrice Marion Davies, la chroniqueuse Louella Parsons. La version officielle est qu'il tombe malade : inconscient, il est transporté à l'hôpital et amené à son domicile en Californie où il meurt. Pour la cause de sa mort, il aurait eu un malaise cardiaque, mais le lendemain la presse écrira que, bon vivant, sa mort est due à une crise aiguë d'appendicite survenue à la suite d'une indigestion de petits pois.

Des rumeurs commencent à circuler[10]. Hearst, très jaloux de sa maîtresse Marion Davies, croyant la surprendre avec son amant, aurait abattu Ince d'une balle en pleine poitrine. En réalité, c'est Chaplin, un temps amant de Marion, qui aurait été visé. La fortune et l'influence de Hearst seraient parvenues à étouffer le scandale. Louella Parsons, présente au moment du drame, aura ensuite une bonne place dans la presse de Hearst. Il semble qu'il n'y ait pas eu d'enquête et que le corps de Ince ait été incinéré. Le réalisateur américain Peter Bogdanovich a relaté cette version dans le film Un parfum de meurtre (The Cat's Meow) sorti en 2001.

Après ses funérailles, son corps fut incinéré et les cendres ont été remises à des membres de sa famille et à des proches[11].

Les archives de Thomas H. ince sont déposées à la Margaret Herrick Library[12] de l'Academy of Motion Picture Arts[13]

Filmographie

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Réalisateur

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Scénariste

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Notes et références

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  1. (en) « Thomas H. Ince | American film director », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. « Thomas Ince Facts », sur biography.yourdictionary.com (consulté le )
  3. (it) « Thomas Harper Ince », sur Enciclopedia Treccani
  4. (en) « Thomas H. Ince - Writer - Films as Director (selected list):, Films as Producer: », sur www.filmreference.com (consulté le )
  5. (en-US) « THOMAS INCE | Culver City | Sony Pictures Museum », sur www.sonypicturesmuseum.com (consulté le )
  6. (en) « McVicker's Theatre, Shore acres (February 10, 1895) », sur digital.chipublib.org (consulté le )
  7. a b et c « In The Movies - Yesterday and Today » de Thomas H. Ince dans Los Angeles Record du 3 au 13 décembre 1924
  8. (en-US) ER, « The Death of Thomas Ince », sur Naked History, (consulté le )
  9. (en-US) « The Mysterious Death of Newport Movie Mogul Thomas Ince », sur New England Historical Society, (consulté le )
  10. (en) J'aime Rubio Author, « Hollywoodland Forever: The Shroud Of Mystery Behind Thomas Ince's Death- Part One », sur Hollywoodland Forever, (consulté le )
  11. (en-US) « Thomas Harper Ince, Sr », sur Find a grave
  12. « Thomas H. Ince photographs », sur oac.cdlib.org (consulté le )
  13. (en) « Margaret Herrick Library », sur Oscars.org | Academy of Motion Picture Arts and Sciences (consulté le )

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Article connexe

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean Mitry, Anthologie du cinéma no 9 : Ince, Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes

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