Trévé — Wikipédia

Trévé
Trévé
Vue d'ensemble du bourg depuis le cimetière.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Saint-Brieuc
Intercommunalité Loudéac Communauté − Bretagne Centre
Maire
Mandat
Gérard Mathécade
Elections municipales partielles intégrales de 2023
Code postal 22600
Code commune 22376
Démographie
Gentilé Trévéen, Trévéenne
Population
municipale
1 684 hab. (2021 en évolution de +2,75 % par rapport à 2015)
Densité 63 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 12′ 50″ nord, 2° 47′ 39″ ouest
Altitude 160 m
Min. 87 m
Max. 256 m
Superficie 26,63 km2
Type Bourg rural
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Loudéac
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Guerlédan
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Trévé
Liens
Site web https://treve.fr

Trévé [tʁeve] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.

Géographie

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Localisation

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La commune est située dans le sud du département des Côtes-d'Armor. Le bourg de Trévé est à 5 km au nord-ouest de la ville de Loudéac. Trévé appartient au pays Gallo mais est à la limite avec la Basse-Bretagne.

Carte de la commune de Trévé et des communes avoisinantes.
Communes limitrophes de Trévé
Saint-Thélo Grâce-Uzel
Saint-Caradec Trévé La Motte
Loudéac




Topographie

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Trévé est située au cœur du plateau de Rohan (appellation discutable car la topographie est marquée par des collines désordonnées où ne se discerne aucune direction nette, et non par une surface plane), topographie en pente vers le sud[1]. Ce plateau de Rohan qui s'étend de la baie de Douarnenez à la Sarthe est « un massif plutôt anticlinal, formé par des rides parallèles orientées à 70°, obliques par conséquent aux systèmes précédents et ondulant la masse si uniforme par les caractères lithologiques des phyllades de Saint-Lô, altérés, argileux, imperméables[2] ».

Le point culminant est à 256 mètres, à la limite nord-est de la commune avec les communes de Grâce-Uzel et La Motte ; le hameau de Foeil-Marreuc est à 238 mètres ; au sud-est du bourg une butte boisée (dite "signal de Quénéa") atteint 217 mètres au sud du hameau de Quénéa et domine la partie sud de la commune, moins élevée que la partie nord ; le bourg est vers 160 mètres d'altitude ; le point le plus bas est à la limite sud-ouest de la commune, dans la vallée de l'Oust, à 87 mètres d'altitude.

Hydrographie

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Le ruisseau de Kerbiguet est un cours d'eau naturel non navigable de 8,45 km qui prend sa source dans la commune et se jette dans l'Oust, dont il est un affluent de rive gauche, au niveau de la commune de Saint-Caradec. L'Oust longe le territoire communal à l'ouest.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (°C), fraîches en été et des vents forts[4]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 922 mm, avec 14,2 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Loudéac à 5 km à vol d'oiseau[6], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 922,6 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Cadre géologique

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Carte géologique du Massif armoricain.

La région de Trévé est située dans le domaine centre armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagnes successives. Le site géologique de Trévé se situe plus précisément à l'ouest du massif granitique de Plémet-Ménéac, et à l'est du Pluton de Pontivy qui est un témoin de la tectonique tangentielle hercynienne, avec le cisaillement sud-armoricain (grand décrochement dont le rejet horizontal atteindrait 500 km[10]).

Trévé est située dans un vaste bassin sédimentaire au relief peu marqué et aux sols riches. Dans ce bassin briovérien, les sédiments issus de l'érosion du segment occidental la chaîne cadomienne se sont accumulés sur plus de 15 000 m d'épaisseur[11]. Les roches rencontrées dans cette cuvette sont des schistes, des siltites et des grès recoupées par des roches intrusives sous forme de filons de quartz qui empruntent deux grandes directions (population où les épontes sont parallèles à la schistosité du Briovérien, généralement de N80 à N120 et population sécante sur la schistosité, semblant liée à un grand accident orienté N50 à N80)[12]. Le territoire trévéen correspond à l'un des plus vastes affleurements de schiste briovérien (anciennes carrières, bords de route, rivières escarpées) qui, comparés à ceux du bassin de Rennes, se caractérisent par une roche plus dure et moins décomposée, laquelle assure depuis longtemps un habitat rural traditionnel où prédomine les maisons de pierre sur celles de terre[13].. Ainsi, la carrière de Brocheboeuf, aujourd'hui réhabilitée en zone de loisir et de détente, permet d'examiner « un très beau front de taille de 40 m de long sur 15 m de haut montrant des siltites à débit grossier présentant une schistosité S1 d'orientation N130, à pendage assez fort vers le Nord. Une observation plus détaillée de l'affleurement laisse apparaître aussi une série de plans de faille N70, avec des cristallisations de quartz qui montrent un mouvement décrochant senestre[14] ».

Proche de Loudéac, Trévé est toutefois à l'écart des principaux axes de communication : la RN 164, aménagée en voie express, principal axe routier est-ouest de la Bretagne centrale passe un peu plus au sud (la commune est toutefois desservie par l'échangeur de Launay-Grésillon) et la RD 700 (axe routier nord-sud de Loudéac à Saint-Brieuc), aussi aménagé en grande partie en voie express) longe un temps la limite est de la commune. Trévé n'est desservi que par des routes secondaires, la principale étant la RD 41 venant de Loudéac et allant vers Grâce-Uzel.

La Ligne ferroviaire de Saint-Brieuc à Pontivy passe également un peu à l'est du territoire communal, la gare de Loudéac étant la plus proche de la commune ; mais cette ligne feroviaire a cessé tout trafic depuis 2017.

Paysages et habitat

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Trévé présentait avant le remembrement effectué en 1969 un paysage agraire traditionnel de bocage et conservé un habitat dispersé en écarts formés de hameaux (appelés localement "villages") et fermes isolées. Le bourg est situé approximativement au centre du finage communal. La proximité avec Loudéac explique que la commune a connu la construction de nombreux lotissements (périurbanisation) côté sud-est du bourg depuis la Seconde Guerre mondiale ; mais Trévé a su préserver par ailleurs son caractère rural, échappant à la rurbanisation.

Trévé appartient à une unité paysagère appelée plateau de Pontivy-Loudéac qui montre des étendues cultivées (cultures céréalières et fourragères) associées à peu de bocage, à l'état résiduel, avec une végétation s'exprimant le plus souvent sous forme de forêts, boisements ou bosquets[15]. La « plaine » de Pontivy est en effet constituée de paysages monotones qui portent, selon le géographe Pierre-Yves Le Rhun[16], la marque d'une spéculation prédominante qui a éliminé la polyculture vivrière et l'élevage au profit d'une « étendue céréalière qui rappelle maintenant la Beauce, à moins que ce ne soit le Middle-West[17] ».

L'étang de Trévé, dit aussi "étang de Pont du Bien", situé au nord-ouest du bourg, a été réhabilité en 2023, après une mise en demeure de la Dréal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) en raison d'une fuite dans le moine de vidange[Note 1] en 2020 qui en avait fait baisser brusquement le niveau[18]. Le site est désormais praticable et ouvert à tous, y compris aux poussettes et aux personnes à mobilité réduite grâce au chemin piétonnier réalisé par la commune ; c'est aussi un site de pêche.

Au , Trévé est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[19]. Elle est située hors unité urbaine[20]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Loudéac, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[20]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (97,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (74,2 %), prairies (12,9 %), zones agricoles hétérogènes (8,3 %), zones urbanisées (4,6 %)[23]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le nom de la localité est attesté sous les formes Treve en 1149 (dans la charte de fondation de l'abbaye de Lanthenac ), Parochia de Treve en 1271, Parochia de Treves en 1274, Ecclesia de Treve Parochia vers 1330, Treve en la vicomté de Rohan en 1426, Treve en 1427, 1480, 1514 et en 1569, Trevé et Tresvé en 1684, Trêvé en 1719, Trévé à la fin du XVIIIe siècle[24].

Son nom vient du breton trev qui signifie village[24].

Les noms des hameaux sont pour certaines d'origine bretonne (ceux commençant par ker, situés généralement dans les vallées, lesquelles auraient été défrichées en premier, les noms commençant par ville étant plus tardifs, des mots latins d'origine gallo-romaine)[25].

Les habitants de Trévé étaient traditionnellement surnommés "les sorciers". Pour cette raison le club des aînés ruraux, ainsi que la société de chasse, se nomment "La Sorcière" et l'accueil périscolaire et de loisirs "Maison des Lutins".

Préhistoire

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En 1871, une hache de combat en cuivre est découverte au château de Bonamour. Elle a été fabriquée vers 2000 à 2200 av. J.-C. dans le sud-ouest de l'Allemagne.

Entre 1980 et 1993, neuf haches à douille datées de l'Âge de bronze ont été trouvées près de la Ville-au-Moulin[26].

La voie romaine allant de Condate (Rennes) à Vorgium (Carhaix) traversait l'actuelle commune de Trévé en passant par Dugouët, le Pignon Rouge et la Ville-aux-Fèves.

En 2012, un habitant de la commune découvre 8 monnaies romaines à proximité de la Ville-au-Moulin à l'aide d'un détecteur de métaux. Il s'ensuit une intervention archéologique en juillet 2012 puis en 2013 et en 2014. Ces dernières mettent au jour un dépôt monétaire de près de 1495 monnaies (7 deniers et 1488 antoniniens)[27].

Trévé serait issu du démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Cadelac (un lieu-dit de Loudéac de nos jours).

En 1149, Eudon II de Porhoët cite pour la première fois Trévé dans la charte de fondation de l'abbaye de Lanthenac[25].

Époque moderne

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L'activité de tissage, blanchissage et de commerce des toiles de lin, notamment les "Bretagnes", était très importante dans toute la région, y compris à Trévé : par exemple en 1669 toutes les mariées de l'année sont filandières[Note 3] et la plupart des époux "tixiers" ou marchands de toiles ; en 1775 Trévé compte environ 250 tisserands installés pour la plupart dans le bourg ou dans la vallée de l'Oust, vendant leur production jusqu'en Amérique latine ; ils habitent de grandes maisons à étage construites en schiste avec des ouvertures à entourage en granit comme celles de la Ville Boscher, de Kergouët, de Garenton, de Kergohy, de Kerbiguet, etc.[28]

Carte de Cassini de la paroisse de Trévé et de ses environs (1787).

Sébastien Moizan[Note 4] (1705-1779), avocat au Parlement de Bretagne, fait construire, en 1761, le Manoir de la Ville-Aux-Veneurs[29]. Son fils, Pierre-Anne Moizan[Note 5] (1740-1817), marchand de toiles, né et mort à Trévé, propriétaire du manoir de la Ville-aux-Veneurs, était en contact avec des marchands malouins, nantais, morlaisiens, mais aussi de Cadix[30]. Les plus belles maisons de Trévé, ainsi que l'église et les manoirs, datent du XVIIIe siècle, époque de prospérité toilière[31].

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Trévé en 1778 :

« Trévé : dans un fond ; à 7 lieues ⅓ au sud-est de Saint-Brieuc, son évêché ; à 17 lieues ¾ de Rennes, et à 4 lieues de Quintin, sa subdélégation. Cette paroisse ressortit à Ploërmel et compte 2400 communiants[Note 6] ; la cure est à l'alternative. Le territoire est varié de coteaux, de collines et de vallons, et couvert d'arbres fruitiers et autres ; on y voit des terres en labeur, des prairies, des bois et des landes[32]. »

Le XIXe siècle

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A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Trévé en 1853 :

« Trévé (sous l'invocation de saint Just : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : le Bois-d'Uzel, le Cran, Feil-Mareuc, Laville-Mérien, les Isles, les Landés, la Vieux-Ville, la Ville-Ès-Romain, Cainguen, la Jarsais, Saint-Just, Kerbéha, Kergohy, la Touche, Kerbiquet, Hinlé, Cosquer, Cocuhan, la Ville-Rouault, Bon-Amour, Garanton, la Ville-au-Moulin, le Bois-Joli, Kergouët, Kergoff, la Ville-Boscher, la Ville-au-Feuve, la Ville-au-Veneur. Superficie totale 2663 hectares, dont (...) terres labourables 1782 ha, prés et pâturages 370 ha, bois 13 ha, vergers et jardins 50 ha, landes et incultes 200 ha (...). Moulins : 7 (à eau, de la Touche, du Bourg, du Moutoir, de Bon-Amour, Briend, de Saint-Caradec). L'église date de 1724. Jadis il y avait quatre chapelles : Saint-Pierre, Saint-Just[Note 7], Sainte-Anne, Saint-Eutrope ; la première seule est encore debout et desservie. Les anciens fiefs étaient là Touche et Bon-Amour, qui relevaient du duché de Rohan. Le dernier est depuis longtemps inhabitable et en ruines ; le premier est habité par des fermiers. Les habitants fabriquent des toiles de lin qui sont vendues dans les environs, et qu'ils blanchissent avec intelligence. Point de vue remarquable à la montagne de Quencha. Géologie : schiste talqueux exploité comme pierre à bâtir ; quelques minerais de fer. On parle le français et le breton[33]. »

Selon Joachim Gaultier du Mottay , Trévé possédait en 1862 une école de garçons ayant 60 élèves et une école de filles en ayant 45 ; à cette même date l'industrie des toiles y était encore assez répandue ; on y voyait encore les ruines du château de Bonamour (disparues depuis, elles ont fini d'être rasées en 1946)[34].

Le XXe siècle

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La Belle Époque

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Un groupe scolaire public comprenant une école de garçons et une de filles est construit en 1911, l'ancienne école étant transformée en mairie et bureau de poste[35].

La Première Guerre mondiale

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Extrait de la plaque du monument aux morts avec notamment le nom d'André Oheix.

Le monument aux morts de Trévé porte les noms de 84 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux, 9 soldats sont morts en Belgique (Jules Audrain, Henri et Louis Lecointe ainsi que Désiré Le Couëdic dès le , Élie Le Floch, Joseph Rault et Mathurin Sohier en novembre 1914, Jules Moisan a été tué à Boezinge le , Prosper Jeglot est mort de maladie en décembre 1918, donc après l'armistice) ; tous les autres sont morts sur le sol français dont Louis Allano, François Amicel et Pierre Le Toux, tous les trois décorés à la fois de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[36].

L'Entre-deux-guerres

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Le monument aux morts, une grande stèle en granite sur un socle en pierre sur laquelle les noms des soldats sont gravés en lettres dorées, leur liste étant surmontée d'un casque de soldat et de fleurs, avec à côté une femme sculptée avec les mains jointes en signe de deuil, sculptée par Francis Renaud, est inauguré en 1922[37]. Le premier bureau téléphonique est mis en service en 1923 et l'électrification du bourg commence en 1926[35].

La Seconde Guerre mondiale

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Le monument aux morts de Trévé porte les noms de 11 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les victimes Alphonse Le Floch, pionnier rattaché à une division d'infanterie, est mort dans les Ardennes pendant la Bataille de France au printemps 1940 ; Lucien Cuny, commandant de la section F.T.P.F. de Trévé, abattu par les Allemands à Loudéac le ainsi que Gaston Bardinet et Marcel Jégard sot deux résistants tués lors d'une attaque de résistants FFI contre une colomme de camions allemands passant par le bourg de Trévé le (un soldat américain, Arthur Grossman, est tué en même temps qu'eux[38]) ; Louis Le Bouffo, lui aussi résistant, a été exécuté par les Allemands le à Lournand (Saône-et-Loire) ; Ange Dervault est mort dans l'explosion survenue le sur le croiseur mouilleur de mines Pluton à Casablanca (Maroc); Victor Carmoy est une victime civile de la guerre, tué accidentellement par un soldat allemand[36].

Trois cent tirailleurs sénégalais, qui avaient combattu dans les rangs de l'armée française avant l'Armistice du 22 juin 1940, et faits prisonniers par les Allemands, qui avaient refusé, en raison d'arrièrés de soldes impayés, d'embarquer à Morlaix sur le navire anglais Circassia pour être rapatriés, furent le emprisonnés à Trévé (dans un camp construit en 1939 pour accueillir des réfugiés et utilisé ensuite par l'armée allemande pendant l'Occupation[39]) et gardés par des FFI venus du Trégor jusqu'au [40]. Une stèle commémorant leur mémoire a été enfin inaugurée le à Trévé à l'initiative d'Armelle Mabon, autrice d'un livre sur le sujet[41], et de la Ligue des droits de l'homme[42].

L'après Seconde Guerre mondiale

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L'école de hameau de Foeil Marreuc ouvre en 1952. L'électrification des parties rurales de la commune se déroule entre 1952 et 1955.

Un programme d'arasement de talus a lieu entre 1957 et 1960 afin de faciliter la mécanisation agricole et le réseau d'adduction d'eau est construit aux mêmes dates de même qu'un nouveau bâtiment regroupant mairie, poste et salle des fêtes, qui abrite aussi une cantine scolaire (transférée dans un autre bâtiment en 1980). Le remembrement agricole est organisé en 1969. Le goudronnage des chemins ruraux et des cours de ferme est effectué entre 1966 et 1976. L'étang est aménagé en 1972 et le terrain des sports en 1974.

Au début de la décennie 1960, le bourg commence à s'étendre en raison des emplois créés à proximité dans les industries agro-alimentaires loudéaciennes ; plusieurs lotissements sont construits successivement : Beauséjour en 1967, le Versant et la Butte Boisée en 1976, Kermelin ensuite en 1984.

Une salle des sports est construite en 1989 et la mairie rénovée et agrandir l'année suivante ; une salle polyvalente est construite peu après.

Après un ralentissement dans la décennie 1990, le rythme des constructions nouvelles reprend à partir de 1998 (14 lotissements nouveaux en 25 ans)[35].

Le XXIe siècle

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La poursuite de l'essor

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Le nombre des élèves scolarisés dans les écoles (publique [École primaire publique] et privée [École Sainte-Jeanne-d'Arc]) de la commune passe de 92 en 2000 à 216 en 2010. L'incendie de la mairie en 2011[43] a entraîné la construction d'une nouvelle mairie inaugurée en 2014[44].

La crise municipale de 2023

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Des dissensions au sein de la municipalité, illustrées par la démission de 11 conseillers municipaux[45], entraîne la démission du maire élu en 2020, Gilles Adelis, et l'élection en 2023 d'une nouvelle équipe municipale et d'un nouveau maire, Gérard Mathécade[46].

Politique et administration

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La mairie de Trévé.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
31 janvier 1790 ? Pierre-Anne Moizan[Note 5].   Marchand de toile (premier maire)[47]
1800 1816 Elouan François Le Roux[Note 8]    
1816 1830 François-Marie Blanchard[Note 9]   Propriétaire. Sieur des Perrières.
1830 après 1846 Ange-Marie Moizan[Note 10]   Fils de Pierre-Anne Moizan, premier maire de la commune.
1846 1859     Entre 1846 et 1859 la plupart des actes d'état-civil sont effectués par Yves Guilmoto, Jean-Marie Blanchard, Julien Le Roux, Jean Marie Hyacinthe Robichon ou Alexandre Le Helloco, adjoints au maire successifs.
1859 1867 Alexandre Le Helloco[Note 11]   Marchand. Propriétaire.
1867 1881 Pacifique Collin[Note 12]   Notaire.
1881 1884 Louis-Marie Perreux[Note 13]   Propriétaire. Laboureur.
1884 1908 Mathurin Étienne[Note 14]   Menuisier et laboureur.
1908 13 décembre 1919 Joseph Le Tilly[Note 15]   Propriétaire. Laboureur.
13 décembre 1919 8 mai 1953 Jean Sohier[Note 16]   Cultivateur. Chevalier de la Légion d'honneur.
8 mai 1953 29 septembre 1961 Émile Jégard[Note 17]   Cultivateur à Le Clézieux.
28 novembre 1961 16 juin 1995 Eugène Jégard[Note 18].   Cultivateur à Kergohi. Fils d'Émile Jégard, maire précédent.
juin 1995 26 mai 2020 Joseph Collet SE Agriculteur au Moulin de la Touche et enseignant. Décide en 2020 de ne pas se représenter[48].
26 mai 2020 20 mai 2023 Gildas Adelis[49] SE Responsable de filière
20 mai 2023 En cours Gérard Mathécade[50] SE Retraité
Les données manquantes sont à compléter.

Remarque : Trévé a eu seulement 4 maires en un siècle entre 1919 et 2020[35].

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[51]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[52].

En 2021, la commune comptait 1 684 habitants[Note 19], en évolution de +2,75 % par rapport à 2015 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
3 1543 9352 2872 8183 0412 9022 7222 7162 553
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 4042 3512 3442 1722 1802 1232 0672 0121 933
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 8361 7531 6601 5211 5121 4441 4081 3941 305
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
1 2271 2171 1151 2761 3451 3121 4301 5731 645
2021 - - - - - - - -
1 684--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[53] puis Insee à partir de 2006[54].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

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  • Église paroissiale Saint-Just, dédiée à saint Just[Note 20] : en forme de croix latine et à trois vaisseaux, elle date de 1709 pour le chœur, les pignons du transept et la nef sont de la fin du XVIIIe siècle et l'agrandissement de la sacristie, le rehaussement des murs datent du XIXe siècle ; l'église possède des statues de saint Just et de saint Antoine datant du XVIIe siècle, un lutrin datant du XVIIIe siècle et des stalles sculptées par les frères Étienne (sculpteurs locaux) vers 1860. Le clocher actuel en pierres date de 1866 et a remplacé le clocher en ardoises antérieur[55]. Une crypte d'époque médiévale a été trouvée sous le chœur lors de travaux en 1972 (mais malheureusement comblée après les travaux). Une croix monumentale se trouve sur son placître[56].
  • Chapelle Saint-Pierre d'Hémonstoir (le nom Hémonstoir, déformation de "Moustoir", est lié à un monastère qui aurait été fondé par saint Caradec au Ve siècle[57]) ; la chapelle actuelle date de 1752[58]. Elle possède un tableau datant de 1711 et représentant "Jésus marchant sur les eaux", peint par Le Corre, dit "Dupont de Pontivy", retrouvé en 1991 masqué par une autre toile et restauré en 1992. Son retable, qui date du XVIIIe siècle serait celui qui était dans l'église paroissiale avant 1860[25].
  • Manoir de la Ville-Aux-Veneurs[59].
  • Manoir de la Touche : il date du XVIIe siècle[60].
  • Le manoir de Bonamour, construit au XIXe siècle en remplacement de l'ancien château.
  • La fontaine (cette fontaine de dévotion date du XVIIe siècle) et le lavoir Saint-Just.

Personnalités liées à la commune

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  • André Oheix (1882-1915), historien, tué dans la Marne, et inhumé dans le cimetière du bourg. Il a habité toute sa vie le manoir de la Ville-aux-Veneurs construit en 1761 par André Sébastien Moizan, un ancêtre par sa grand-mère paternelle Jeanne-Marie, née Moizan[29].

Notes et références

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  1. Ouvrage en bois ou en béton, installé dans la digue d'un étang, permettant de retenir l'eau dans l'étang ou de le vider, et de jouer un rôle de trop plein.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Femmes filant le lin ou un autre textile.
  4. Sébastien Moizan, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
  5. a et b Pierre-Anne Moizan, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
  6. Personnes en âge de communier.
  7. Selon René Couffon, la chapelle Saint Just a été démolie au début du XIXe siècle
  8. Elouan François Le Roux, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
  9. François-Marie Blanchard, né le à Kergohi en Trévé, décédé le .
  10. Ange-Marie Moizan, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
  11. Alexandre Le Helloco, né le à Trévé.
  12. Pacifique Collin, né le à Trévé.
  13. Louis-Marie Perreux, né le à Garanron en Trévé, décédé le à Trévé.
  14. Mathurin Étienne, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
  15. Joseph Le Tilly, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
  16. Jean Sohier, né le , décédé le .
  17. Émile Jégard, né le , décédé le .
  18. Eugène Jégard, né en 1930.
  19. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  20. Saint Just aurait remplacé saint Laurent comme saint patron de l'église paroissiale lors de la destruction de la chapelle Saint-Just au début du XIXe siècle.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. Daniel Faucher, La France, géographie-tourisme, Librairie Larousse, , p. 140.
  2. Charles Barrois, « Des divisions géographiques de la Bretagne », Annales de géographie, t. 6, no 25,‎ , p. 37 (lire en ligne).
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
  6. « Orthodromie entre Trévé et Loudéac », sur fr.distance.to (consulté le ).
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  8. « Station Météo-France « Loudeac » (commune de Loudéac) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. C. Lorenz, Géologie des pays européens : France, Belgique, Luxembourg, Dunod, , p. 135.
  11. Yann Bouëssel Du Bourg, La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p. 23.
  12. J. Chantraine, J.-J. Chauvel, P. Bale, E. Denis, D. Rabu, « Le Briovérien (Protérozoïque supérieur à terminal) et l’orogenèse cadomienne en Bretagne (France) », Bulletin de la Société géologique de France, t. IV, no 5,‎ , p. 815-829.
  13. André Meynier, Atlas et géographie de la Bretagne, Flammarion, , p. 146.
  14. [PDF] É. Thomas, B. Sevin, S. Lesimple, P. Le Berre, T. Fullgraf, L. Beuchet, A. Carn, Notice explicative de la feuille Loudéac à 1/50 000, éditions du BRGM, 2010, p. 102
  15. « L’ensemble de paysages du plateau de Pontivy-Loudéac. Un plateau ondulé voué aux grandes cultures », sur atlasdespaysages-morbihan.fr (consulté le ).
  16. Pierre-Yves Le Rhun, Géographie économique de la Bretagne, Ed. Breiz, 1973
  17. Maurice Le Lannou, La Bretagne et les Bretons, PUF, , p. 121.
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  34. Joachim Gaultier du Mottay, Géographie départementale des Côtes-du-Nord, (lire en ligne), pages 726 et 727.
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  54. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
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  60. « Manoir, la Touche (Trévé) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur patrimoine.bzh (consulté le ).

Bibliographie

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  • Yann Lagadec, « Trévé et la Vera Cruz : Les horizons d’un marchand de toiles de Bretagne centrale au XVIIIe siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, nos 112-3,‎ , p. 127-142 (lire en ligne).
  • Yann Lagadec, « L’horizon planétaire des ruraux bretons, toile et ouverture des campagnes dans la Bretagne des xvie, xviie et xviiie siècles », dans Jean Martin et Yvon Pellerin (dir.), Du Lin à la Toile, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 9782753505605, présentation en ligne), p. 303-317.

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Articles connexes

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Liens externes

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