Touradon — Wikipédia
Le terme « touradon » est donné en botanique et en géomorphologie à des micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut. On a comparé les touradons à des « donjons végétaux en miniature »[1], mais on a parfois tendance à les confondre avec les mottureaux.
On les observe dans certaines tourbières et dans des zones humides paratourbeuses. On explique leur existence par le développement de certaines plantes cespiteuses sur leurs anciennes racines (tourbe racinaire) et feuilles mortes[2], leur décomposition étant ralentie par l'acidité du milieu. C'est fréquemment le cas des touffes de Molinie, de Laîche paniculée et d'Osmonde royale.
On les observe aussi dans les schorres (touradons de Spartine, Carex, etc.).
Il existe des touradons de Carex auprès du Lac de Grand-Lieu, qui peuvent se détacher de la rive et flotter. Ils sont alors nommés « bloute » par les pêcheurs locaux[3].
Ce nom regroupe plusieurs espèces appartenant aux familles des Graminées, des Campanulacées et des Cyperacées.
Il existe deux appellations en anglais :
- Tussock
- Tussockgrass (herbes à tussack), réservé aux espèces du genre Nassella.
Confusions possibles
[modifier | modifier le code]Il ne faut pas confondre les touradons :
- avec les mottureaux, type de micro-relief ou de micro-modelé où alternent des monticules végétalisés et des dépressions ;
- avec les thufurs, hummocks et les buttes gazonnées périglaciaires dont la genèse est liée aux alternances de grand froid et de dégel ;
- avec les tertres artificiels construits par les agriculteurs, sur le pourtour peu profond de certains lacs africains ;
- avec les cercles de fées d'Afrique australe, d'origine végétale ;
- avec des taupinières et des termitières en dôme.
Espèces formant des touradons
[modifier | modifier le code]- famille des Poaceae
- genre Cymbopogon
- genre Dichanthelium
- genre Molinia
- genre Nassella
- Nassella cernua
- Nassella chilensis
- Nassella formicarum
- Nassella lepida
- Nassella leucotricha
- Nassella neesiana — Stipe de Nees. ou tussack uruguayenne.
- Nassella pulchra
- Nassella tenuissima
- Nassella trichotoma — Stipe à feuilles dentées[5]
- Nassella tenuissima
- Nassella viridula — Stipe verte[6]
- genre Poa
- genre Puccinellia
- genre Sporobolus
- famille des Campanulaceae
- genre Campanula
- famille des Cyperaceae
- genre Carex
- Carex aquatilis
- Carex diandra
- Carex elata — le sommet du touradon est généralement exondé, mais la plante supporte une submersion totale saisonnière. Sur les touradons formés par la Laîche élevée poussent fréquemment des espèces telles que Lythrum salicaria, Lysimachia vulgaris, Lycopus europaeus, Solanum dulcamara et Galium palustre[7]. L'espèce Campylium stellatum occupe uniquement les mottes de Carex elata atteignant alors un recouvrement de 80 % de chaque petit touradon[8].
- Carex paniculata[9]
- Carex paradoxa[9]
- genre Eriophorum
- genre Carex
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Encyclopédie Larousse de la Nature. La planète de la vie, Larousse, , page 79.
- « 6. Comment évolue une tourbière ? », sur sites.uclouvain.be (consulté le )
- Ouest-France, « Vue d’artiste sur l’homme et le lac de Grandlieu », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- Théodore Monod, « Le vent et les êtres vivants au Sahara », Travaux de l'Institut de Géographie de Reims, vol. 59, no 1, , p. 140 (DOI 10.3406/tigr.1984.1158, lire en ligne, consulté le )
- Elle est considérée comme mauvaise herbe au Canada, son importation y est interdite car des graines de stipes dentées étaient présentes dans des lots de semence voués à l'exportation, notamment vers les États-Unis où elle est considérée comme mauvaise herbe nuisible dans 23 États, cela pourrait être dommageable pour l'export selon l'agence canadienne d'inspection des aliments.
- Cette dernière n'est pas considérée comme une tussockgrass selon l'ITIS.
- Jacques Wiard, « Flore et végétation vasculaire de la réserve naturelle volontaire de l'étang de Haute-Jarrie (Isère, Alpes du Dauphiné, France) », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 54, no 9, , p. 213–240 (DOI 10.3406/linly.1985.10714, lire en ligne, consulté le )
- Leica Chavoutier, « Les bryophytes de la Réserve naturelle nationale du Marais de Lavours : intégration des communautés bryophytiques au sein des habitats naturels », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 3, no 1, , p. 69 (DOI 10.3406/linly.2014.13867, lire en ligne, consulté le )
- François Morand, « Contribution à l'étude de la formation des marais et tourbières de Cessières et Montbavin (Aisne) », Bulletin de l'Association de Géographes Français, vol. 48, no 387, , p. 101 (DOI 10.3406/bagf.1971.7619, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « La nassella sur l'index synonymique des plantes de l'Inra Dijon », sur Inra Dijon (version du sur Internet Archive)